parce que la terre s’élève. Le Vésuve est en danger

1 Quelle est la différence entre le bradyséisme et le tremblement de terre ?
Un tremblement de terre est un événement qui se produit lors d’une crise bradysismique, c’est-à-dire lors d’un phénomène de soulèvement et d’abaissement du sol, comme cela se produit dans les Champs Flegrei.

2 Les deux phénomènes se produisent-ils toujours ensemble ?
Oui, cela a déjà été observé lors de précédentes crises bradysismiques. Si la croûte terrestre superficielle se déforme, elle finit par se fissurer et générer des tremblements de terre. Ici, le choc de plus grande magnitude était de 4,4, enregistré le 20 mai. Lorsqu’on parle des Campi Flegrei, il est correct de faire référence à une crise bradysismique, générée par le mouvement de la croûte terrestre.

3 Qu’entend-on par crise bradysismique ?
Cela fait référence à une série d’événements associés, notamment la montée de gaz des profondeurs de la terre.

4 Est-ce que seul du gaz s’est échappé des fissures du sol ?
Oui, le gaz provient de réservoirs magmatiques situés profondément dans la terre. En se déplaçant, le magma libère le gaz auquel il est mélangé.

5 S’il y a un volcan dans la zone touchée par la crise, peut-il entrer en éruption ?
Le Vésuve est entré en éruption 70 fois au cours des 15 000 dernières années et cela peut donc se reproduire.

6 Est-ce un danger imminent ?
Non, rien ne prouve que cela puisse arriver, pour le moment. Nous n’avons détecté aucun signal comme une remontée de fluides magmatiques ou des valeurs géochimiques inquiétantes.

7 Quelle est la différence entre la situation actuelle et ce qui s’est passé entre 1982 et 1984 ?
Il y a quarante ans, l’apparition du bradyséisme était beaucoup plus rapide que l’actuel, qui progresse lentement depuis 2006 et s’accélère plus récemment. Le sol s’élevait jusqu’à 9 centimètres par mois. En un peu moins de deux ans, le sol s’est élevé de 1,80 mètre. Même le taux de sismicité, c’est-à-dire le nombre de tremblements de terre survenus, détectés avec des instruments très différents de ceux utilisés aujourd’hui, donc pas parfaitement comparables, était plus élevé entre 1982 et 1984.

8 A quoi peut conduire le phénomène que nous observons ?
Nous ne le saurons qu’en suivant attentivement l’évolution de la situation. En 1984, le bradyséisme s’est arrêté. Cela pourrait arriver comme ça. Personne aujourd’hui ne peut le prédire. Cela dépend de l’énergie développée par le magma.

9 Y a-t-il un risque de nouveaux tremblements de terre ?
Nous ne pouvons pas l’exclure.

10 L’Observatoire vésuvienne de l’Institut national de géophysique et de volcanologie est le plus ancien du monde, fondé en 1841 et initialement situé sur les pentes du Vésuve. Aujourd’hui, les laboratoires sont situés à Fuorigrotta. Comment la crise est-elle suivie ?
Nous collectons avec une extrême attention des données sur la variation du comportement de ces phénomènes. Nous sommes en vigilance constante, en coordination avec la Protection Civile et les maires des territoires concernés.

11 Cette crise bradysismique a-t-elle été détectée uniquement par votre Observatoire ?
Non, cela a été perçu non seulement dans la région flégréenne mais aussi dans la région des Apennins.

12 Y a-t-il des points dans la zone de la Flegrea où le sol s’est le plus élevé ?
«C’est l’un des aspects que nous surveillons le plus attentivement. Non, pour le moment nous n’avons détecté aucun point critique. Les analyses de gaz montrent une augmentation des températures et une pressurisation du système hydrothermal supérieur. Les valeurs du gaz émis sont égales à 4 500 tonnes de CO2 par jour dans certains endroits. C’est une valeur importante.”
(Mauro Di Vito, directeur de l’Observatoire du Vésuve, institut national de géophysique et de volcanologie, a répondu aux questions du Corriere.).

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