Le Giro, un exploit d’antan pour Vendrame qui s’impose seul à Sappada

Le Giro d’Italia n’a pas seulement de la place pour le cannibale Pogacar mais aussi pour l’exploit d’un cycliste italien qui a réussi à être plus fort que la malchance. Andréa Vendrame il trouve la force d’attaquer dans la descente de la Sella Valcalda et, malgré la pluie battante, se détache de ses compagnons d’échappée arriver seul à Sappada. Le cycliste vénitien renoue avec la victoire sur le Giro après trois ans et un accident qui a mis sa carrière en danger. Grand nombre de la Joker qui prend le dessus sur Alaphilippe, Steinhauser et Sanchez, le dernier à capituler. Le groupe maillot rose arrive à 15 minutes mais le classement général ne comporte pas de changement majeur : concourir pour une place sur le podium Alberto Tibéri il aura à sa disposition la grande étape de demain avec la double ascension de Mont Grappa.

Alaphilippe réessaye

pénultième à la veille de l’étape de montagne du Giro 2024, elle était considérée parmi les plus propices à une échappée importante. L’ascension de Sappada dans le passé, il a été le théâtre de défis épiques pour la victoire du Giro, comme celui de 1987 entre Roche et Visentin mais le fait que Tadej Pogacar ait déjà fermé depuis un certain temps les comptes avec des rivaux ouvrent la porte à d’éventuelles surprises. La première attaque a été lancée dès la descente du drapeau par Polti-Kometa et Visma-Lease a Bike, suivis de près par une vingtaine de cyclistes, qui ont profité de la départ plat aller de l’avant. La situation est encore très fluide, avec le champion italien Velasco qui lance une nouvelle attaque : à 150 kilomètres de la ligne d’arrivée, les dix fuyards disposent d’un peu plus de 10 secondes sur un peloton très nerveux.

Petit à petit le groupe de tête gagne un peu plus de terrain, profitant du travail de quelques cyclistes en bonne condition, dont les bleus Andrea Piccolo. La situation ne convient cependant ni à Alpecin ni à Bahreïn : le changement de rythme est trop brusque et les échappés sont rattrapés peu après San Daniele del Friuli. L’effort était cependant important, à tel point que lorsque Alaphilippe tente une action solitaire, il y a peu de cyclistes qui parviennent à le suivre. A 120 kilomètres de l’arrivée, il y a six fuyards mais ils en ont un peu plus d’un dix secondes du groupe : profitant de quelques montées certains cyclistes tentent de rattraper les échappés mais le groupe de tête continue de bien travailler, malgré les exagérations de Narvaez dans la descente et tomber par terre. A 100 kilomètres de l’arrivée, les quatre premiers s’approchent de la ligne d’arrivée en trombe à Peonis avec une quarantaine de secondes d’avance mais le groupe a dépensé beaucoup d’énergie dans ces 50 premiers kilomètres pour rythme rapide: ça pourrait être la bonne attaque.

Alaphilippe repart sur Duron

Quand le peloton commence à tirer ramer dans un bateau, Visma et EF lancent une action pour atteindre les fugitifs : en évidence le jeune allemand Steinhauser et le slovène Tratnik, suivis par les acclamations de ses compatriotes. Si le groupe perd du terrain, les neuf poursuivants visent définitivement les dix premiers : à ce stade, c’est une échappée qui pourrait atteindre la ligne d’arrivée. L’échappée se compacte à environ 20 kilomètres de la première montée importante, la Col Duron tandis que derrière eux, UAE Team Emirates contrôle le groupe, qui compte désormais six minutes de retard. Étant donné que Narvaez a plus d’une heure Détaché du maillot rose, Pogacar est heureux de laisser partir les fuyards. À l’InterGiro de Paularo, Manuele Tarozzi il se lance à la recherche de points mais la véritable action arrive dès qu’il entame la montée du Duron : il lance l’attaque l’Alaphilippe habituelsuivis de Narvaez, Sanchez et Steinhauser mais beaucoup dans le groupe de tête commencent à perdre du terrain sur les rampes les plus dures.

Le rythme lent du peloton c’est une bénédiction pour Pogacar, qui a tout le temps de changer de vélo après un forage: les fugitifs en profitent pour attaquer fort, faisant une belle sélection. Tarozzi et Velasco n’arrivent pas à suivre et ils perdent du terrain tandis qu’Hermans et Vendrame parviennent à revenir dans le groupe de tête, qui gravit la côte avec une trentaine de secondes d’avance. La descente très technique facilite encore la tâche du sextet à l’approche de la dernière ligne d’arrivée volante de la journée, celle de Cercivento : à partir de là, ils commenceront à affronter le Sella Valcaldaavant-dernière Gpm avant la montée finale de Sappada, celle où se décidera le vainqueur du 19à étape du Giro.

L’exploit de Vendrame

Même si la Sella Valcalda n’est certainement pas la montée la plus difficile de la journée, Alaphilippe compte donner un autre choc à la fuite, en réalisant une action meurtrière : à 38 kilomètres de l’arrivée, seuls Steinhauser et Narvaez ont réussi à rester derrière, Sanchez parvenant à rattraper le trio de tête après quelques kilomètres. Derrière eux Vendrame et Hermans perdent du terrain tandis que parmi les poursuivants Luke Plapp, après s’être remis de la fièvre, vise à rattraper le groupe de tête avant la montée finale. La pluie ça complique beaucoup travail de chacun, regroupant les poursuivants, à quelques dizaines de mètres d’Alaphilippe : le peloton il cumule désormais plus de 11 minutes d’écart et ne semble pas disposé à reprendre l’échappée. La pluie se fait plus forte, ce qui rend la descente encore plus dangereuse : Andréa Vendramecependant, s’en fiche et lance son attaque.

La descente joue un rôle mauvaise blague à Andrea Piccolo qui tombe lourdement au sol : le cycliste Ef reste conscient mais est quand même obligé de retraite du Giro d’Italia. Vendrame est vraiment parfait dans la descente et gagne environ 25 secondes sur Alaphilippe et Narvaez, qui devancent d’une dizaine de secondes le quatuor mené par Steinhauser. Difficile cependant de maintenir le rythme duasphalte détrempé: A 25 kilomètres de l’arrivée son avance tombe à un peu plus de 20 secondes. La montée de fera certainement une sélection plus poussée Cima Sappada, où Alaphilippe ou Steinhauser pourraient tenter une nouvelle attaque. A 18 kilomètres de l’arrivée, Vendrame possède près d’une minute d’avance sur le peloton de chasse mais la situation change dès que la route commence à monter. Le cycliste Decathlon reste 57 secondes devant avec 15 kilomètres à parcourir mais les rampes les plus coriaces restent à venir.

Les poursuivants ne coopèrent pas au mieux, permettant au cycliste vénitien de prolonger jusqu’à 1’22” à quelques kilomètres du Gpm Cima Sappada. Steinhauser n’aime pas la situation accélérer et couper les compagnons d’échappée en montée : l’action du jeune Allemand ne trouve pas de réponse immédiate de la part d’Alaphilippe, qui continue de suivre Narvaez de près. Sanchez se lance après l’Allemand au moment où il s’apprête à démarrer étirement plus dur de la montée : les retrouvailles arrivent à moins de 2 kilomètres du sommet de la colline mais il ne sera pas facile de rattraper Vendrame, qui continue de bien grimper et a encore 1’18” d’avance. Steinhauser paie l’effort en perdant le contact avec Sanchez mais au GPM le cycliste italien est de plus en plus déterminé et gère comme il peut la tentative de remontée. Les derniers kilomètres sont un podium pour le Vénitien, qui triomphe les bras levés, revenant pour remporter une étape du Giro après 3 ans. Derrière lui action à la tête du groupe qui provoque le chute de Geraint Thomasobligé de changer de vélo : intéressant comme Pogacar et Majka ralentissent le peloton pour le récupérer.

Le classement

Résultats fournis par FirstCycling.com

L’étape de demain

Pour le grand final les organisateurs du Giro 2024 avaient réservé une série d’ascensions historiques concentrées en une seule étape pour faire trembler tes poignets. À ce stade, la tactique n’a plus d’importance ; celui qui veut gravir les échelons généraux n’aura pas d’autres possibilités d’attaquer. Devoir le faire dans une étape avec un dénivelé total de 4 200 mètres avec le Mont Grappa grimper deux fois n’est certainement pas le meilleur. Heureusement, avant d’aborder la montée de 18 kilomètres avec un pente moyenne de 8,1% il y aura près de 90 kilomètres de repos complet.

Altimétrie étape 20 du Giro 2024

La descente est une de celles de à prendre avec des pincettescomme l’étape finale : neuf kilomètres après le début de la descente, en effet, les cyclistes devront affronter la montée du Pianaro, pas très longue mais avec des rampes jusqu’à 10% de pente.

Si le stade n’a pas encore été décidé à ce stade, cela pourrait être le bon endroit pour une attaque majeure. Attention cependant : après avoir atteint le sommet de la colline, il y aura vingt kilomètres de descente avant d’atteindre la ligne d’arrivée à Bassano del Grappa qui pourrait encore plus bouleversé le classement.

Plan de l'étape 20 du Giro 2024

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