RENCONTRE AVEC LE PÈRE IBRAHIM | ONTUSIE

J’ai rencontré le Père Ibrahim Faltas en 2000, lors de mon premier voyage en Palestine ; c’était la période de Pâques et la situation politique s’améliorait après les accords d’Oslo et la préparation des accords de Camp David avec Bill Clinton, et la signature d’un traité entre Yasser Arafat et Ehud Barack était considérée comme certaine.

Depuis lors, le monde a changé et lors de mes voyages ultérieurs, à la suite de l’ami le plus cher et le plus intime du père Ibrahim, Stefano Cimicchi, ancien maire d’Orvieto, j’ai vu naître et se développer le mur qui entoure stratégiquement de vastes zones de la CISJORDANIE, la contrôle militaire étouffant après les attentats de Jérusalem et de Tel-Aviv et la deuxième Intifada, évolution d’une histoire tragique ou plutôt d’une tragédie historiquement insoluble.

Nous discutons également avec d’autres amis de la situation en Iran après la mort d’Ebrahim Raïssi, de l’impasse actuelle après l’attaque déjouée et de la réaction insipide d’Israël : il y a des informations en cours, ils se parlent, me disent-ils.

On rappelle que la création du Hamas contre Al Fatah puis contre Abou Mazen, le président de l’Autorité palestinienne, a été l’œuvre des services israéliens, parallèlement à ce qui s’est passé en Afghanistan avec Al-Qaïda et la CIA ; le 7 octobre de la mort et de la terreur, quelqu’un souligne la coïncidence avec l’anniversaire de Vladimir Poutine.

J’arrive à insérer une question dans la conversation entre professionnels là-bas :

Mais l’option DEUX PEOPLE, DEUX ÉTATS est-elle vraiment réaliste, après Gaza et les colonies de colons messianiques ? Est-ce vraiment réalisable après des décennies de morts, de haine, de vengeance suspendue, de radicalisation mutuelle ?

Le Père Ibrahim me regarde sévèrement et me dit avec assurance :

Bien sûr! Le mur, tel que les Israéliens l’ont construit, ils peuvent le détruire ! Des échanges de terres peuvent être effectués pour libérer des colonies ; s’il y a la volonté politique d’un Etat pour chaque peuple, les solutions peuvent être trouvées»

Il est alors souligné que les positions politiques de Netanyahu et du Hamas se soutiennent mutuellement et que toutes deux ont été financées par le Qatar ; que même la chute de Bibì ne représente peut-être pas un début de solutions, étant donné la majorité fondamentaliste à la Knesset israélienne : 64 sièges contre 56.

Je pose une question sur les massacres qui ont fait 35/40 000 victimes et sur le Hamas :

Combien y a-t-il de terroristes du Hamas et combien ont été tués, à soustraire du décompte des victimes ?

« On estime à 45 000 le nombre de guérilleros opérationnels, auxquels il faut ajouter ceux du Jihad islamique, environ 15 000 ; 8/10 000 ont été tués par l’armée israélienne ; mais Netanyahu ne veut pas comprendre, dit sèchement le père Hibrahim, que l’attaque et les massacres provoquent l’enrôlement d’un plus grand nombre !

La situation à Gaza est la cause des conflits internationaux et je crois, en tant que profane, que seule une solution internationale peut apporter la paix ; mais Père, n’y a-t-il vraiment aucun espoir pour cette terre ?

« Abou Mazen dit que ce problème sera résolu avec le temps, lorsqu’il y aura un changement générationnel des Juifs et que ceux d’origine européenne, qui ont conservé des caractéristiques colonialistes, deviendront une minorité dans la détermination de la politique israélienne. »

Après tout, Israël est une démocratie libérale, et la montée de Netanyahu, librement contestée même en temps de guerre, s’est produite avec le vote, mais le temps sera-t-il un gentleman pour ces deux peuples ?

Le sourire du Père Ibrahim est désarmant et comme d’habitude insuffle courage et espoir !

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