“Des armes pour frapper la Russie”. Parce que l’approbation de Stoltenberg pourrait déclencher une escalade

“Des armes pour frapper la Russie”. Parce que l’approbation de Stoltenberg pourrait déclencher une escalade
“Des armes pour frapper la Russie”. Parce que l’approbation de Stoltenberg pourrait déclencher une escalade

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, souhaite obtenir le feu vert pour utiliser les armes occidentales livrées aux Ukrainiens pour frapper en profondeur sur le territoire russe. « Refuser à l’Ukraine la possibilité d’utiliser ces armes contre des cibles militaires légitimes sur le territoire russe rend très difficile pour elle de se défendre », a-t-il déclaré dans une interview accordée à The Economist. Si nous voulions convaincre définitivement Moscou que nous sommes bel et bien en guerre, nous avons atteint le but. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a été le premier à lever la main, soulignant que les décisions de l’OTAN doivent être collégiales.

Le risque des invitations de Stoltenberg en première page est qu’elles préparent le terrain à une intervention plus large et plus directe des pays de l’OTAN, même si ce n’est pas sous l’égide de l’Alliance atlantique. En réalité, les Ukrainiens attaquent continuellement le territoire russe depuis l’automne dernier, lorsque la contre-offensive a échoué. Notamment avec des drones artisanaux, des infiltrations de volontaires russes anti-Poutine ainsi que des cinquièmes colonnes nichées derrière les lignes. Et ils ont déjà touché des cibles en Crimée, considérée comme territoire de la Fédération par le Kremlin, avec des missiles Himars fournis par les Américains, même si les Russes sont parvenus à les rendre moins efficaces grâce à la guerre électronique. Stoltenberg lui-même, dans une interview ultérieure, a jeté de l’eau sur le feu en répétant qu’« il n’est pas prévu d’envoyer des troupes en Ukraine » et que « l’OTAN ne fera pas partie du conflit ». L’administration Biden a initialement opposé son veto à l’utilisation d’armes à travers la frontière, mais maintenant que les Ukrainiens sont sur la défensive, il est plus pratique de frapper à l’intérieur de la Russie. Le conflit se déroule au cœur de l’Europe et non à la périphérie de New York ou de la Californie.

Ces questions atteindront leur paroxysme lors du sommet de l’OTAN du 9 au 11 juillet à Washington. Selon les prévisions des services de renseignement, les Russes pourraient coincer les Ukrainiens en août, au moins dans le Donbass. Ce n’est pas un hasard si le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’exprime déjà par crainte d’une intervention dans une partie de l’Europe. Les plans existent et les annonces aussi, au cas où la situation au front se détériorerait complètement. Au premier rang se trouvent les Baltes. Ingrida Simonyte, Première ministre lituanienne, a confirmé qu’elle était prête à envoyer des troupes en Ukraine pour des exercices et des entraînements. Depuis la guerre du Vietnam, le prochain pas vers le front est court. La Première ministre lettone, Evika Silina, a également soutenu la proposition. “Il y a un juste milieu entre ne rien faire et se battre”, a ajouté le commandant de l’armée estonienne, le général Martin Herem.

Plus prudents, mais avec un poids bien plus important, les Polonais et les Finlandais. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosaw Sikorski, ne veut pas révéler ces projets, mais n’exclut pas une “intervention sur le terrain”. Il en va de même pour les Finlandais, qui, avec les Baltes, étudient la possibilité d’intervenir en Ukraine non pas dans le cadre de l’OTAN, mais avec une “coalition des volontaires”, une formule déjà testée pour l’invasion de l’Irak. En coulisses, les Britanniques ont déjà le sentiment d’être dans une “situation d’avant-guerre”, comme le confirme le chef d’état-major Patrick Sanders.

Et la dernière avancée du président Emmanuel Macron en matière d’envoi de troupes cache un prétexte stratégique : la France est le seul pays de l’UE qui garantit la dissuasion nucléaire européenne. Surtout si Trump, qui a menacé de retirer le parapluie nucléaire aux alliés s’ils ne payaient pas la facture de l’OTAN et s’est déclaré prêt à mettre fin au conflit ukrainien dans 24 heures, gagne en novembre.

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