AMP-Oro, une maxi contrebande valant 35 milliards de dollars. La majeure partie finit aux Émirats

AMP-Oro, une maxi contrebande valant 35 milliards de dollars. La majeure partie finit aux Émirats
AMP-Oro, une maxi contrebande valant 35 milliards de dollars. La majeure partie finit aux Émirats

photo du site des Nations Unies

Il existe un réseau africain de contrebande d’or valant jusqu’à 35 milliards de dollars. Chaque année, entre 321 et 474 tonnes de or des produits artisanaux sont produits en Afrique sans être déclarés, pour une valeur comprise entre 24 et 35 milliards de dollars. Plus de 435 tonnes d’or, soit plus d’une tonne par jour, ont été sorties clandestinement d’Afrique rien qu’en 2022, pour une valeur de 30,7 milliards de dollars sur la base des prix de l’or au 1er mai. La majeure partie de cet or est importée aux Émirats arabes unis, avant d’être réexportée vers d’autres pays.

C’est ce que révèle l’étude-rapport «Sur les traces de l’or africain», réalisée par la fondation suisse. Aide Suisse. La publication, parue le 30 mai, porte la signature de Marc Ummel et Yvan Schulz et de nombreux collaborateurs, et les remerciements incluent la Direction du développement et de la coopération suisse, Edmond de Rothschild Asset Management, de Pury Pictet Turrettini & Cie et un membre anonyme de l’association Swiss Better Gold pour son soutien financier.

« Ce sont des chiffres significatifs qui représentent une forte perte de revenus pour de nombreux États africains. Ce manque de contrôle de l’État reflète d’autres problèmes : corruption, financement des conflits armés ou violations des droits de l’homme», écrit SwissAid. « L’or est la principale source de revenus pour de nombreux États africains, un outil pour financement des groupes armés et la cause de graves violations des droits de l’homme et de la dégradation de l’environnement. L’étude met également en lumière un phénomène inquiétant : la contrebande d’or en Afrique continue de croître, ayant plus que doublé entre 2012 et 2022.

80 à 85 % de l’or finit aux Émirats

La majeure partie de l’or produit par l’exploitation minière artisanale et à petite échelle sur le continent, 80 à 85 % finissent aux Émirats, rapporte SwissAid, alors que la majorité de l’or industriel exporté par les pays africains est destiné à l’Afrique du Sud, à la Suisse et à l’Inde. L’or industriel, qui représente environ 11 % de tout l’or produit, est utilisé dans les industries médicale, électronique, automobile, aérospatiale et de défense.

Le schéma reconstitué est le suivant : la majorité de cet or n’est déclaré qu’une fois importé d’un autre pays hors d’Afrique, et c’est seulement alors qu’il obtient une existence légale. Une fois entré sur le marché international et déclaré importé dans des pays comme les Émirats, peut être légalement exporté dans d’autres pays, grâce à des lois souvent laxistes lorsqu’il s’agit de déterminer l’origine réelle du métal, rapporte SwissAid.

« Faire la lumière commerce L’or africain est essentiel pour que les gouvernements et l’industrie prennent leurs responsabilités », explique Yvan Schulz, co-auteur de l’étude.

Le rapport «est le résultat d’une recherche menée par SwissAid entre 2021 et 2024. Durant cette période, l’organisation a collecté, analysé et comparé une quantité considérable d’informations et de statistiques sur la production et Commerce de l’or africain. L’étude couvre l’ensemble des 54 pays africains et les principaux pays de destination de l’or exporté du continent. Il couvre une période de onze ans, de 2012 à 2022. » (Tous droits réservés)



Heure de publication : 30/05/2024 17h01
Dernière mise à jour: 30/05/2024 18:44

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