À l’ordre du jour, un plan économique pour la future Europe

À l’ordre du jour, un plan économique pour la future Europe
À l’ordre du jour, un plan économique pour la future Europe

Les élections européennes désormais imminentes marqueront un tournant décisif pour l’avenir du continent, marqué par deux guerres terribles à ses portes, en Ukraine et au Moyen-Orient. Dans un contexte d’affrontement houleux entre la Chine et les USA et de fort dynamisme de ces derniers.
L’enjeu est le rôle que l’Europe sera en mesure et désireuse d’assumer dans la redéfinition complexe des structures géopolitiques mondiales en cours, sans surprise au centre des premières considérations finales du nouveau gouverneur Panetta à l’Assemblée de la Banque d’Italie.

Parmi les réponses les plus attendues figure la nécessité de remédier à l’obsolescence du modèle de production européen, caractérisé par la négligence de la demande intérieure et la projection excessive correspondante vers les exportations, la dépendance à l’égard de l’énergie et d’autres matières premières et les retards technologiques. Dans cette situation en grand bouleversement, où, par déclaration explicite des gouvernements des pays les plus puissants, les règles de concurrence ne régissent plus les relations économiques mondiales, il serait désastreux que la future Europe s’accroche à des principes restrictifs de gestion des finances publiques et à une vision étroite de la compétitivité et sur le dogme de la concurrence. La « réforme de la gouvernance », qui vient d’être lancée, est erronée justement en raison de la contradiction entre de nouvelles règles toujours très restrictives et les grands besoins d’investissement dans la transition verte et dans la réorientation de la demande interne vers des « biens publics européens » (recherche fondamentale, universités, éducation, culture, santé, aménagement environnemental et territorial) qui devraient se contenter de remédier à l’obsolescence du modèle.

Historiquement, l’Europe a toujours vu coexister en son sein de multiples visions d’elle-même – par exemple l’Europe sociale et l’Europe des marchés – permettant de temps à autre de prévaloir l’une ou l’autre. L’Europe orientée vers le marché, avec des accents nettement néolibéraux, a suivi les principes de la primauté du libre marché, des incitations aveugles à la concurrence et de l’interdiction des aides d’État. Mais, même en supposant que ces principes restent valables, comment pourraient-ils être suivis maintenant que l’Union européenne doit se fixer – et s’est déjà fixé – des objectifs de durabilité environnementale, technologique et sociale extrêmement exigeants et contraignants, y compris en termes de tempêtes, comme le La Banque d’Italie elle-même le souligne-t-elle ? En se limitant à la prétendue réduction de 88% des émissions nocives, les besoins d’investissement de l’Union européenne sont estimés à 15 mille milliards d’euros et pour cause, les questions susmentionnées résonnent également dans le rapport Letta et dans les avant-premières du rapport Draghi.

Pour l’Europe, des problèmes sans précédent se posent tant du côté de la demande que de l’offre. Ces dernières agissent sur la dynamique de productivité et se posent avant tout en termes d’innovation : de produit, de procédé et de structure. L’attention que le gouverneur Panetta porte aux questions de productivité et de stagnation des salaires devrait également laisser place à une relation inverse – de l’augmentation des salaires à la productivité – à la relation traditionnelle (de la productivité aux salaires), car la productivité ne peut pas croître si les salaires ne sont pas croissance. Le problème de l’innovation, à juste titre cher au gouverneur Panetta, doit être posé en termes radicaux. La phase actuelle de l’évolution technologique connaît de grandes turbulences, liées notamment aux processus liés à l’Intelligence Artificielle, dont il faut également noter une militarisation urgente, et aux monopoles effrayants de la Big Tech qu’il faut, en effet, contrer. L’intelligence artificielle suit le même chemin adopté par d’autres nouvelles technologies, c’est-à-dire que leurs améliorations, au lieu d’augmenter le bien-être général et de développer l’emploi, visent à réduire les coûts et à économiser la main-d’œuvre, ce qui, en fin de compte, ralentit l’augmentation de la productivité. , ce qui serait possible si les “âmes créatrices” mentionnées par Paolo Perulli étaient davantage valorisées (Âmes créatives De Prométhée à Steve Jobsle moulin).

En outre, de nombreuses innovations nécessaires et souhaitables ne sont pas toutes déjà disponibles, certaines doivent encore être inventées dans une large mesure et leur invention et leur développement ne bénéficieraient certainement pas d’une application étroite des principes de concurrence tandis que des instruments publics intervenant directement du côté de l’offre en bénéficierait, ce qui était l’IRI en Italie dans les vingt premières années après la Seconde Guerre mondiale. En ce qui concerne la productivité, il a été démontré que même les deux tiers de l’augmentation spectaculaire de la PTF (productivité totale des facteurs) italienne – qui a placé l’Italie au sommet du classement international – réalisée au cours des cinquante premières années après la guerre, étaient dues à la contribution de l’IRI, tout comme l’effondrement des indicateurs de croissance et de productivité italiens est dû à sa disparition, suite aux privatisations de la seconde moitié des années 1990.

Une politique commune du côté de la demande et du côté de l’offre est nécessaire pour l’Europe car son engagement devra être non seulement d’alimenter la structure de production existante, mais aussi de changer la structure de la production, matérielle et immatérielle, et d’accélérer sa réorganisation, pour parvenir à un bien-être plus durable, écologiquement et socialement. L’Europe dispose de nombreux potentiels désormais pris dans un piège inertiel, pour désamorcer les idées de concurrence parfaite qui ne suffisent pas. S’il est vrai que l’Europe investit 2,2 % de son PIB en R&D – l’Italie beaucoup moins – tandis que les États-Unis investissent 3,5 % et que la Chine (qui est partie de 0,5 % en 1996) dépasse l’Europe avec 2,5 %, c’est là que la trajectoire doit être inversée.

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