Souvenirs de l’inondation de 1996

Aujourd’hui, exactement 28 ans se sont écoulés depuis l’inondation du 19 juin 1996. A l’occasion du vingt-huitième anniversaire, la combinaison du jour de la semaine, mercredi, au cours duquel s’est produite la catastrophe météorologique qui a fait 14 victimes, dont 12 en le hameau de Cardoso : Giulia Macchiarini (4 ans), Elena Bianchini (30 ans), Manuela Luisi (32 ans), Graziana Luisi (40 ans), Marino Pieruccioni (72 ans), Alma Santarelli (73 ans), Margherita Vincenti ( 76 ans), Norma Santarelli (54 ans), Renata Marcucci (67 ans), Valentino Guidi (72 ans), Alessio Ricci (9 ans), Valeria Guidi (43 ans), Isola Frati (68 ans), Mario Cavani (53 années). Les noms des deux dernières victimes ne sont pas des habitants de Cardoso : Isola Frati est une femme âgée décédée ce jour-là à Fornovolasco, tandis que le corps de Mario Amos Cavani, plombier de Fiumetto, a été retrouvé sur Viale Apua. Tous les corps des 12 victimes ont été traînés en aval et retrouvés dans la plaine de la Versilia, près de Pontersosso, à l’exception de celui de Valeria Guidi, qui n’a pas été retrouvé malgré des recherches minutieuses qui ont duré longtemps. Comme le 12 août 1944, le 19 juin 1996 est également une date fondamentale gravée dans la mémoire de la Commune de Stazzema. Si le 12 août 1944 rappelle la barbarie commise par les nazis-fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale et l’avertissement aux consciences de ne plus jamais laisser de place à la flatterie des idéologies qui piétinent les valeurs de la personne humaine, le 19 juin 1996 pour Stazzema et pour Versilia, c’est un avertissement dévastateur selon lequel le changement climatique n’est pas un épouvantail irréel mais plutôt une menace dramatiquement réelle et plus imminente que jamais. On prend désormais conscience que des événements extrêmes comme celui de juin 1996 pourraient se répéter dans une période qui n’aura plus cette cadence séculaire à cause de laquelle la mémoire s’obscurcit et la vigilance diminue. Les initiatives commémoratives de demain veulent rappeler que la tragédie du 19 juin il y a 28 ans n’est pas « une chose du passé » mais un phénomène météorologique latent avec tous ses éléments, l’eau, le vent, la neige, la grêle et les décharges électriques, qu’il peut se répéter pour provoquer toujours plus de deuil et de dévastation matérielle avec une cyclicité temporelle qui sera malheureusement bien inférieure à celle connue jusqu’à présent, c’est-à-dire celle qui est communément définie dans la mémoire vivante, dont les habitants n’ont aucun souvenir, comme ce fut le déluge de ’96. Malheureusement, ce ne sera plus le cas et il faudra en tirer une pleine conviction et un comportement préventif conséquent. En ce qui concerne l’expérience personnelle que j’ai vécue de l’inondation et de tout ce qu’elle a provoqué, je dois reconnaître que cette terrible journée m’a permis de vérifier mon comportement dans des situations aussi critiques. J’ai beaucoup écrit sur les inondations et la reconstruction, j’ai beaucoup contesté, j’ai beaucoup avalé. Par exemple, j’ai travaillé pour que le mur historique de la Chioderia della Regia Magona à Ruosina ne soit pas démoli pour le transformer en monument au déluge. J’ai insisté pour que les prises d’eau détruites soient reconstruites pour redonner aux cours d’eau la mémoire anthropique perdue mais aussi une meilleure opportunité de recréer des environnements facilitant la reproduction de la faune fluviale, notamment celle de la truite blonde, aujourd’hui disparue des ruisseaux de l’Alta Versilia. . Parmi mes tentatives infructueuses, qui ont cependant empêché la transformation des piscines de la zone de Torre di Carbonaia en parking dans le cœur historique du village, je veux rappeler la demande insistante pour réactiver le bassin et les anciens lavoirs, artefacts hydrauliques ce qui ferait la fortune touristique et paysagère de n’importe quelle ville du Trentin mais pas d’une fraction de Stazzema. J’aurais aimé voir conservés les artefacts des montants et des seuils en pierre du Cardoso del Palazzetto et les voir exposés dans le petit espace musée des inondations qui devait être créé dans le bâtiment récupéré. Je n’ai jamais cru aux promesses selon lesquelles les ponts construits temporairement pour atteindre les zones habitées de Tappi et Orti, sur la rive droite du torrent Mulina, seraient reconstruits ultérieurement. 28 ans se sont écoulés et les deux passages sont dans un état structurel temporaire pire que celui dans lequel ils ont été construits. Bref, j’étais occupé et j’étais avec les gens qui n’ont pas retenu l’attention sur les problèmes critiques auxquels ils devaient faire face, comme celui d’enlever au plus vite les débris et les troncs d’arbres qu’avaient les propriétaires de la maison de Bacchus, les premiers habitants qui ont été évacués à Stazzema le matin du 19 juin 1996 à la suite d’un glissement de terrain qui s’est glissé dans le lit du canal Robbio ou Robbia (canal Rave) et a fait déborder l’eau du canal le long des escaliers de la maison et sur la place. Heureusement, la masse d’eau est revenue en grande partie dans le lit sous-jacent de la rivière. Seul un petit filet d’eau commença à couler en direction des maisons Ceppo puis, après avoir envahi la route provinciale, il répandit l’eau plus loin vers la Marginetta et le Lencio Meo, à tel point qu’il fallut placer ma lettre dans devant la porte de cette maison, deux sacs de sable providentiels que les constructeurs n’avaient pas utilisés et empêchent ainsi l’eau de pénétrer par la porte et de se déverser dans les étages du rez-de-chaussée, qui sont à un niveau inférieur au niveau de la rue.

C’est le matin.

En début d’après-midi, coïncidant avec la tragédie qui se déroulait à Cardoso, les glissements de terrain de Castellina se sont glissés dans les cours d’eau, provoquant le débordement de la Picignana Fosso dans la zone du Pont de Culerchio, puis deux glissements de terrain se sont détachés des bois sous le Sanctuaire du Madonnina (côté droit du ruisseau Mulina) et un du côté d’où partait le chemin vers la carrière de Pietrelle (rive gauche du ruisseau Mulina). Les trois glissements de terrain ont créé une crue d’eau qui, en une minute, s’est élevée pour traverser le pont d’Orti di Carbonaia et, tout aussi rapidement, l’eau a brisé la barrière qui s’était formée dans le passage et le grand lac a été aspiré comme s’il avait trouvé un petit avaler, détruisant l’exutoire et une partie de l’usine sidérurgique historique de Distendino. Cinq cents mètres plus en aval, il a détruit le Pont de Tomarlo et rempli de matériaux le tronçon du ruisseau Mulina qui va de Presa Pocai au Pont de Tomarlo jusqu’au niveau de la route. Le saut de plus de quatre mètres de la poignée était devenu une baguette de même pas 50 cm. J’ai été témoin de tout cela.

Parmi les pièces que le déluge m’a poussé à écrire, je voudrais en citer quelques-unes : “Finimondo alle Mulina” (publié dans Versilia Oggi en juillet 1996) “Quell’impossibile dì massimo di cielo” (texte recueilli dans le livre photographique Avec mon cœur dans les yeux par A. Luisi, E. Leonardi et C. Paolicchi, année 1997), “Cardoso et son histoire millénaire” et “Les vestiges du bâtiment historique de la Regia Magona démolis” (respectivement classés en 1ère et 3ème place au Prix ​​journalistique Versilia, section amateur, année 1997), “A la source de la Vezza” (publié en octobre 1999 par Il Tirreno), “Restaurons le sentiment du paysage au Torrente Mulina” (1ère place au prix journalistique Versilia , section unique , professionnels et amateurs, année 2001), “La via nova” et bien d’autres écrits sur les changements que l’inondation de 96 a provoqués dans la vie des villages riverains des cours d’eau et dans l’image paysagère de la les cours d’eau eux-mêmes, notamment celui concernant les prises d’eau et les ponts, certains perdus à jamais, d’autres reconstruits avec la typologie des niveaux et non plus voûtés.

Environ un mois avant l’inondation, j’ai accompagné Gionata Paolicchi pour photographier les ponts sur le Fosso Picignana et le Fosso Pomezzana à Culerchio, le pont Filucchia et ceux de Zinebra et Calcaferro. Parmi ces cinq passages, quatre ont été reconstruits sauf celui en pierre de Filucchia. Le pont de Calcaferro était également en pierre, très semblable à celui de Zinebra, le pont de style roman que les randonneurs admirent lorsqu’ils montent vers la zone minière archéologique de Mulinette. Les ponts sur la Vezza et ses affluents avant le 19 juin 1996 ont été photographiés par Gionata Paolicchi. A l’occasion du trentième anniversaire de l’inondation, les municipalités de Stazzema et Seravezza pourraient demander à l’auteur la disponibilité des photos pour les publier dans un petit volume photographique qui pourrait s’intituler “Les ponts sur la Vezza, depuis l’après- période de guerre jusqu’à la veille du déluge”.

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