La contrepartie. Les forces calabraises fixent le prix de l’autonomie différenciée

La contrepartie. Les forces calabraises fixent le prix de l’autonomie différenciée
La contrepartie. Les forces calabraises fixent le prix de l’autonomie différenciée

Les parlementaires calabrais de Forza Italia veulent avoir la part en or sur le financement de la Lep – niveaux essentiels de prestations, cœur de la réforme sur l’autonomie différenciée – pour ne pas laisser la décision finale à Giancarlo Giorgetti. Derrière la polémique autour du projet de loi Calderoli – comme on le sait, les députés calabrais du Forzista n’ont pas voté pour – se cache une bataille pour le contrôle d’un poste clé du ministère de l’Économie. Dans un jeu de vases communicants entre Européens et positions gouvernementales, les hommes d’Occhiuto pourraient s’emparer de l’espace actuellement occupé par Sandra Savino à la Mef. Mais, ironiquement, la réplique est détenue par un homme du Nord, le fondateur de Forza Nord Flavio Tosi.

Allons-y dans l’ordre. Après avoir beaucoup attaqué, les Calabrais Azzurri tirent aujourd’hui le frein à main. Hier, ils étaient prêts à se ruiner, aujourd’hui ils réduisent la portée des critiques. Le leader, Francesco Cannizzaro, le fait. « Nous n’y sommes pas a priori opposés », dit-il, alors qu’hier encore il affirmait : « J’ai décidé de ne pas être présent. La Calabre n’est pas un instrument.” Aujourd’hui, Cannizzaro recule : “Nous avons simplement contesté librement le processus d’approbation, qui s’est accéléré ces dernières semaines.” Il fallait le faire, explique-t-il, comme au Sénat, où “Forza Italia avait la possibilité d’apporter des changements et nous espérions que la même chose pourrait se produire à la Chambre”. Pour cette raison, « conformément à la pensée du gouverneur de notre Région Roberto Occhiuto, nous avons délibérément déserté la salle pour le vote sur l’autonomie. Mais cela ne signifie absolument pas qu’il existe une succursale chez Forza Italia. En effet, nous sommes plus cohérents et plus compacts que jamais. »

Bref, la faute à la Ligue de forcer les temps. Mais personne ne veut lancer une OPA sur les Azzurri et affaiblir Antonio Tajani. Mario Occhiuto, sénateur Forzista et frère du président Roberto Occhiuto, tente d’expliquer comment l’autonomie ne différencie même pas la famille Occhiuto. « Mon frère Roberto et les autres députés calabrais de Forza Italia ont exprimé quelques réserves quant à la rapidité d’approbation de la loi à la Chambre, soulignant la nécessité d’un financement adéquat pour les Leps. Leurs inquiétudes – dit Occhiuto senior – soulignent l’importance de garantir que les promesses de financement soient tenues. Une vision que je partage également pleinement et qui continue de guider mon engagement en faveur d’une application prudente et correcte de la loi. Nous continuerons donc à surveiller la mise en œuvre de la loi pour garantir qu’elle favorise efficacement l’unité pendant le processus de candidature. »

Le sénateur Occhiuto a compris : le fait que l’autonomie différenciée pénalise ou non le Sud dépendra essentiellement du financement de la Lep. Et, si les finances publiques le permettent – ​​loin d’être une évidence – le suivi de la réforme sera crucial. D’après ce que comprend le Huffpost, les factions internes de la majorité et Forza Italia ont été mesurées sur ce point. En substance, les Calabrais ont demandé à Tajani de s’engager à convaincre Flavio Tosi de quitter son siège au Parlement européen. Mais qu’est-ce que Tosi a à voir là-dedans ? Le maire de Vérone est le seul membre de Forza Italia élu dans la circonscription du Nord-Est. Après lui, Sandra Savino, actuelle sous-secrétaire au Trésor. Tosi est également député national. S’il renonçait à son siège européen, il resterait à Rome. Mais cela permettrait à Savino de devenir député européen. Et à sa place viendrait – de manière très prévisible – Francesco Cannizzaro.

Il ne s’agit pas de soif de pouvoir (ou du moins, pas seulement). Sandra Savino a des mandats importants au sein du ministère de Giancarlo Giorgetti. Et parmi ceux-ci, il y a la détermination du Lep et la participation à la conférence unifiée, à la conférence des régions d’État et de la ville d’État. C’est la procédure et les lieux clés pour la mise en œuvre de la réforme Calderoli. La protestation des hommes d’Occhiuto, qui n’ont pas voté pour le projet d’autonomie, a donc eu un premier effet. Et c’est là l’engagement de Tajani envers les Calabrais, en faisant pression sur Tosi. Qui n’a cependant pas encore décidé.

Mais pourquoi Occhiuto et Cannizzaro peuvent-ils aspirer à tant de choses ? Simple. Parce qu’ils ont remporté la course au concours européen. Le candidat de Cannizzaro, le conseiller de la commune d’Occhiuto Giusy Princi, ainsi que le cousin de Francesco Cannizzaro, a été élu en Calabre et premier en termes de préférences, plus encore que le secrétaire du parti Antonio Tajani. Ceci, dans la balance des partis, donne à Cannizzaro le droit d’aspirer à une place dans le remaniement gouvernemental annoncé depuis un certain temps. Outre celui du ministère de l’Economie, deux autres postes de sous-secrétaire sont à pourvoir au sein de l’exécutif. Le premier est celui laissé libre par Augusta Montaruli de la FdI au Ministère Universitaire dirigé par la Forzista Anna Maria Bernini. Ceci est exclu pour Forza Italia, qui, sur la base du gouvernement Cencelli, ne peut pas aller occuper un poste de sous-secrétaire dans un ministère dirigé par eux. Il pourrait plutôt aspirer à celui libéré par Vittorio Sgarbi comme ministre de la Culture, département dirigé par FdI avec Gennaro Sangiuliano. Mais Cannizzaro n’est pas un homme de lettres. Et surtout, les partisans calabrais de Forza Italia veulent des garanties sur le Lep. A la place de Savino au Trésor, ils seraient dans la salle de contrôle de l’autonomie différenciée. Tosi le permet.

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