Les attentes pour la prochaine campagne oléicole sont réduites

Les attentes pour la prochaine campagne oléicole sont réduites
Les attentes pour la prochaine campagne oléicole sont réduites

Il est encore tôt pour dresser un tableau réaliste de la prochaine campagne oléicole puisque l’été pourrait fortement changer le tableau, généralement négatif, mais les premières indications sur la prochaine campagne oléicole, réalisée en floraison, sont déjà à examiner.

La nouaison est plus faible que prévu pratiquement partout, avec une réduction évidente des prévisions de production qui ne devraient pas dépasser les 3 millions de tonnes. En effet, généralement les premières indications estivales sont surestimées par rapport à la production réelle et, face à un été très chaud, une réduction de la campagne oléicole à 2,8-2,9 millions de tonnes ne peut être exclue. Beaucoup dépendra également des rendements de l’usine.

Alors à quoi servent ces prévisions de production ? Essentiellement pour comprendre un tableau macroéconomique, c’est-à-dire qui détiendra les cartes dans un avenir proche, sur les prix de la prochaine saison et si le niveau de production d’huile d’olive permettra réellement une relance de la consommation.

Lors de la prochaine campagne oléicole, ce n’est pas l’Italie qui dirigera le marché de l’huile d’olive. La production d’huile d’olive en Italie devrait chuter entre 230 et 240 000 tonnes, en raison de la sécheresse qui frappe le sud de l’Italie.. La Sicile est particulièrement en difficulté, mais aussi la Calabre et les Pouilles. Les réserves d’eau sont au plus bas et la possibilité d’irriguer les oliveraies pendant l’été est mise en doute. La sécheresse qui a frappé l’Espagne ces deux dernières années s’est propagée à l’Italie, avec des répercussions négatives sur la production. Seules les perspectives sont bonnes dans le centre de l’Italie, après l’année de décharge.

Le véritable meneur de jeu du marché de l’huile d’olive la saison prochaine sera l’Espagne. Cependant, la production ne sera pas celle attendue sur la base des indications de floraison, dépassant 1,5 million de tonnes. Les chiffres diminuent et les attentes réelles sont désormais de 1,2 à 1,3 millions de tonnes, principalement grâce à la bonne production de Jaen tandis que toutes les autres provinces déçoivent les attentes, en particulier celles des usines super-intensives de Séville et de Cordoue. Jaen ne devrait pas avoir de problèmes d’eau durant l’été, ce qui laisse présager une bonne stabilité de la production. Le prix du pétrole sera fixé par l’Espagne qui voudra certainement récupérer les parts de marché perdues au cours des deux dernières années.

La production en Grèce revient à des niveaux normaux. Les premières indications de 350 mille tonnes doivent être réduites à 280 mille tonnes, donc une année normale pour le pays hellénique. La canicule en Crète, avec des baisses plus importantes que prévu, a notamment réduit les perspectives de production. La production grecque compensera donc la baisse de la production italienne et il est donc probable que les embouteilleurs et l’industrie pétrolière se déplaceront vers le pays hellénique pour acheter de l’huile de qualité.

Même au Portugal, les perspectives sont inférieures aux attentes, avec une production estimée à 180 mille tonnes., donc légèrement supérieur à celui de l’année dernière. Ici, des contrats sont déjà conclus pour le pétrole, avec des livraisons en novembre aux alentours de 6-6,5 euros/kg. Il s’agit pour la plupart de contrats avec des oléiculteurs de grands systèmes super-intensifs dont les coûts de production sont inférieurs à 4,5 euros/kg, même dans une année à moitié facturée. Des cotations qui, selon les embouteilleurs et l’industrie pétrolière, devraient refléter les valeurs de la prochaine campagne pétrolière.

La production a également légèrement augmenté en Tunisieloin des perspectives de 300 mille tonnes, avec un production estimée à 200-220 mille tonnes. La région de Sfax a été particulièrement décevante. Toutefois, la stabilité de ce chiffre de production dépendra grandement des conditions météorologiques de l’été.

Même à proximité Maroc les perspectives de production sont similaires, avec une production de environ 100 mille tonnesdonc bien en deçà des attentes qui le plaçaient au-dessus de 150 mille tonnes.

Seule la Turquie semble maintenir de bonnes perspectives de production, entre 270 et 280 mille tonnes.donc égal à la Grèce.

Globalement, il est possible d’émettre l’hypothèse d’une campagne oléicole en reprise par rapport à la précédente, avec un +20% sur la production globale, surtout grâce à la reprise de la production en Espagne qui enregistrera 400-500 mille tonnes de production supplémentaire par rapport à la la saison dernière.

On est donc très loin des hypothèses de 3,3-3,4 millions de tonnes qui auraient été un véritable rebond de production, créant également des stocks.

Aujourd’hui, si tout va bien, la production devrait couvrir la consommation ou un peu plus, avec une dynamique de marché qui sera influencée par les manœuvres spéculatives de l’Espagne et de la Grèce, l’Italie devenant spectatrice.

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