Entre gaz et enjeux sécuritaires, la Mauritanie passe aux urnes

Entre gaz et enjeux sécuritaires, la Mauritanie passe aux urnes
Entre gaz et enjeux sécuritaires, la Mauritanie passe aux urnes

Elle a conclu des accords avec l’UE et semble être l’une des rares banques du Sahel autrement gouvernée principalement par des juntes militaires.

Vue de Nouakchott. Photo d’Alexandra Pougatchevski

La Mauritanie, considérée comme l’un des pays les plus stables de la région du Sahel, a été saluée comme un partenaire clé dans la lutte contre l’immigration et la lutte contre l’extrémisme, et n’a pas subi d’attaques depuis 2011. Dans ce pays désertique d’Afrique de l’Ouest, environ deux millions de personnes vont partir. aux urnes samedi. Le président sortant, Mohamed Ould Ghazouani, actuel président de l’Union africaine et ancien chef de l’armée arrivé au pouvoir en 2019 après la première transition démocratique de l’histoire du pays, ne semble pas avoir de concurrents capables de l’empêcher d’obtenir un second mandat.

Ghazouani s’est engagé à accélérer les investissements pour stimuler le boom énergétique et minier alors qu’il affronte ses opposants lors des élections du 29 juin. Des investissements plus importants dans ces secteurs pourraient ainsi stimuler l’économie du pays. Ce que l’on sait cependant, c’est que le secteur de l’énergie est sur le point de faire un grand pas en avant : Ghazouani a déjà annoncé qu’une nouvelle plateforme d’extraction de gaz offshore gérée par Greater Tortue Ahmeyin serait inaugurée d’ici la fin de l’année (GTA), un projet qui inclut également le Sénégal. La société est en effet développée conjointement par le géant britannique BP, la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Kosmos Energy, avec BP comme opérateur. En outre, le président a promis – s’il est réélu – qu’il construirait une centrale électrique au gaz dans la région du Grand Toronto, tout en investissant dans les énergies renouvelables et en développant l’exploitation minière de l’or, de l’uranium et du minerai de fer.

Une oasis de paix ?

La Mauritanie, quant à elle, est devenue au fil des années un allié stratégique de l’Occident au Sahel. Comme on le sait, plusieurs coups d’État ont eu lieu dans la région et la violence de l’islamisme radical s’est concentrée. Pour donner une idée, selon le Global Terrorism Index (GTI), publié par l’Institute for Economics and Peace (IEP) basé en Australie, en 2023, une personne sur trois décédée aux mains des terroristes vivait au Sahel : 43% du total, avec une augmentation exponentielle par rapport au 1% calculé en 2007.

Ghazouani affrontera ensuite sept autres candidats aux élections, dont Biram Dah Abeid, neurochirurgien et militant contre l’esclavage moderne et la traite des êtres humains, qui se présente pour la troisième fois et qui est soutenu par différents partis d’opposition. Descendant d’anciens esclaves, Abeid a dénoncé la persistance du trafic. En effet, selon le Global Slavery Index 2023, et selon les groupes de défense des droits de l’homme qui sont d’accord, en Mauritanie il y a encore environ 149 000 personnes dans des conditions d’esclavage sur une population totale d’environ cinq millions de personnes.

Des droits toujours non reconnus

Même si Nouakchott, dernier pays au monde à l’avoir fait, a interdit l’esclavage en 1981, selon l’opposition, l’élite économique et politique, composée d’Arabes et d’Amazighs, n’a jamais cessé de le pratiquer. Aux côtés d’Abeid, les autres candidats de l’opposition ont accusé le gouvernement de Nouakchott de corruption et de copinage, dénonçant la “gestion catastrophique de l’Etat sous la direction de Ghazouni”.

Quoi qu’il en soit, le président a profité de sa campagne électorale pour souligner l’engagement sécuritaire de la Mauritanie. Ce message semble s’adresser en priorité aux juntes militaires des pays voisins et aux mercenaires russes de l’ancien groupe Wagner, aujourd’hui Africa Corps, présents dans la région, ainsi qu’aux groupes jihadistes qui ont également procédé à des incursions sur le territoire mauritanien. .

Enfin, le scénario économique. Bien que la Mauritanie soit riche en ressources naturelles, les données des Nations Unies montrent que près de 60 % de la population vit dans la pauvreté et est employée dans le secteur agricole ou dans l’économie informelle. Il existe peu d’opportunités économiques pour les jeunes. En fait, nombreux sont ceux qui tentent de traverser l’Atlantique pour rejoindre l’Europe.

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