La question territoriale et le risque d’explosion d’une autonomie différenciée

La question territoriale et le risque d’explosion d’une autonomie différenciée
La question territoriale et le risque d’explosion d’une autonomie différenciée

Au lendemain de la promulgation de la loi sur l’autonomie différenciée, surgissent les critiques de la Commission européenne qui mettent en avant divers risques, qui rappellent aussi (indirectement) la régulation des jeux de hasard.

(Photo : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/90/European_Commission.jpg)

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“L’attribution de compétences supplémentaires aux régions italiennes comporte des risques pour la cohésion et les finances publiques”. Non, nous ne parlons pas de jeux. Ou peut-être oui, peut-être indirectement. Le fait est que, pour ces raisons, la Commission européenne a rejeté l’autonomie différenciée, précisément le jour où la disposition est devenue loi, suite à l’approbation récente du Parlement italien. Dans le “Document de travail du personnel» qui accompagne les recommandations spécifiques pour l’Italie (et qui ont, entre autres, conduit au lancement de la procédure d’infraction pour déficit excessif le 19 juin), l’exécutif européen a expliqué tous les doutes sur la disposition. Dans un paragraphe consacré au Sud et à son potentiel à « débloquer », l’exécutif européen a brièvement rappelé les termes de la loi, en faisant référence au texte approuvé au Sénat en janvier et au texte qui était en discussion à la Chambre jusqu’à la Avant-hier. Ajoutant, entre autres critiques, que l’autonomie « accroîtrait également la complexité institutionnelle ».
Comme on le sait, le Président de la République, Sergio Mattarella, vient de promulguer la loi sur l’Autonomie, c’est-à-dire la disposition contenant “des dispositions pour la mise en œuvre de l’autonomie différenciée des Régions à statut ordinaire conformément à l’article 116, troisième alinéa, de la Constitution”. La nouvelle loi – très contestée par l’opposition – vise à mettre en œuvre la réforme du Titre V de la Constitution mise en œuvre en 2001. En 11 articles sont indiquées les procédures législatives et administratives pour l’application du troisième alinéa de l’article 116 de la Charte. Il s’agit essentiellement de définir les accords entre l’État et les régions qui demandent l’autonomie dans les 23 matières indiquées dans la disposition.
Il y a 23 matières, dont la protection de la santé. Viennent ensuite, entre autres, l’éducation, le sport, l’environnement, l’énergie, les transports, la culture et le commerce extérieur. Il existe quatorze matières définies par Lep, Essential Performance Levels. Bref, nous ne parlons pas de gaming, mais force est de constater que la question territoriale qui caractérise également le secteur (et, en l’occurrence, encore plus sévèrement que d’autres secteurs) est désormais devenue une question internationale, ou du moins communautaire : d’autant plus léger d’Autonomie différenciée.
Selon Bruxelles, en effet, “si le projet de loi attribue des prérogatives spécifiques au gouvernement dans les négociations avec les régions, il ne prévoit aucun cadre commun de référence pour évaluer les demandes de compétences supplémentaires des régions”. Par ailleurs – lit-on plus loin dans le document – “étant donné que les Lep (Niveaux Essentiels de Performance) ne garantissent que des niveaux minimaux de services et ne concernent pas tous les secteurs, il existe des risques d’accroître encore les inégalités régionales. L’attribution de compétences supplémentaires aux régions de manière différenciée augmenterait également la complexité institutionnelle, avec le risque d’entraîner des coûts plus élevés tant pour les finances publiques que pour le secteur privé”.
La préoccupation de la Commission concerne avant tout les disparités régionales entre le Centre-Nord et le Sud, qui reviennent à plusieurs reprises dans le rapport, soulignant à plusieurs reprises la persistance des écarts à plusieurs niveaux, c’est pourquoi – dit Bruxelles – “il reste crucial d’accélérer le mise en œuvre des programmes de la politique de cohésion des régions et des ministères, ainsi que le renforcement des capacités administratives, au niveau national et surtout territorial”. Cette réflexion semble s’inscrire dans le cadre des travaux en cours entre le gouvernement et les régions sur la régulation des jeux, qui devraient déboucher sur les appels d’offres tant attendus pour les concessions terrestres de jeux. Ce qui a été largement évoqué ces dernières heures lors des États généraux de l’Agence des douanes et des monopoles.

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