Le Pen gagne mais ne parvient pas à percer. Et cela suffit aux marchés

Le Pen gagne mais ne parvient pas à percer. Et cela suffit aux marchés
Le Pen gagne mais ne parvient pas à percer. Et cela suffit aux marchés

Le deuxième coup d’État de Marine Le Pen a mis les marchés boursiers européens de bonne humeur. La droite a effectivement gagné, mais sans en faire trop et la possibilité d’un gouvernement de transition, peut-être technique, semble plaire aux investisseurs.

01/07/2024

Jordan Bardella peut-être qu’il ne sera pas Premier ministre de France, mais il est certain que la droite transalpine, qui s’appelle Marine Le Pen, a fait un nouveau pas en avant, sans franchir les lignes. Les marchés, qui n’aiment pas l’extrémisme, auraient pu se raidir face au deuxième coup d’État électoral (le premier a été livré par les élections européennes) de la fille de Jean Marie Le Pen. Mais non, ils gardèrent leur sang-froid, presque soulagés. Rassuré peut-être par le fait que si aussi Giorgia Meloni a montré qu’il veut une Europe la plus unie possible et certainement pas en proie au nationalisme, alors un dialogue constructif entre la droite et Bruxelles est possible. Ou peut-être suffisait-il que la droite gagne, mais sans se propager.

Le fait est que l’Europe s’est réveillée au lendemain du vote français avec des listes toniques et de bonne humeur. Le Remblai National n’aura probablement pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale et cela suffit à ouvrir un scénario d’incertitude politique, avec l’hypothèse d’un gouvernement de transition à Paris, peut-être même technique. Mais ce n’est pas l’Apocalypse et cela n’est pas pour déplaire aux marchés financiers. Les marchés boursiers du continent ont donc rebondi. Du français Cac40 qui a ouvert la séance en gagnant 2,6% (après avoir perdu 2% la semaine dernière) à Piazza Affari qui a bondi de 2%, avant de retomber dans la zone des 1%. Francfort, +1,1%, Madrid, +1,6% et Londres +0,6% ont également bien performé.

Dans le sillage de la bonne humeur des marchés boursiers, les marchés de la dette également. L’écart entre les obligations d’État françaises OAT et le Bund allemand s’est montré en baisse à 67 points de base depuis la matinée, tandis que l’écart entre le BTP et le Bund a atteint 153 points de base, avec un rendement de 4,05%, les deux valeurs en baisse par rapport à la semaine dernière. Tout cela n’était certainement pas acquis. Il ne faut jamais oublier que la dette française, en valeur absolue, est la plus importante d’Europe, s’élevant, fin 2023, à 3 101 milliards d’euros. En 2024, le déficit public sera supérieur à 5 % du PIB, parmi les plus élevés de la zone euro, tandis que la dette, proche du seuil de 110 %, devrait continuer à augmenter dans les années à venir.

Ce n’est pas un hasard si, selon l’agence de notation Fitch, la décision de convoquer des élections législatives anticipées a accru l’incertitude quant à la trajectoire d’assainissement budgétaire du pays et aux perspectives de nouvelles réformes économiques. Selon les analystes d’Unicredit, le scénario le plus probable est celui d’un parlement sans majorité absolue en France, donc sans majorité politique définie, ce qui pourrait conduire à la formation d’un gouvernement intérimaire. La France se dirigerait donc tout droit vers des années d’immobilité, qui dureraient jusqu’aux prochaines élections présidentielles de 2027. Cela n’arrangerait pas les graves problèmes dont souffre l’économie française, mais cela aurait le mérite de permettre aux entreprises de fonctionner à peu près normalement. et continuer à faire des bénéfices. C’est peut-être aussi pour cela que les marchés sont satisfaits, car le pire scénario, celui d’un gouvernement dirigé par le RN, a été évité. C’est assez.

PREV doublé en 20 ans en intensité et en nombre
NEXT faire la queue malgré la chaleur