Ai Weiwei défie l’intelligence artificielle sur les écrans publics de huit villes

Une performance inédite du grand artiste chinois Ai Weiwei, dans le cadre du projet CIRCA – qui a vu au fil des années la collaboration d’artistes du calibre de Yoko Ono, Marina Abramović, mais aussi Patti Smith, jusqu’à Vivienne Westwood, David Hockney et Anne Imhof —, apparaît sur les écrans publics de huit villes du monde : Londres, Séoul, Milan (sur la Piazzale Cadorna), Lagos, Accra, Nairobi, Abidjan et Berlin. Jusqu’au 31 mars, tous les jours à partir de 20h24 (fuseau horaire local), Ai Weiwei entrera sur les places des grandes métropoles, posant 81 questions à l’intelligence artificielle LE PROJET AI WEIWEI DANS 8 VILLES DU MONDE « À qui appartient qui dans les sociétés démocratiques ? » Et encore : « Quels peuples bénéficieraient le plus de vous en temps de guerre ? » Certaines des questions posées par Ai Weiwei à AI sont politiques (« Pouvez-vous dresser une liste complète de tous les prisonniers d’opinion dans le monde ? »), d’autres ont une connotation existentielle (« Les êtres humains ont-ils soif de mort ? »). Avec le projet Ai vs AI, l’artiste souhaite faire passer un message précis : « Si un jour les humains sont libérés, ce sera parce qu’on a posé les bonnes questions, pas parce qu’on a apporté les bonnes réponses », explique-t-il. Et il ajoute : « Il ne s’agit pas de liberté d’expression. Il s’agit de la liberté de poser des questions. Tout le monde a le droit.” LES 81 QUESTIONS À AI D’AI WEIWEI Pour créer la performance, l’artiste s’inspire du texte des 172 Questions au Ciel, attribuées au poète chinois Qu Yuan et gravées sur les murs du temple ancestral de Chu. il y a environ 2300 ans. Les écrans s’allumeront pendant 81 jours, toujours à partir de 20h24 (fuseau horaire local). En fait, Ai Weiwei, un activiste et dissident bien connu, a passé 81 jours (correspondant également au nombre de questions) dans une prison chinoise pour évasion fiscale en 2011 (en réalité, comme on le sait, la raison de la son arrestation était une tentative de réprimer son engagement politique). De plus, les questions sont accompagnées de l’animation d’un dragon, qui annonce l’année du Dragon de Bois Vert (arrivant le 9 février), qui selon la tradition chinoise entraîne des transformations imprévisibles, qui demandent courage et prudence.
[Immagine in apertura: Ai Weiwei, Ai vs AI (2023). Courtesy the artist and CIRCA. Photo: BTS Images, Leroy Boateng]