Comment la statue de David de Michel-Ange a-t-elle été sculptée dans le marbre ?

David de Michel-Ange, 1501-1504. marbre, 517×199 cm. Galerie de l’Académie, Florence.

Tantôt aimée, tantôt censurée, la statue de Le David de Michel-Ange Buonarroti (Caprese Michelangelo, 1475 – Rome, 1564) fait encore parler de lui environ cinq cents ans après son achèvement. Mais comment l’œuvre préservée sur le site a-t-elle été réalisée, en pratique ? Galerie de l’Académie de Florenceet dont un est exposé copie en dehors de Palais Vecchio?

Emblème de Renaissance et symbole de la ville de Florence, l’œuvre plus haute que 5 mètres (base incluse) est un hommage à l’homonyme héros biblique alors qu’il se prépare à affronter le géant Goliath. Créé par Michel-Ange alors qu’il avait 26 ans, le David n’était pas une simple épreuve : le bloc de marbre, déjà confié à deux artistes avant lui (qui avaient abandonné) et recyclé, a été friable et c’était comme ça strict ce qui semblait laisser peu de place à l’intervention. Malgré cela, le jeune artiste (bien conscient de lui-même) accepta la commande des consuls de l’Arte della Lana et de l’Opéra du Duomo de Florence, initialement prévue pour l’extérieur de la cathédrale de Santa Maria del Fiore, et commença à travailler dessus 9 septembre 1501.

Michel-Ange a travaillé le marbre “tout autour”c’est-à-dire sans toile de fond, en utilisant marteau et burin: la célèbre citation de l’artiste selon laquelle il sculpterait le bloc de marbre pour “libérer” la statue emprisonnée à l’intérieur. Le premier travail fut d’étudier le marbre, grâce auquel il comprit que la partie gauche du bloc était plus faible. Grâce à sa compréhension et à ses capacités également en matière d’architecture – après tout, c’est lui qui a conçu la basilique Saint-Pierre – Michel-Ange a soutenu la pierre dès la phase de dégrossissage et a placé le poids sur la jambe droite de David, qui est en fait renforcée. par un petit coffre qui a une fonction statique.

Léonard de Vinci, étude du David de Michel-Ange (détail), Bibliothèque royale, Windsor

Puis il poursuit son travail avec les outils du métier de l’époque : outre les marteaux et les burins (plats et à pointes trempées), il utilise des outils tels que râpes et le citron vert pour la finition et le polissage. Pour affiner l’apparence de l’œuvre, Michel-Ange a appliqué diverses astuces. Tout d’abord, son attention à l’anatomie, qu’il a étudié tout au long de sa vie. Le marbre présentant des trous et des fissures (les “taroli”), l’artiste a ensuite procédé à les remplir de mortier de chaux, qu’il a ensuite poncé, lui donnant l’aspect lisse et réaliste que nous connaissons. Se pose alors la question de perspectiveauquel il a fallu s’adapter en modifiant les proportions de l’ouvrage : le tête et le bras Ceux de David sont beaucoup plus gros par rapport à un modèle réduit, car la plupart des gens il aurait vu la statue d’en bas.

Un autre détail est le perforation des pupilles, qui créait un jeu d’ombres qui évitait les reflets et rendait les yeux plus réalistes et pénétrants (même si aujourd’hui on sait qu’ils louchent légèrement). Comparé à d’autres David plus ou moins contemporains, celui-ci est très puissant, presque agressif, et en même temps très gracieux et techniquement parfait : c’est un homme idéalisé. C’est aussi pour cette raison que son pénis c’est notoire “petit”: comme déjà chez les Grecs, c’était un symbole de modération, un don du guerrier et de l’homme en général.

Le résultat fut remis aux Florentins en 1504et cinq cents ans plus tard – et de nombreuses restaurations plus tard, dont celle due à la foudre et celles consécutives à diverses attaques – représente, pour beaucoup, leidéal de beauté masculine dans l’art.

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David de Michel-Ange, 1501-1504. marbre, 517×199 cm. Galerie de l’Académie, Florence. Photo Commonists via Wikimédia

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