Rai et craintes d’un concert imprévu au Concertone : «Pas de monologues»

Mot de passe : désamorcer. Sur le Concertone du 1er mai, le premier dans la proposition de loi duquel il a participé, aux côtés des trois syndicats confédéraux organisateurs CGIL, CISL et UIL, a indiqué la direction de la Rai par le centre-droit, la prudence est maximale. Après l’affaire Scurati, sur laquelle l’enquête est toujours en cours, la crainte que le couverture en direct de l’événement devient incontrôlable, c’est compréhensible.

Le cauchemar récurrent est que le cas Fedez de 2021 se reproduise, avec le accusations de censure contre la direction de la Rai (à l’époque, sous le gouvernement Draghi, le PDG était Carlo Fuortes) et un tollé qui n’a abouti à rien, étant donné que la Rai n’a pas porté plainte, comme elle l’avait menacé. L’année dernière, le hors-horaire a été proposé par le physicien Carlo Rovelli, attaquant le Ministre de la Défense Guido Crosetto dans son monologue. Ambra, qui présentait, a fait amende honorable, s’excusant de l’absence de contre-interrogatoire.

Cette année, dans unambiance déjà assez incandescenteMassimo Bonelli, qui organise l’événement depuis 11 ans, a préféré couper court : pas de monologue. Un choix qui, curieusement, ressemble beaucoup à celui fait par Amadeus à Sanremo. “La narration sera faite par les musiciens”, a-t-il précisé.

En ce qui concerne la choix du castingont déjà eu un impact sur Bonelli quelques critiques qui ressemble plus ou moins à ceci : «C’est plus comme Sanremo que le 1er mai». En référence aux 70 artistes invités, parmi lesquels se trouvent en effet de nombreux vétérans du Festival. De plus, Bonelli a franchement avoué ce qu’il aimerait faire davantage. «Réformez Sanremo Giovani parce que ça ne marche pas comme ça». Une demi-candidature pour remplacer Amadeus…

Mais revenons aux artistes sur scène : beaucoup lanceront leurs prochains albums et tournées directement depuis le Circus Maximus, comme s’ils étaient les invités d’un quelconque programme. Parmi les noms, celui de. Dernier, l’auteur-compositeur-interprète qui remplit les stades mais que la gauche n’aime pas beaucoup. Par contre, ils seront là Dargen D’Amicodéjà interrompu à Dimanche àpour avoir parlé des immigrés (protagonistes de son article sur Sanremo) et Achille Lauro, dont les provocations n’ont jamais vraiment embarrassé la télévision d’État. Parmi les vieilles gloires rebelles, elles se démarquent Piero Pelù, qui a collé un préservatif sur son micro en 1993. ET Morganle plus imprévisible, candidat à l’animation des émissions de la Rai qui ne lui sont ensuite pas confiées.

Parmi les chanteurs engagés pour les droits civiques, Ermal Méta (hôte avec Noémi), Uzi Lvke de Corviale, les rappeurs irrévérencieux Corveleno et Big Mama. Stefano Massini devrait réciter le monologue sur les décès au travail, déjà mis en scène à Sanremo, avec Paolo Jannacci. Mais beaucoup pensent que ce pourrait être l’écrivain lui-même, qui a consacré beaucoup de temps au cas Scurati, qui a introduit le thème de l’antifascisme.

La possibilité que cela soit évoqué sur scène a fait l’objet de questions lors de la conférence de presse de présentation du concert, accompagnées de craintes de censure. Et si Bonelli a éludé la question, soulignant que le thème choisi par les syndicats est l’Europe, pour Rai le directeur adjoint de Prime-Time a répondu : John Anvers. «Je n’utiliserais pas ce mot (censure, éd) à propos de l’étape du 1er Mai (…) – a-t-il dit -. Cela n’appartient pas au Rai, à la tradition de ces événements musicaux où les artistes s’expriment avec la musique et la poésie».

A Anvers, la direction de la Rai semble avoir délibérément quitté le “match” de ce 1er mai: toute erreur lui incombera. Mais déjà, son éloignement de la chaîne des dirigeants de la foi melonienne protège les dirigeants des accusations de censure préventive. Le directeur adjoint, quant à lui, affiche son calme : si son nom figurait, de manière surprenante, parmi les candidatures au prochain conseil d’administration de la RAI, il joue aujourd’hui tout son possible.

Dans Viale Mazzini, quant à eux, ils veillent à ce que la diffusion en direct sera la suivante, sans délai même des tempêtes minimes, qui auraient servi à retoucher d’éventuelles interventions excessives. Simona Sala, directeur de Rai Radio 2, est définitif : «Nous n’avons pas peur. Le risque est la liberté».

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