Les romans incontournables de Paul Auster – -

Sa vie et sa ville, New York. Ce sont ces deux éléments autour desquels s’est structuré le récit de Paul Auster, à commencer par ce qui reste son œuvre la plus célèbre, La trilogie new-yorkaise. Mais pour aborder les romans de l’écrivain américain, il est préférable de partir de l’un de ses premiers livres en prose, publié après ses débuts poétiques dans les années 70 : les mémoires L’invention de la solitude (1982), écrit après la mort de son père, avec qui il a eu une relation compliquée tout au long de sa vie. L’écrivain interroge la maison des parents et les objets pour comprendre qui était réellement cet homme distant et inaccessible, apparemment froid. Il reconstitue intrigues et ruptures, découvre un terrible crime survenu dans sa famille, réfléchit sur un thème qui lui tient particulièrement à cœur et qui traverse tous ses écrits : le rôle du hasard dans nos vies, l’impossibilité de déterminer notre destin.

Composé par Ville de verre, Des fantômes Et La salle ferméepublié entre 1985 et 1987, La trilogie new-yorkaise il s’appuie sur un roman policier dans lequel la figure de l’enquêteur et celle de l’écrivain s’entrelacent continuellement. Le New York dans lequel évoluent les personnages est une ville hallucinée et confuse, au milieu d’enquêtes, de traque, d’échanges d’identité qui deviennent le symbole de l’inquiétude existentielle qui anime toute l’œuvre d’Auster.

Ça s’ouvre aussi comme un roman policier Léviathan (1992) dans lequel l’écrivain Benjamin Sachs, à la vie apparemment parfaite, est retrouvé mort, en raison de circonstances reconstituées par son ami Peter Aaron au cours du roman. Sachs a explosé alors qu’il était “assis sur l’herbe à côté de la voiture en train de fabriquer une bombe”. Inspiré en partie par l’histoire d’Unabomber, Léviathan est un roman ambitieux et mouvementé dans lequel Auster dévoile une fois de plus son obsession pour le rôle du hasard dans la vie.

La vie d’Auster revient au protagoniste dans Dormir sur ses deux oreilles (1997), autobiographie impitoyable, partielle, parfois drôle (« Au tournant de la trentaine, j’ai traversé une période où tout ce que je touchais se transformait en échec ») de l’écrivain en jeune homme qui retrace son rapport à l’argent , les travaux qu’il a été contraint d’effectuer pour assouvir son ambition d’écrire.

Il y a à nouveau de la famille et des relations entre générations Parc du coucher du soleil (2010), qui se déroule en grande partie à l’automne 2008, sur fond d’effondrement de la finance américaine et de l’élection du président Obama. Miles Heller, un jeune travailleur précaire qui, dans le sud de la Floride, doit pour travailler dans les maisons de familles expulsées où il photographie de manière obsessionnelle les objets que les locataires y ont laissés, fait office de ciment entre les différentes histoires qu’Auster tisse. Un récit qui s’étend page après page, incorporant magistralement différentes situations et de nombreux personnages avec leur vie émotionnelle.

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