L’avocat de la Cour européenne est d’accord avec Berlusconi sur l’affaire Mediolanum : “La BCE avait tort”

L’avocat de la Cour européenne est d’accord avec Berlusconi sur l’affaire Mediolanum : “La BCE avait tort”
L’avocat de la Cour européenne est d’accord avec Berlusconi sur l’affaire Mediolanum : “La BCE avait tort”

Pour l’avocat général de la Cour de justice de l’UE, Manuel Campos Sánchez-Bordona, les recours présentés par Fininvest et Berlusconi doivent être accueillis et, par conséquent, la décision de la BCE du 25 octobre 2016 doit être annulée dans son intégralité. En 2015, la holding financière Mediolanum a été constituée par sa filiale Banca Mediolanum. Compte tenu de sa participation dans le capital de Mediolanum, Fininvest, société holding de droit italien, détenue majoritairement par Silvio Berlusconi, est devenue propriétaire d’une participation dans le capital de Banca Mediolanum. Concrètement, cette opération de fusion par incorporation a consisté en un échange d’actions avec lequel Fininvest a acquis légalement des actions de cet établissement de crédit.

Auparavant, en 2014, la Banque d’Italie avait décidé, d’une part, d’ordonner la suspension des droits de vote des plaignants dans Mediolanum et la vente de leurs participations supérieures à 9,99% et, d’autre part, de rejeter leur demande de autorisation relative à la détention d’une participation qualifiée dans cette entité, au motif que Berlusconi ne satisfaisait plus à la condition d’honorabilité suite à sa condamnation pour fraude fiscale en 2013. Cette décision de la Banque d’Italie a été annulée par l’arrêt du Conseil d’État du 3 mars 2016. Suite à l’incorporation de Mediolanum par Banca Mediolanum et à l’arrêt du Conseil d’État du 3 mars 2016, la Banque d’Italie et la Banque centrale européenne ont entamé une nouvelle procédure d’évaluation de l’acquisition d’une participation qualifiée des appelants dans Banca Mediolanum. Au terme de cette procédure, la BCE, saisie d’une proposition de la Banque d’Italie à cet égard, a adopté une décision par laquelle elle a refusé d’autoriser l’acquisition d’une participation qualifiée dans cet établissement de crédit. Elle a notamment justifié sa décision par le fait que Silvio Berlusconi ne satisfaisait pas à la condition d’honorabilité applicable aux détenteurs de participations qualifiées.

Le 23 décembre 2016, Fininvest et Berlusconi ont introduit un recours en annulation contre la décision de la BCE devant la Cour. Par un arrêt du 11 mai 2022, la Cour a rejeté le recours en annulation dans son intégralité et condamné Fininvest et Berlusconi, confirmant ainsi la décision de la BCE.

Fininvest et les héritiers de Berlusconi, qui ont repris ses fonctions procédurales après son décès en 2023, ont interjeté appel de l’arrêt de la Cour en présentant divers moyens d’appel. Dans ses conclusions d’aujourd’hui, l’avocat suggère que le recours présenté par les deux requérants peut être accueilli et, par conséquent, que la décision de la BCE doit être annulée dans son intégralité. Selon l’avocat général, la Cour a commis une série d’erreurs de droit en évaluant les effets du contrôle exercé par les requérants sur la banque Mediolanum, notamment en ce qui concerne les conditions qui légitiment la BCE à imposer l’obligation d’autorisation pour l’acquisition. ou augmentation des participations qualifiées dans les établissements de crédit. En particulier, la participation de Fininvest et Berlusconi dans Banca Mediolanum a toujours été une participation qualifiée de 30,16 %. Cette participation n’ayant pas augmenté après l’entrée en vigueur du Mvu, l’autorisation de la BCE n’était pas nécessaire, puisqu’il s’agissait d’une participation qualifiée d’« historique ».

La Cour a estimé que Berlusconi et Fininvest détenaient une participation qualifiée dans Banca Mediolanum, ce qui leur permettait de contrôler conjointement Mediolanum et Banca Mediolanum avant la fusion inversée, sur la base de cette prémisse (c’est-à-dire le contrôle reconnu de Fininvest sur Banca Mediolanum avant la fusion). , la Cour a commis une erreur en appréciant les conséquences d’un fait qu’elle avait elle-même établi : si le contrôle avait précédé la fusion, la BCE n’aurait pas dû entamer une procédure d’autorisation pour l’acquisition d’une participation qualifiée. Cette participation qualifiée existait déjà avant l’entrée en vigueur des règles du Mvu. Par ailleurs, l’avocat général accueille le grief des requérants selon lequel la Cour a assimilé la notion de “prise de participation qualifiée” à celle de “modification de la structure juridique d’une participation”.

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