c’est pourquoi l’UE demande à Ita et Lufthansa de renoncer à 150 millions par an

Les machines à sous de Milan Linate sont les plus précieuses de l’Union européenne et les deuxièmes les plus « chères » si l’on considère l’ensemble du continent. C’est pour cette raison que la demande de l’UE Antitrust à Ita Airways et Lufthansa de céder 30% des droits horaires de décollage et d’atterrissage utilisés au “Forlanini” – pour obtenir le feu vert pour le mariage – aurait un “coût” en termes de revenus perdus, d’au moins 175 millions d’euros par an pour les deux transporteurs. C’est ce qui ressort de l’analyse de Corriere della Sera en croisant les rapports des analystes, les expertises disponibles et les données économiques de l’aéroport milanais.

Que sont les machines à sous

Un créneau est l’heure prévue de départ ou d’arrivée qui est attribuée à une entreprise pour permettre le déplacement de ses avions dans un aéroport. Sans cela, aucun transporteur ne peut opérer. Et plus une installation est attractive, plus il y a une concurrence pour les obtenir, éventuellement aux meilleurs moments de la journée. En Europe – à l’exception du Royaume-Uni – il n’existe pas de marché car ceux-ci sont attribués par des organismes spécifiques. En Italie, Assoclearance s’en charge et doit gérer les flux en tenant compte de la capacité de la piste et de celles du terminal.

Le rôle de «Forlanini»

Ce droit dans un aéroport comme Linate est particulièrement précieux pour plusieurs raisons. La première : l’installation a une limite de mouvements par heure fixée à 18 (entre décollages et atterrissages, nets des vols de continuité territoriale), donc depuis des années la liste d’attente des prétendants est très longue. La seconde : il se trouve à quelques kilomètres du centre-ville, accessible en métro. Troisième : c’est l’aéroport préféré de la clientèle d’affaires. Quatrième : le tarif moyen est plus élevé – car une grande partie des billets est payée par les entreprises pour des voyages d’affaires – et la marge bénéficiaire est importante pour les transporteurs.

Parts de marché

En 2024, sur 306 mouvements quotidiens entre départs et arrivées (153 paires) autorisés à Linate – selon les calculs de Courrier —, 175 (87-88 paires) sont aux mains d’Ita Airways (15% de moins que celles utilisées par Alitalia) et 22 du groupe Lufthansa (la compagnie du même nom, Air Dolomiti, Brussels Airlines). Ita dispose donc de 57 % des créneaux horaires, le groupe Lufthansa 7 % : le syndicat porterait cette part à 64 %, soit près des deux tiers, dans un aéroport plein.

La demande

C’est pour cette raison que l’Antitrust de l’UE – dans le cadre des évaluations de l’investissement de Lufthansa à Ita – demande, entre autres, un sacrifice important, comme indiqué en exclusivité : le transfert de 30% des créneaux horaires dont disposent les Italiens et les Allemands à Linate, afin que laisser de la place à d’autres transporteurs et accroître la concurrence aéroport de la ville Milanais. Les deux compagnies – qui ont proposé de laisser 11 à 12 paires – devraient céder une soixantaine de créneaux par jour (soit 30 paires), soit l’équivalent d’un même nombre de vols au départ et à l’arrivée. Leur part passerait ainsi – plus ou moins – de 64 à 45 %.

L’évaluation

Mais combien valent ces droits de décollage et d’atterrissage ? Justement parce qu’il n’existe pas de marché (hors Royaume-Uni), “définir leur valeur est une forme d’art”, affirment les analystes de Barclays dans un récent rapport où ils tentent d’attribuer un chiffre le plus fiable possible dans les aéroports européens où celles-ci sont limitées. En première position du classement se trouve Londres Heathrow où, en moyenne, un couple (nécessaire pour faire un aller-retour) vaut 10 millions d’euros. En deuxième position se trouve Linate avec 5 millions. Puis Londres Gatwick et Paris-Orly avec 3 millions.

Les évaluations

L’expertise des machines à sous d’Alitalia – héritée en grande partie d’Ita – fixait la valeur en 2019, avant Covid, à 6 millions d’euros la paire. Alors qu’en 2023, selon l’analyse de Courrier sur les plateformes spécialisées, chaque paire de droits de décollage et d’atterrissage générait en moyenne 6,5 millions d’euros de revenus pour les compagnies qui y volaient. Avec des valeurs plus élevées aux heures de pointe de la journée : tôt le matin et fin d’après-midi/début de soirée.

L’impact des sacrifices

En combinant les trois valeurs disponibles – l’analyse de Barclays, l’évaluation d’Alitalia et les données sur les revenus de l’année dernière – nous pouvons raisonnablement supposer une valeur moyenne de 5,8 millions d’euros pour chaque paire de créneaux chez Linate. La demande de la Commission européenne, si elle était acceptée par les parties, entraînerait ainsi une dispense de 175 millions d’euros de revenus pour Ita et Lufthansa, soit plus de cent millions de plus que l’offre faite par les Italiens et les Allemands dans leur paquet de mesures correctives envoyé le 6 mai. .

Négociation

Comme l’a révélé Courrier celui des machines à sous de Linate est l’un des trois enjeux de la négociation entre le Trésor italien (actionnaire d’Ita), Lufthansa et l’Antitrust de l’UE. Le 21 mai a été fixé comme dernier jour pour les acteurs de l’opération visant à envoyer à Bruxelles une “révision” du paquet de remèdes qui, tel que formulé et envoyé le 6 mai, est jugé insuffisant par la Commission européenne qui devra décider sur l’investissement avant le 4 juillet.

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