les Allemands prêts à relancer l’entreprise

Après des mois de discussions et d’argumentations et des milliers de documents produits, même au cours des dernières heures, l’Antitrust de l’UE s’apprête à communiquer au ministère italien de l’Économie et à Lufthansa le feu vert pour l’investissement allemand dans Ita Airways, la compagnie italienne qui a pris la position d’Alitalia en octobre 2021. C’est ce que le Courrier provenant de deux sources communautaires familières avec les dernières discussions internes. Il manque encore quelques étapes techniques et précisions et rien n’est définitif. Mais comparé à il y a quelques semaines – lorsque Bruxelles avait évoqué la possibilité d’un veto – les concessions les plus récentes, notamment de la part de Lufthansa, auraient résolu une grande partie du dernier problème en suspens, celui des vols entre l’Italie et l’Amérique du Nord.

La communication

Jeudi 13 juin, vers midi, Bruxelles a informé les autorités italiennes de ce que serait l’orientation “préliminaire” de l’Antitrust de l’UE sur l’opération, poursuivent les sources de l’UE. Et la nouvelle est parvenue à la Première ministre italienne Giorgia Meloni en pleine réunion du G7 qui se déroule dans les Pouilles. Les mêmes sources précisent que puisqu’il s’agit d’une “orientation”, il faudra quelques jours pour rédiger le document d’approbation, le soumettre à l’attention de toutes les autorités antitrust en Europe, le faire examiner par les bureaux juridiques de l’UE et ensuite annoncer officiellement il. Pour cette raison, la date de communication du 4 juillet reste maintenue.

L’investissement

Depuis Bruxelles, Francfort et Rome, leurs bouches restent strictement fermées. Entre mardi et mercredi de cette semaine, le Trésor (avec ITA) et Lufthansa ont continué à répondre aux questions de clarification de l’UE Antitrust sur la proposition de mariage qui prévoit l’entrée des Allemands dans ITA initialement à 41% (pour 325 millions d’euros). , puis passant à 90 et 100% pour une augmentation de capital réservée totale de 729 millions d’euros plus 100 millions supplémentaires versés au Mef après l’obtention de certains résultats intermédiaires.

Les noeuds

Après avoir résolu certains problèmes critiques à l’aéroport de Milan Linate (où Ita et Lufthansa détiendraient ensemble les deux tiers du marché) et sur les vols court-courriers entre l’Italie et les pays hubs du groupe allemand (Allemagne, Suisse, Autriche, Belgique), le Le dernier obstacle restant était celui des vols Italie-USA. Ces derniers jours, les négociations risquaient de conduire à l’échec du dossier en raison de la rigidité de l’UE : les responsables bruxellois demandaient, entre autres, une exclusion permanente d’ITA de la coentreprise transatlantique que Lufthansa entretient avec United Airlines et Air Canada, qui considère inacceptable pour les Italiens et les Allemands.

Les propositions

Ces derniers jours, Lufthansa a ainsi beaucoup insisté sur l’idée de préserver la concurrence entre l’Italie et les USA en proposant d’amener les passagers avec ses propres avions vers des hubs concurrents en Europe : Paris (où se trouve Air France), Amsterdam (KLM), Londres (British Airways), Madrid (Ibérie). Une mesure qui s’ajouterait aux 2 ans de séparation entre les activités transatlantiques d’Ita du reste de la compagnie italienne et les initiatives de Lufthansa. Tandis qu’à Linate, on s’oriente vers la vente de 15 à 17 paires de créneaux (soit 30 à 34 vols quotidiens) et l’entrée d’easyJet et Volotea comme “preneurs de remèdes”, les concurrents qui devront prendre certaines fréquences actuellement exploitées par Ita et Lufthansa sur les liaisons court-courriers où un monopole naîtrait après le mariage.

Le plan de relance

Dans son plan industriel, Lufthansa prévoit de créer un autre hub intercontinental du groupe à Rome Fiumicino (base Ita) qui comprend également Swiss, Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings, l’italienne Air Dolomiti, la maintenance (Technik), le cargo et des dizaines d’autres entreprises. Dans une interview au printemps d’il y a deux ans – en plein milieu du premier appel d’offres pour Ita – le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, il a expliqué à Courrier que l’idée était d’utiliser Fiumicino comme référence pour les vols vers le sud du monde (Amérique latine, Afrique, Asie). L’accord Mef-Lufthansa prévoit initialement un conseil d’administration composé de 5 membres : 3 Italiens (dont le président), 2 Allemands (dont le PDG).

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