Breaking news

Challengers. La critique du film de Luca Guadagnino

Donc. Prenons les protagonistes de Jules et Jim, deux hommes, une femme, et mettons-les sur un court de tennis. Assurons-nous ensuite que les haut-parleurs de la chaîne stéréo du cinéma dans lequel le film est projeté sont en Dolby Surround, ou mieux encore Atmos, et laissons alors monter à plein volume une bande-son cyber-disco, capable de jungle et de rétro. – contaminations de danse futuriste à Giorgio Moroder. C’est vrai, l’alchimie semble risquée mais elle est formidable, et c’est ce qui se passe en regardant ce dernier film extraordinaire. Challengers réalisé par Luca Guadagnino, sur un scénario du dramaturge Justin Kuritzkes et une musique électrisante du duo Trent Reznor et Atticus Ross, qui avait déjà créé pour le réalisateur italien Les os et tout.

————————————————– ————
N.17 : Couverture Story L’OURS

————————————————– ————

Commençons par le premier set. Nous avons deux joueurs de tennis d’une trentaine d’années qui se rencontrent en finale d’un tournoi challenger. Le premier, Art (Mike Faist) est un champion qui a besoin de se remettre en forme pour tenter de remporter le seul grand chelem qui lui manque, l’US Open. Le second, Patrick (Josh O’Connor), est un ancien talent tombé dans l’oubli, ayant participé pendant des années à des tournois mineurs. Les deux ont grandi dans la même académie de tennis, étaient amis quand ils étaient enfants, jouaient en double ensemble et étaient considérés comme des étoiles montantes. Comme Tashi Duncan (Zendaya). Joueuse de tennis junior extraordinaire, qui a dû abandonner la compétition après une blessure au genou et est aujourd’hui l’épouse et le manager d’Art. Mais elle était aussi l’ex-petite amie de Patrick. Et alors? La finale à laquelle nous assistons n’est donc pas simplement un match de tennis, mais l’affrontement d’un ménage à trois qui a commencé plusieurs années auparavant.

Deuxième set. « Le tennis est une relation » dit le jeune Tashi au jeune Art et Patrick, dans l’un des longs flashbacks qui « interrompent » le match. Une relation de regards et de corps en mouvement. Tashi est le look. L’alter ego réalisateur de Guadagnino, qui fait irruption dans le « couple » d’amis, telle une Jeanne Moreau post-moderne (oui, toujours le classique de Truffaut, remis au XXIe siècle par Guadagnino). Et cela remplace souvent le point de vue de la caméra. Une caméra tourbillonnante, instable mais aussi frontale, au premier plan des personnages qui regardent le spectateur comme dans un film pop du bien-aimé Jonathan Demme. Et il ne faut pas longtemps pour “voir” à quel point Challengers est, une fois de plus, un acte d’amour envers la jeunesse, une magnifique variation sur le thème par excellence du réalisateur : le “conte de l’âge adulte”.

————————————————– ————
COURS EN LIGNE ÉCRITURE D’UNE SÉRIE TV À PARTIR DU 8 MAI
f2c554acba.jpg

————————————————– ————

Troisième et dernier set. Ce qui semble ne jamais finir, car aucun des protagonistes ne veut vraiment arrêter de « jouer ». Truffaut, Almodovar, Demme. Nous voici devant un magnifique mélodrame à trois déguisé en film sportif, avec un tennis extraordinairement réinventé et spectaculaire par Guadagnino, qui amplifie l’espace-temps dans une dimension hyperréaliste et sensorielle, faite de trajectoires et de relations impossibles. . De la virtuosité de la mise en scène (avec un impossible plan de balle de tennis en POV) à celle sonore, Guadagnino nous plonge dans une rave party orgasmique où trahisons, mensonges, rapports de force, passants, rebonds, baisers volés, smashs, doubles fautes et embrassades. se croisent. Le tout orienté de manière obsessionnelle vers la recherche du contact, d’une jouissance « réelle », d’un désir enfin assouvi. Jusqu’au dernier « Allez ! » libérateur, seule conclusion possible à un film merveilleusement abstrait et impalpable. Un chef-d’œuvre qui, derrière son apparente patine superficielle, semble aspirer à une jeunesse éternelle et se livrer à une lutte poignante et enfantine contre la force de gravité de la vie et du temps qui passe inexorablement.

Titre original : id.
Réalisateur : Luca Guadagnino
Avec : Zendaya, Josh O’Connor, Mike Faist, Nada Despotovich, AJ Lister, Connor Aulson, Christine Dye, Jake Jensen, Kevin Collins, Bryan Doo
Distribution : Warner Bros. Pictures
Durée : 131′
Origine : États-Unis, 2024

L’évaluation de la série Wild Paths

Vote des lecteurs


0
(0 voix)

————————————————– ————
RÉDACTION DE COURS EN LIGNE ET PRÉSENTATION D’UN DOCUMENTAIRE, À PARTIR DU 22 AVRIL
e31fc5b76e.jpg

————————————————– ————

Tags:

PREV La bande-annonce italienne de la nouvelle série Apple TV+ avec Jake Gyllenhaal
NEXT “Je suis devenu une parodie de moi-même”