Qu’y a-t-il après El Niño – Gabriele Crescente

Le Bureau australien de météorologie a déclaré la fin de l’événement climatique récurrent El Niño, affirmant que les conditions dans le Pacifique tropical reviennent à la normale et que les températures de l’eau chutent rapidement.

El Niño est dû à l’oscillation périodique des courants atmosphériques, qui influence la circulation des eaux du Pacifique, provoquant le réchauffement de sa surface. Cela détermine à son tour l’augmentation de la température de l’air et a des répercussions sur le climat mondial et les régimes pluviométriques dans les régions tropicales.

El Niño se répète généralement à des intervalles de deux à sept ans. Sa dernière manifestation a commencé en juin dernier et a contribué à faire de 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée, au même titre que le changement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre. Elle a également été à l’origine de sécheresses qui ont alimenté des incendies sans précédent en Colombie et au Venezuela, et provoque une crise alimentaire en Afrique australe.

La fin d’El Niño est arrivée un peu plus tôt que certaines prévisions selon lesquelles le phénomène durerait jusqu’au début de l’été. Ce qui se passera dans les mois à venir donnera des indications importantes sur l’avenir du climat.

Certains modèles considèrent qu’il est très probable que d’ici la fin de l’année, le phénomène inverse d’El Niño, connu sous le nom de La Niña, se produira, qui provoquera un refroidissement des eaux de surface du Pacifique tropical et une baisse des températures moyennes mondiales.

L’arrivée de La Niña pourrait réfuter les prédictions selon lesquelles 2024 risque d’être encore plus chaude que 2023, et suggérer que les températures exceptionnelles de ces derniers mois ne sont pas le signe que le changement climatique est entré dans une nouvelle phase d’accélération incontrôlable mais une anomalie due à des facteurs encore être clarifié.

Le refroidissement des océans pourrait également limiter les dégâts subis par les récifs coralliens ces derniers mois. Ces derniers jours, l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) a confirmé qu’un autre événement mondial de blanchissement est en cours, un phénomène dû à des températures excessives pouvant entraîner la mort des coraux.

Il s’agit du quatrième événement de ce type depuis 1998 (les autres se sont également produits lors d’El Niño) et, selon les experts, il pourrait bientôt devenir le plus grave jamais enregistré. Dans la grande barrière de corail australienne, 73 % des coraux ont déjà été endommagés.

Mais le Bureau météorologique australien a mis en garde contre toute conclusion hâtive, avertissant que les températures des océans ont atteint des niveaux sans précédent et que cela pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur l’alternance entre El Niño et La Niña.

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