Israël-Gaza, alerte dans les universités italiennes : « Ce sera notre intifada »

Israël-Gaza, alerte dans les universités italiennes : « Ce sera notre intifada »
Israël-Gaza, alerte dans les universités italiennes : « Ce sera notre intifada »

Campada. À l’Université de Bologne, les étudiants pro Gaza (ou anti-israéliens) et la jeunesse palestinienne promettent d’installer aujourd’hui les premières tentes dans le quartier universitaire. Une version italienne de ce qui a déjà été vu aux États-Unis, un UCLA à Los Angeles ou au Colombie à New York, pour ne citer que deux exemples, théâtres d’affrontements, d’expulsions et de milliers d’arrestations. Après le massacre féroce perpétré par le Hamas le 7 octobre, il n’y a pas eu d’initiatives similaires, mais la guerre déclenchée par Netanyahou les jours suivants, qui n’a pas épargné les civils palestiniens, provoque au contraire une mobilisation variée d’abord aux États-Unis, puis en Europe. Après les épidémies en Espagne et en France, hier par exemple, une centaine d’étudiants ont occupé un bâtiment de l’Université de Lausanne.

ATTENTION

Que peut-il se passer en Italie ? Une réunion du Comité d’ordre et de sécurité avec les ministres de l’Université et de l’Intérieur aura lieu dans dix jours. Les recteurs qui, ces derniers jours, ont parlé le moins possible, de peur d’alimenter les tensions dans les universités, y participeront également. L’annulation de la conférence qui avait été organisée mardi Milan, à l’Université d’État, par certaines associations pro-israéliennes sur le thème « La seule démocratie au Moyen-Orient » pour des raisons de sécurité représentait un précédent inquiétant. «Nous devons créer un cordon sanitaire pour isoler les manifestants violents et pro-Hamas qui occupent les universités et ne permettent pas la présentation de livres», a commenté Davide Romano, directeur du Musée de la Brigade juive.

Pour aujourd’hui à Bologne le Cua (Collectif Universitaire Autonome) a annoncé une «acampada pour la Palestine» après l’assemblée qui aura lieu sur la Piazza Scaravilli, devant le Rectorat et près de la Via Zamboni, la rue universitaire par excellence de la ville des Deux Tours. Les tentes seront donc dressées, avec une initiative qui, sur le plan symbolique mais aussi pratique, suit ce qui s’est vu en Amérique. Ils disent du mouvement de la jeunesse palestinienne : « Nous allons lancer l’Intifada étudiante ». Même à Sagesse il y aura des assemblées à Rome, mais des mobilisations sont prévues partout, de Turin à Milan, de Pise à Florence. La coordination est nationale au vu de la date symbolique du 15 mai. L’objectif, disent les partisans pro-palestiniens, est de décider comment unifier les protestations en vue du 15 mai, jour de la Nakba (cela signifie « catastrophe », rappelant l’exode forcé de 700 000 Arabes palestiniens en 1948, contraints quitter leur domicile). Le ministère de l’Intérieur, à partir du 7 octobre, a augmenté le niveau d’alerte au maximum. Cela implique une grande attention à la prévention et à la protection des cibles sensibles. Le ministre de l’Intérieur, Matteo Plantez-vousil a répété l’autre jour : « Nous réussissons le difficile travail de trouver un équilibre entre la garantie de la liberté d’expression de la pensée, qui est une pierre angulaire fondamentale de notre démocratie, et le caractère absolument réfractaire à toute forme de violence ». Il a cependant prévenu à plusieurs reprises : il existe un risque d’infiltration dans des manifestations légitimes. Il n’y a pas de signes concrets d’actions organisées avec des objectifs et des méthodologies terroristes, mais il y a la crainte que des franges d’antagonisme, de centres sociaux, d’anarchistes exploitent les manifestations d’étudiants universitaires et de jeunes Palestiniens pour chercher un conflit violent avec la police. Lorsque Piantedosi parle de « l’équilibre » entre le droit de manifester et la prévention de toute violence, sa pensée se tourne vers ce qui s’est vu dans les universités américaines.

STRATÉGIE

Que feront les forces de police italiennes si les tentes bloquent des quartiers de la ville ou des activités éducatives pendant plusieurs jours ou si les marches tentent d’atteindre les presbytères ou les bâtiments gouvernementaux, en dehors des itinéraires autorisés ? La ministre de l’Université, Anna Maria Bernini, confirme: «Le lundi 13 mai, j’aurai une réunion de la commission d’ordre et de sécurité avec mon collègue Piantedosi. Les recteurs y participeront également. Avec la présidente du Crui – la conférence des recteurs italiens – Giovanna Iannantuoni, nous veillerons à comprendre quelle est la situation dans la relation avec les étudiants. Il y a des protestations mais il y a aussi une toute petite frange qui dépasse certaines limites. Une protestation saine est un enrichissement. Ce qui m’inquiète, c’est lorsque la manifestation montre des groupes qui commettent des actions destructrices et des crimes, défonçant les portes et attaquant lourdement la police. »

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