Le jeu « secret » de Netanyahu, qui craint de perdre la coalition s’il cède à la fin de la guerre

DE NOTRE CORRESPONDANT
JERUSALEM — La lettre est adressée aux deux hommes politiques qui, ces derniers mois, ont tenté de lire entre les lignes, d’interpréter les décisions – ou hésitations – de Benjamin Netanyahu. Pas assez selon lui 80 membres de familles d’otages et les 6 kidnappés ramené à la maison fin novembre. Ensemble, ils se tournent vers Benny Gantz et Gadi Eizenkotqui, en tant qu’ancien chef d’état-major, a accepté l’appel du gouvernement d’urgence et a quitté l’opposition pour rejoindre au conseil de guerre restreint. «Vous êtes devenus des figurants dans l’émission animée par le Premier ministre et que nous sommes obligés de regarder avec horreur. Il veut faire dérailler l’accord et il est désormais de votre devoir de tenter n’importe quelle démarche pour récupérer nos proches.”

Les proches font référence aux réactions et contre-réactions de Bibi, comme on le surnomme, au cours du week-end. Quand une “source politique de haut niveau” – une formule utilisée par les journalistes israéliens et dont chacun sait qu’elle constitue le voile derrière lequel se cache le Premier ministre – a rompu le silence du Chabbat d’annoncer l’imminence de l’invasion de Rafah au moment même où la délégation du Hamas était au Caire pour évaluer la pause proposée dans les combats. Pour la première fois, deux journalistes ont décidé d’éclairer les rouages ​​et au journal télévisé du samedi soir, ils ont mentionné leur nom et prénom : Benjamin Netanyahu. Qu’il a publié lundi matin une déclaration pour répondre aux accusations : “Ce ne sont que des mensonges, c’est le Hamas qui veut saborder l’accord”. Pour revenir ensuite quelques heures plus tard utiliser la voix anonyme de la « source de haut niveau » : le document accepté par les fondamentalistes “n’est pas celui convenu avec nous par les médiateurs”.

Le chef de gouvernement le plus ancien de l’histoire du pays — 13 ans au pouvoir sur les 15 dernières — sait qu’il se retrouverait sans coalition s’il acceptait un plan qui prévoit la fin de la guerre même dans la deuxième phase. Itamar Ben-Gvir il a déclaré que Netanyahu lui avait promis de ne pas accepter « d’accords imprudents ». Pendant Bezalel Smotrichégalement chef d’implantation et ministre, a invoqué «l’anéantissement de Rafah». Soit la ville frontalière égyptienne est réduite en ruines comme le reste de la bande de Gaza – c’est l’avertissement des ultranationalistes messianiques – soit c’est la coalition qui finit en ruines. Ben-Gvir a également été parmi les premiers à réagir hier : « Conquérir Rafah immédiatement ».

En même temps dirigeants djihadistes ils savent qu’ils ont dit oui à une hypothèse rejetée depuis des mois par le gouvernement israélien et aussi par Yoav Gallant, le ministre de la Défense, qui, en tant que rival politique de Netanyahu au sein de la droite, s’adresse aux mêmes électeurs. Immédiatement après l’annonce de Hamas il s’est fait photographier alors qu’il étudiait les cartes de l’offensive avec Herzi Halévile chef de cabinet.

La décision des dirigeants fondamentalistes – « une astuce » comme ils le prétendent à Jérusalem – vise à élargir le fossé entre Netanyahu et Joe Biden, car selon eux, ce sont les Américains qui garantissaient le cessez-le-feu permanent. Si Bibi refuse ce type d’accord – qu’il répète qu’il n’a jamais vu auparavant et qu’il a toujours déclaré qu’il jugeait inacceptable – il finira par proclamer un autre non face au président allié.

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