En France, Bardella s’envole à 33%. Ainsi le RN de Le Pen peut doubler Macron (et devenir le premier parti d’Europe)

En France, Bardella s’envole à 33%. Ainsi le RN de Le Pen peut doubler Macron (et devenir le premier parti d’Europe)
En France, Bardella s’envole à 33%. Ainsi le RN de Le Pen peut doubler Macron (et devenir le premier parti d’Europe)

Un Français sur trois votera pour le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella aux élections européennes du week-end prochain. C’est ce que prédit le dernier sondage avant le vote, réalisé par Ipsos et rendu public ce matin par Le Monde. Selon l’enquête, le parti d’extrême droite français a encore progressé au cours des deux derniers mois et pourrait obtenir la préférence de 33 % des Français. Ce serait un succès historique pour Le Pen, qui, ces dernières années – après avoir perdu deux élections présidentielles face à Emmanuel Macron au second tour – s’est engagée sur la voie délicate de la dédiabolisation, la sortie du cône d’ombre extrémiste de la « votabilité » : abandonner certains des chevaux de trait les plus intransigeants – à commencer par la demande de sortie de l’UE ; changer le nom du parti (celui hérité de son père Jean-Marie était le Front National) ; prendre enfin du recul pour lancer le jeune Bardella (né en 1995) comme visage symbolique et leader des Championnats d’Europe. S’il obtient ce nombre de voix, le RN pourrait sortir du scrutin européen comme le parti le plus voté en Europe. Dès le lendemain, en tout cas, elle sera une force non négligeable au sein du nouveau Parlement européen : l’évolution des relations de Marine Le Pen avec l’autre femme forte de la droite européenne, Giorgia Meloni, sera décisive pour comprendre à quel point cela va “peser”. Le RN et les Frères d’Italie siégeront-ils comme ces cinq dernières années dans deux groupes différents – Identité et Démocratie et Conservateurs et Réformistes européens – ou entameront-ils un processus de fusion des deux familles ?

Concurrence de la gauche pour Macron

Celui qui semble voué à une défaite interne et internationale, c’est certainement Emmanuel Macron. Renaissance, la liste qui fait référence à la tête de l’Elysée, risque de ne pas recueillir ne serait-ce que la moitié des voix du RN : elle est désormais créditée – avec ses alliés MoDem et Horizons – de 16 %. Le bloc centriste reste suivi par le centre-gauche mené aux élections européennes par le philosophe entré en politique Raphaël Glucksmann. Son Lieu public celui qui se présente avec le Parti Socialiste pourrait arriver en troisième position, avec 14,5%. Mais les marges d’erreur du scrutin laissent craindre aux macroniens un dépassement de la gauche qui les condamnerait à une humiliante troisième place. Les anciens gaullistes devraient rester plus à l’écart en France Républicains (7%) ainsi que la gauche radicale de France Insoumise, qui, il y a encore deux ans, avait placé le leader Jean-Luc Mélenchon à un cheveu du second tour de la présidentielle (il avait obtenu un peu moins de 22 %). Sur le front opposé, la figure du polémiste Eric Zemmour semble également s’être dégonflée politiquement : son Reconquérir est crédité d’au plus 5 % des voix. Reste qu’en additionnant les résultats potentiels du RN et de Reconquête, des “Patriots” de Florian Philippot et de l’Union populaire républicaine de François Asselineau (environ 1% chacun), 40% des Français s’apprêtent à voter dimanche pour une formation d’extrême. droite. Dans une semaine, lundi 10 juin, le réveil de Macron risque de virer au cauchemar.

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