Prière de François pour Israël et la Palestine : « La guerre est un échec de la politique et de l’humanité »

Prière de François pour Israël et la Palestine : « La guerre est un échec de la politique et de l’humanité »
Prière de François pour Israël et la Palestine : « La guerre est un échec de la politique et de l’humanité »

DeGian Guido Vecchi

Il y a dix ans, l’invocation pour la paix en Terre Sainte avec Shimon Peres et Abu Mazen. Commémoration du Pape avec les ambassadeurs israélien et palestinien : « L’État de Palestine et l’État d’Israël vivent côte à côte »

« Chaque jour, je prie pour que cette guerre prenne enfin fin. » Le pape a l’air pensif. Le 8 juin 2014, il a rencontré dans les jardins du Vatican le président israélien de l’époque, Shimon Peres, et le président palestinien Abou Mazen. Il les avait invités à invoquer le courage du dialogue, “il n’y a pas d’autre moyen”, et à condamner toute violence, terrorisme ou discrimination.

Dix ans plus tard, la situation s’est aggravée. Et François, au même endroit qu’alors, commémore cette « invocation pour la paix en Terre Sainte » qui nous exhorte à ne pas abandonner : « Aujourd’hui, il est important de se souvenir de cet événement, sisurtout à la lumière de ce qui se passe malheureusement en Israël et en Palestine. Depuis des mois, nous assistons à une montée de l’hostilité et nous voyons de nombreux innocents mourir sous nos yeux. Toutes ces souffrances, la brutalité de la guerre, la violence qu’elle déchaîne et la haine qu’elle sème dans les générations futures devraient nous convaincre que chaque guerre laisse le monde dans un état pire qu’il ne l’a été. La guerre est un échec de la politique et de l’humanité, une reddition honteuse, une défaite face aux forces du mal. »

Les ambassadeurs israéliens Rapahel Schutz et l’ambassadeur palestinien Issa Kassissieh sont arrivés dans les Jardins, ainsi que le rabbin Alberto Funaro et Abdellah Redouane de la grande mosquée de Rome. Finalement Francesco reste silencieux avec eux devant l’olivier qu’il a planté avec Shimon Peres et Abu Mazen, ensemble, ils l’arrosent.

La position du Saint-Siège reste celle que le Pape a répété une fois de plus : « Nous devons tous travailler et nous engager pour parvenir à une paix durable, où l’État de Palestine et l’État d’Israël peuvent vivre côte à côte, briser les murs de l’inimitié et de la haine ; nous devons tous avoir Jérusalem à cœur, pour qu’elle devienne la ville des rencontres fraternelles entre chrétiens, juifs et musulmans, protégée par un statut spécial garanti au niveau international.

François critique “l’idéologie dominante” pour laquelle “les conflits, la violence et les fractures font partie du fonctionnement normal d’une société”, l’idée selon laquelle “la guerre peut résoudre les problèmes et conduire à la paix”. Plutôt, “à une époque marquée par des conflits tragiques, il est nécessaire de renouveler notre engagement en faveur de la construction d’un monde en paix”, il s’exclame : « À tous, croyants et personnes de bonne volonté, je voudrais dire : ne cessons pas de rêver de paix et de construire des relations apaisées ! ».

Le ton de Bergoglio est triste : « Je pense à tous ceux qui souffrent, en Israël et en Palestine : chrétiens, juifs et musulmans. Je pense à quel point il est urgent que la décision d’arrêter les armes surgisse enfin des décombres de Gaza et, par conséquent, je demande un cessez-le-feu. Je pense aux membres de la famille et aux otages israéliens et demande qu’ils soient libérés le plus rapidement possible. Je pense à la population palestinienne et demande qu’elle soit protégée et reçoive toute l’aide humanitaire nécessaire. Je pense aux nombreuses personnes déplacées par les combats et je demande que leurs maisons soient rapidement reconstruites afin qu’elles puissent rentrer en paix. »

Le pontife cite Isaïe : « Je pense aussi à ces Palestiniens et Israéliens de bonne volonté qui, au milieu des larmes et de la souffrance, ils n’arrêtent jamais d’attendre dans l’espoir l’arrivée d’un nouveau jour et ils s’efforcent d’anticiper l’aube d’un monde pacifique dans lequel tous les peuples « briseront leurs épées et en feront des socs de charrue, et de leurs lances des faucilles ; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre nation, elle n’apprendra plus l’art de la guerre'”.

Ainsi, « ce soir nous voulons renouveler notre prière, nous voulons encore élever notre appel pour la paix à Dieu, comme il y a dix ans », conclut François : «Ne cessons pas de rêver de paix, qui nous donne la joie inattendue de nous sentir membres d’une seule famille humaine. J’ai vu cette joie il y a quelques jours à Vérone, sur les visages de ces deux pères, un Israélien et un Palestinien, qui s’embrassaient devant tout le monde. C’est ce dont Israël et la Palestine ont besoin : une adhésion à la paix !

La prière qu’il récite à la fin est la même qu’il y a dix ans : « Seigneur, Dieu de paix, écoute notre supplication. Nous avons essayé à maintes reprises et pendant de nombreuses années de résoudre nos conflits avec nos propres forces et même avec nos armes. Tant de moments d’hostilité et d’obscurité, tant de sang versé, tant de vies brisées, tant d’espoirs ensevelis. Mais nos efforts furent vains. Maintenant, Seigneur, aide-nous. »


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7 juin 2024

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