Le vote européen a déjà ébranlé Paris et Berlin : Macron dissout les Chambres

Le vote européen a déjà ébranlé Paris et Berlin : Macron dissout les Chambres
Le vote européen a déjà ébranlé Paris et Berlin : Macron dissout les Chambres

Macron-Ansa

Ce qui ressort des sondages du 9 juin 2024, c’est une Europe qui regarde plus à droite qu’il y a 5 ans et qui, surtout, envoie un signal d’arrêt au processus d’intégration. récompensant, dans la mesure où les données sont encore partielles, les partis les plus sceptiques quant au processus de délégation des décisions les plus importantes pour le continent à Bruxelles.

Mais d’une manière générale, la majorité dite Ursula qui a élu Von der Leyen à la tête de la Commission européenne en 2019, c’est-à-dire populaire, socialiste et libérale, pourrait encore être « forcée ». Les proportions changent cependant avec un succès du Parti populaire (dirigé par les Allemands et les Espagnols) et un déclin des Socialistes (à l’exception des Pays-Bas), le ralentissement des Libéraux plus marqué, voire pour l’effondrement des partisans français de Macron (des élections anticipées auront lieu à Paris, le résultat le plus important du tour électoral pour l’instant).

Cependant, on ne sait pas exactement comment les deux familles grandissantes, Conservateurs et Réformistes (de Meloni) et Identité et Démocratie (avec Le Pen), géreront le résultat : le deuxième groupe pourrait connaître un remaniement important (il a expulsé les Allemands de l’AdD à la fin de la législature), tandis que le premier pourrait tenter de convaincre le PPE de former une alliance de centre-droit. Très importants seront ceux qui sont actuellement « non-membres » des principales familles politiques européennes, considérées comme la quatrième force et, comme on pouvait s’y attendre, courtisées par tous pour obtenir leur consentement.

Le pourcentage de participation électorale a été indiqué à la veille du vote comme l’un des facteurs clés pour évaluer le degré d’intérêt et de participation que les institutions communautaires suscitent chez les citoyens de l’UE. Il y a cinq ans, la participation globale au vote était de 50 %, la légère baisse à environ 48 %, soit moins de la moitié des électeurs potentiels, confirme la tendance à ne pas considérer l’expression de sa préférence politique comme pertinente et significative. Nous nous attendons évidemment à une tendance à la baisse que toutes les démocraties matures observent ces dernières années.

Le vote pour le Parlement européen constitue inévitablement un test important pour les gouvernements, les majorités et les oppositions des 27 États de l’UE. Dans certains pays en particulier, cette question a pris une importance capitale. Avvenire.it traite de l’Italie dans un autre article.

En France, premier choc majeur et le plus sensationnel de ce cycle électoral. Le Rassenblement National de Marine Le Pen est de loin le parti le plus important avec 32 %. Une nouveauté absolue dont les conséquences restent à évaluer. Lors des élections de 2022, il avait recueilli 17 % au second tour, se plaçant derrière le parti du président Macron et le cartel de gauche. La coalition Ensemble du chef de l’Elysée passe de 38%, dans la forme la plus étroite de Renaissance, à 15% avec la peu charismatique leader Valérie Hayer, tandis que les socialistes de Raphaël Glucksmann obtiennent un bon résultat à 14%.

Pour Paris, il s’agit d’un choc largement annoncé par les sondages, mais qui reste perturbateur maintenant qu’il se concrétise avec les votes effectivement exprimés par les citoyens. Un président de plus en plus actif dans le soutien militaire à l’Ukraine se retrouve en forte minorité par rapport à une formation de droite qui était pro-Poutine et qui n’est plus que tièdement aligné sur la résistance ukrainienne mais toujours soupçonné d’entretenir des relations amicales avec le Kremlin. Les questions identitaires, eurosceptiques, anti-immigration et anti-vertes typiques de Le Pen ont porté leurs fruits, mais elle a adouci son ton et a tenté d’adopter le profil d’un leader international dans sa candidature à long terme à la présidence. Ce n’est pas un hasard si le leader du RN Bardella a appelé à des élections politiques anticipées et que Macron a immédiatement annoncé la dissolution du Parlement, tentant de surmonter la situation et de reprendre le devant de la scène. Une entreprise qui s’annonce très difficile. Son pari est de rééditer le « front républicain » pour renverser l’équilibre des pouvoirs dans le pays lors des élections du 30 juin, en se concentrant peut-être sur une participation accrue.

En Allemagne, deuxième tremblement de terre depuis les urnes. A Berlin, l’exécutif de coalition dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz s’en sort, selon les premiers résultats, les os brisés et voit son consensus considérablement réduit. Le SPD, qui il y a 5 ans n’avait recueilli que 15 % puis avait gagné dix points aux élections de 2021, s’effondre jusqu’à son pire résultat jamais enregistré, autour de 14 %. La CDU passe de 24% il y a trois ans à 30%, suivie par l’Alternative pour l’Allemagne de droite qui a dépassé les 16% et devient le deuxième parti du pays. Les groupes qui soutiennent Scholz représentent actuellement une minorité, étant donné que les Verts sont bloqués à 12 %. Finalement, l’AfD – un parti qui a connu des scandales, des ombres de liens avec la Russie, des déclarations négationnistes sur la Gestapo et le régime hitlérien – a démenti les sondages qui montraient un ralentissement par rapport aux pics potentiels des mois précédents. Malgrado le mobilitazioni di piazza contro Alternative für Deutschland, cui ha partecipato persino il presidente della Bundesbank Nagel, una parte del Paese, soprattutto nell’Est, ha scelto questa forza antisistema che progettava una re-immigrazione forzata di stranieri dalla Germania verso i Paesi di source.

En Belgique, le Premier ministre Alexander De Croo a annoncé, en larmes, sa démission en raison des résultats décevants de sa coalition. En Espagne, le Parti populaire dépasse les socialistes au gouvernement ; en Pologne, la coalition civique dépasse de peu le Pis. En Autriche, le FPOE de droite devient la force dirigeante et vise le gouvernement. En Hongrie, Orbán gagne mais perd du terrain et l’opposition magyar gagne en force.

Elles ont été présentées comme les premières élections européennes en temps de guerre. Nous ne savons toujours pas dans quelle mesure le facteur guerre a joué un rôle, mais il aurait certainement pu être l’un des principaux facteurs à l’échelle continentale qui ont orienté le vote. Ce qui, comme toujours, suit des logiques nationales, plus ou moins accentuées, du fait que chaque pays a ses propres listes et que les électeurs sont invités à choisir entre les partis et les candidats de leur nation.

Ce sont aussi des élections sur lesquelles la Russie avait explicitement déclaré vouloir influencer – avec des moyens plus ou moins légitimes – en soutenant des forces moins favorables au soutien militaire de l’Ukraine et mieux disposées à l’égard du Kremlin. Il sera facile aujourd’hui à Vladimir Poutine de comparer l’abstentionnisme européen aux près de 80 % d’électeurs déclarés en mars pour son élection plébiscitaire. Évidemment, la transparence du vote n’est pas comparable. Il sera intéressant de comprendre dans les semaines à venir quel impact la propagande alimentée par Moscou a pu avoir sur le résultat global et sur certaines listes en particulier. Bien entendu, les forces moins orientées vers le soutien à Kiev se multiplient, ce qui ne manquera pas de remonter le moral du Kremlin.

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