Dans une période de profonde lassitude impériale aux États-Unis, engagés sur trop de fronts de guerre et affaiblis par les tensions internes, la France cherche à s’imposer comme le leader de l’Europe. Dans le soutien à l’Ukraine, dans les décisions de Bruxelles, dans l’influence sur les dossiers mondiaux. Mais même l’Elysée a perdu du terrain. Les anciennes colonies africaines se sont éloignées du soft power de Paris, dans le sillage de la présence de la Chine, de la Russie et de la Turquie outre-Méditerranée. Le chaos interne en France menace désormais de saper les situations internationales qui nous concernent également, ainsi que d’autres États de l’UE, de l’Ukraine à Gaza, via le commerce et l’approvisionnement énergétique. Lorsque l’on se trouve au sein d’un système supranational comme l’Union européenne ou l’OTAN, le bras politique et armé des États-Unis sur le Vieux Continent, les crises majeures ne peuvent être résolues que dans ces cadres. Les difficultés de la France, l’un des moteurs de l’UE, conduiront Paris à avoir moins de poids au sein des institutions communautaires et au niveau mondial, dans le sillage d’un processus contre-occidental enclenché il y a quelque temps et désormais en pleine accélération. Alors que de plus en plus d’analystes se demandent ce qui se passerait si “l’amie de Poutine” Marine Le Pen se rendait à l’Elysée. Trois semaines valent trois ans.
