peut être indemnisé (par l’Etat)

Les entreprises européennes qui sont restées actives en Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine et qui ont été touchées par les représailles de Moscou, comme ce fut le cas pour Ariston, pourront demander une compensation à leur pays. C’est ce que prévoient les nouvelles mesures adoptées par l’Union européenne dans le cadre du quatorzième paquet de sanctions contre la Russie.

La mesure « Ariston-Saving »

La demande d’inclure la règle de « sauvegarde des entreprises » aurait été fortement soutenue par le gouvernement italien. Selon une source diplomatique, “l’Italie a travaillé avec soin pour garantir l’adoption de mesures de compensation pour protéger les entreprises européennes”. Deux recours sont envisagés : « d’une part, les entreprises européennes peuvent saisir les tribunaux des États membres pour demander réparation des dommages subis à la suite de poursuites engagées dans des pays tiers par des entités russes ou contrôlées par des Russes pour des contrats ou des transactions dont l’exécution a été frappé par les sanctions européennes”, explique la source. L’autre recours prévoit que “les entreprises européennes peuvent saisir les tribunaux des États membres pour demander réparation des dommages causés par les entités russes ayant bénéficié des dispositions russes de mise sous administration provisoire”.

C’est le cas d’Ariston : en avril dernier, l’entreprise italienne d’électroménager a perdu le contrôle de sa filiale russe, qui produit des chaudières et des chauffe-eau pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 100 millions d’euros. Suite à un décret du gouvernement de Moscou, la branche est passée aux mains de la société d’État russe Gazprom. Une véritable expropriation, même si les autorités russes ne parlent que de mesure temporaire.

Grâce aux mesures approuvées par l’UE, Ariston pourra désormais faire appel à la justice italienne pour demander réparation du préjudice subi par l’État italien. L’indemnisation ne sera pas automatique, mais nécessitera l’approbation d’un tribunal. Cette éventualité pourrait concerner des dizaines d’autres entreprises de notre pays qui ont continué à opérer en Russie au cours de ces deux années de conflit. Selon la base de données gérée par Institut Kse, seules 4 des 130 entreprises italiennes présentes en Russie ont complètement arrêté leurs activités. Au moins 85 d’entre eux ont maintenu leur activité comme avant le conflit. Et ils risquent désormais de subir des représailles de la part du Kremlin.

Les autres mesures

Le nouveau paquet de sanctions lancé jeudi matin par les ambassadeurs des 27 États de l’UE comprend, entre autres, une interdiction du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Union européenne. Cette mesure vise à entraver la logistique des exportations de gaz russe depuis l’Arctique, qui nécessitent l’utilisation de méthaniers brise-glace pendant les mois d’hiver. Ces navires livrent le GNL qu’ils transportent vers des ports européens – Zeebrugge en Belgique ou Montoir-de-Bretagne en France par exemple – qui est ensuite acheminé par des pétroliers conventionnels vers le marché asiatique, notamment la Chine, explique l’agence de presse AFP. Les sanctions visent également à limiter l’utilisation par la Russie de cargos « fantômes » pour contourner les sanctions de l’UE sur les exportations de pétrole russe.

Le paquet comprend également des mesures visant à cibler le SPFS, le système de transactions financières créé par la Russie après son exclusion du système financier interbancaire international Swift. Par ailleurs, l’obligation pour les entreprises européennes de tracer les marchandises qu’elles commercialisent à l’étranger sera renforcée, afin d’éviter qu’elles n’aboutissent en Russie par des intermédiaires de pays tiers. Il s’agit d’une mesure visant à empêcher l’arrivée à Moscou de technologies à usage civil pouvant également être utilisées dans le domaine militaire, comme les microprocesseurs. Les négociations entre les pays de l’UE étaient au point mort sur ce point, notamment en raison de l’opposition de l’Allemagne.

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