Et Poutine (intéressé) voit Erdogan et Xi



Ambigu comme à son habitude, prêt à exploiter chaque opportunité comme par habitude, Vladimir Poutine est le spectateur le plus intéressé lorsque l’on parle de solutions plus ou moins crédibles à la guerre en Ukraine. D’autant plus si l’un des rares amis restants de l’establishment européen, comme Viktor Orbán, le fait. «La Russie n’a aucune attente. Il est clair que la Hongrie, qui a assumé la présidence de l’UE, doit remplir ses fonctions”, s’est empressé de souligner le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, expliquant également (sans que personne ne le lui ait demandé, ce qui soulève des doutes sur sa propre sincérité) qu’Orbán n’a pas eu de discussions avec la Russie avant sa visite à Kiev, tout en admettant que le premier ministre hongrois entretenait de bonnes relations avec Moscou et que le sujet principal de la rencontre en face-à-face serait “la possibilité de construire la paix”. Tout cela alors que le ministre des Affaires étrangères de Budapest, Peter Szijjarto, avait un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, discutant également de la situation conflictuelle.

Encore une contradiction pour la Russie de Poutine, dont le tsar rencontrera aujourd’hui le président chinois Xi Jinping et le président turc Tayyip Erdogan, lors du sommet organisé par l’Organisation de coopération de Shanghai à Astana, au Kazakhstan. Si la rencontre avec Erdogan, qui s’est longtemps présenté comme un possible médiateur, pourrait être fructueuse vers un dialogue avec Kiev, une énième rencontre avec Xi pourrait conduire à une nouvelle demande d’aide de Moscou. La dernière fois que les deux dirigeants se sont rencontrés, c’était en mai, lorsque Poutine s’est rendu en Chine après avoir pris ses fonctions après les élections et a essentiellement reçu un double point sur les demandes de fournitures militaires, du moins officiellement, avec Pékin qui, pour des raisons d’intérêts stratégiques, reste proche. à Moscou mais sans prendre parti dans un conflit qui ne la concerne pas. Le sommet verra également la participation de l’Iran, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Pakistan, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et surtout de l’Inde.

En effet, le Premier ministre indien Narendra Modi se rendra prochainement à Moscou comme l’explique le Kremlin. Une visite annoncée comme “très importante” et qui devrait avoir à l’ordre du jour “les questions de sécurité régionale et mondiale et d’interaction commerciale et économique”. MBA

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