Killiok d’Anne Brouillard : la critique du livre

Killiok d’Anne Brouillard : la critique du livre
Descriptive text here

Anne Brouillard nous invite à nous abandonner à une dimension onirique et à un temps dilatédans lequel ce qui nous étonne, ce n’est pas la présence mais l’absence d’événements extraordinaires. Il orchestre un rythme de mots et de dialogues précieux, entrelacés d’illustrations tantôt uniques, descriptives et séquentielles, tantôt en double page, éloquentes et silencieuses. L’auteur les alterne judicieusement pour nous donner une une respiration plus large et pour stimuler une pause là où il le juge le plus nécessaire.

Si vous êtes amateur de livres soigneusement illustrés, si vous vous perdez dans les détails des pièces, parmi les étagères, les objets du quotidien, les petits souvenirs cachés, les références entre les pages, alors vous adorerez prendre le temps d’explorer la maison. De Killiok! Les plus curieux (ou vrais passionnés d’architecture) seront heureux de trouver un plan détaillé de la maison dans les pages de garde définitives. Il suffit de penser que l’auteur en conserve même un modèle 3D dans son bureau. Pourquoi tant d’attention ?

Dans une interview, Anne Brouillard elle dit qu’elle se soucie beaucoup du topos de la maison, qui avant d’être un bâtiment est pour elle un souvenir d’enfance, un lieu où les expériences se chevauchent et s’entrelacent en couches de vie. Il préfère se distancier de l’idée d’un simple cocon protecteur, qui peut parfois être étouffante, au risque de nous dévorer. C’est pourquoi, s’il avait le choix, l’auteur aimerait vivre dans la maison de Killiok : extrêmement aérée, lumineuse, d’où on peut entrer et sortir facilement. Un refuge qui protège sans limiter le regard sur l’immensité du monde extérieur, comme l’aime notre protagoniste.

Mais l’univers de Killiok s’étend bien au-delà de sa maison et des pages de ce livre. Bien qu’il vient de faire ses débuts en Italie, le petit chien a déjà conquis le cœur du public francophone avec ses multiples aventures, le tout dans un monde magique et vibrant appelé Chintia. Créé par l’habile inspiration d’Anne Brouillard et inspiré par les paysages évocateurs de la Suède, Chintia c’est un lieu plein de merveilles et de mystères, divisé en 11 régions, dont la pittoresque Pays des lacs tranquilles par Killiok. Ces histoires leur ont valu d’être sélectionnés pour des prix importants tels que Palmarès d’honneur Ibby, Prix Sorcières, Prix Astrid Lindgren et Hans Christian Andersen; si vous souhaitez vous immerger dans leur atmosphère unique en attendant leur traduction, signalons l’exposition monographique prévue entre avril et mai au Fondation du Monte di Bologna et Ravennedédié justement à l’univers narratif d’Anne Brouillard.

En attendant, Killiok vous attend ci-dessous pour un café, une lecture au soleil et de nouveaux projets inspirés par le vent – certains destinés à s’enraciner, d’autres à être époustouflés.

NEXT Combien de manuscrits saccagés sont devenus des best-sellers. La recette du roman “qui vend” n’existe pas