Scintilla de Nadia Terranova : la critique du livre

Scintilla ressemble à un personnage du folklore, un de ces esprits domestiques qui traditionnellement s’occupent du foyer et dont il faut s’occuper en lui apportant de la nourriture et en lui témoignant du respect. C’est ce que fait Antonio, qui se demande aussi où va Scintilla quand il ne la voit pas, où elle habite habituellement, il se demande si elle va bien ou si elle a besoin de quelque chose. Scintilla vit dans une autre dimension, différente, lointaine et pourtant très proche. Il semble connaître Antonio et son cœur, les sentiments parfois contradictoires qui l’habitent, pourtant il ne connaît rien de notre monde. Il se présente à Alice comme un renard, dont la queue me fait penser à une flamme, et fait office de pont entre Antonio et sa mère, lui disant ce qu’elle ne peut pas dire et ce qu’il voit du champ où se trouve Alice.

J’ai vraiment adoré les symboles qui parsèment ces pages. Je ne suis pas sûr que ce soit ce que l’auteur avait en tête, mais je crois que la grande littérature a le mérite de trouver chez ses lecteurs les bonnes clés pour déclencher des pensées, des images et des connexions : voici le feu qui revient dans Scintilla, dans sa cheminée, dans le renard, dans Prométhée et dans un feu. Voici la nature, puissante dans son côté libre comme dans la forêt et dressée avec amour et respect dans le jardin potager. Il semble presque que l’amour que lui confient Antonio et son père soit le reflet de l’amour très profond qu’Alice porte à la nature, comme si ce lieu pouvait créer un pont émotionnel entre les membres de cette famille “démembrée” par un courageux choix .

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