L’ÉTRANGE CAS DES RÊVES VOLÉS de Salvo Zappulla (Ianieri)

L’ÉTRANGE CAS DES RÊVES VOLÉS de Salvo Zappulla (Ianieri)
L’ÉTRANGE CAS DES RÊVES VOLÉS de Salvo Zappulla (Ianieri)

« L’étrange affaire des rêves volés » de Salvo Zappulla (éditions Ianieri)

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par Aurelio Caliri

Parler du roman de Salvo Zappulla, « L’étrange cas des rêves volés » publié chez Ianieri, n’est pas facile car sa beauté est si remarquable qu’on reste littéralement sans voix. Une beauté qui s’exprime dans une légèreté stylistique typique des grands maîtres de la littérature, dans une subtile ironie qui enveloppe le lecteur dès la première page et le fait vibrer de plaisir. Et aussi dans une sorte de désespoir dû à l’opacité du quotidien, caché, non-dit, mais qui est le déclencheur réel, amer, qui fait exploser et monter jusqu’au bout toute l’angoisse refoulée d’être au monde, de communiquer, de se réjouir. surface. . Je pense que c’est dans cette aspiration que réside la véritable essence de l’homme, sa noblesse en tant qu’être humain. Je suis ami de Zappulla depuis de nombreuses années, mais cela n’influence en rien mon opinion sur son livre – je voudrais clarifier cela par respect pour moi-même, pour ce blog qui héberge mes écrits et pour les lecteurs. L’amitié me permet plutôt d’approfondir son univers poétique, ses “rêves”, qui m’émeut et m’exalte, au point de mettre de côté les tâches quotidiennes et d’écrire sur lui, sur son art qui, dans ce sens, cas, cela me semble coïncider avec sa vie. Car, en fin de compte, il s’agit d’un roman autobiographique, quoique hautement surréaliste, expression d’une sensibilité qui fait siennes les vicissitudes des humbles, des abandonnés, et d’une conscience de sa propre impuissance face à une réalité sociale irrémédiablement compromise qui met Je joue la dignité même de l’homme. Zappulla, écrivain et homme, d’une manière naturelle et instinctive, est le porte-drapeau de la révolte, de la rédemption, même s’il est conscient que tout espoir est d’emblée frustré. Voici un indice sur l’intrigue, que je ne voudrais pas banaliser par souci de concision. Dans une ville imaginaire de Sicile, Ficodindia, des citoyens qui vivent dans des conditions économiques précaires portent plainte pour un vol très étrange : pendant la nuit, quelqu’un leur a volé leurs rêves, ils se sentent donc escroqués, comme vidés, sans espoir, sur au bord du désespoir. La police, fortement invitée à rechercher et arrêter les voleurs puis à restituer le « butin » aux malheureuses victimes, les prend d’abord pour des visionnaires, pour des fous, puis le phénomène se propage dans toute la ville. Il y a tellement de gens qui dénoncent les mêmes vols que les militaires doivent se rendre à l’évidence des faits. Mais leurs recherches effrénées ne mènent nulle part et finissent par trébucher dans le noir. Per quanto il maresciallo Vito Pagliaro si adoperi per non far trapelare la verità che avrebbe evidenziato l’impotenza dell’Arma, la notizia diviene in breve tempo di dominio prima nazionale, poi mondiale, e si tengono conferenze e dibattiti per cercare di risolvere il grave problème. Tous ces événements, dans une succession continue de rebondissements, absurdes, hilarants dans leur comédie, à tel point que quelqu’un a défini le roman comme « délicieux ». Et c’est certainement « délicieux », mais, après réflexion, pour ceux qui savent vraiment lire et comprendre, il est imprégné d’un drame profond, réel et alarmant. Ficodindia, pays des rêves volés aux pauvres âmes, est la métaphore de toute une région, la Sicile, qui a toujours souffert du vol et du harcèlement de la part de politiciens corrompus, cyniques et abjects, qui ont utilisé la mafia, elle-même mafieuse, pour sucer les pauvres. toute force vitale, toute possibilité d’espérer un avenir meilleur, de rêver. Je suis convaincu que Zappulla, avec ce roman, doit être considéré comme un véritable cas littéraire : il parvient à exprimer, avec sa bande dessinée, le maximum de drame. C’est quelque chose de vraiment rare, dont je ne me souviens d’aucun autre cas de ce genre dans la littérature ; et cela me semble un miracle qu’il soit parvenu à un tel résultat, d’autant plus que je pense que dans sa puissante inspiration il n’y a aucune trace d’intention morale ou explicative, comme il y en a dans la grande tradition littéraire.

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Le descriptif du livre : « L’étrange affaire des rêves volés » de Salvo Zappulla (éditions Ianieri)

Ficodindia est un petit village de l’arrière-pays sicilien où les gens vivent paisiblement : il semble que rien d’important ne devrait jamais se produire et les citoyens travaillent dur pour subvenir aux besoins de leurs familles. Mais une nuit, dans la caserne de police, un agriculteur dénonce le vol de ses rêves, exigeant que les militaires retrouvent le criminel. Le garde le chasse brutalement. Lorsque le maréchal en entend parler, il y voit une plaisanterie ou un complot visant à ridiculiser l’armée. Au fil du temps, d’autres personnes signaleront la disparition de leurs rêves, jusqu’à ce que le maréchal soit convaincu qu’un gang organisé veut les voler à tous les Siciliens. Les enquêtes vont commencer et le maire et toute l’administration municipale seront également impliqués, mais le mystère sera-t-il un jour résolu ?

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Sauf Zappulla est né en 1961 à Sortino (SR), où il vit. Il écrit des articles de critique littéraire pour la page culturelle du journal La Sicilia. En 2008, il publie le conte de fées, illustré par Carla Manea, La grève des poissons (Jacob’s Well), lauréat du prix Prata. En 2013, pour le même éditeur, il écrit un deuxième conte de fées, Le poulailler dit non !, avec des illustrations de Lucia Scuderi. En 2019, il a publié Le violon de Dieu (Écriture pure). Ses contes de fées ont été traduits à l’étranger par l’éditeur maltais Faraxa Publishing.

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