Adelaida d’Adrián N. Bravi : la critique du livre

Personnalité éclectique et irrévérencieuse, Adelaida Gigli est née à Recanati en 1927. Fille du peintre Lorenzo Gigli, elle passe ses premières années dans la ville de Leopardi. Moments de sérénité représentés dans les toiles du père, avant que la promulgation des lois raciales ne les oblige à quitter leur sol natal.

Ainsi commence le changement d’identité de l’enfant qui va de son prénom, celui d’Adélaïde qui appartenait aussi à sa grand-mère, à Adélaïde. Une dernière lettre entraîne ainsi le départ définitif de la langue maternelle pour passer à la langue adoptée qui deviendra prédominante non seulement dans l’intimité, mais dans ses poèmes et ses écrits. Il passe ensuite son adolescence et son début d’âge adulte au contact du milieu culturel argentin, où il rencontre David Viñas avec qui elle fondera une famille, donnant naissance à Mini et Lorenzo Ismael. C’est toujours dans cette période que se produit l’électrocution : la rencontre avec art indigène à Mérida. A partir de ce moment, les mains sages du timotocuicas ils ne l’abandonneront plus jamais et avec eux le choix de devenir céramiste.

Cependant, comme cela s’est produit pendant l’enfance, l’histoire se répète : l’instauration de la dictature militaire a décimé une grande partie de ses affections, faisant de son histoire et de celle de ceux qui l’entourent un labyrinthe complexe de silences, de résistances et d’émigrations. C’est précisément pour cette raison que Bravi décide de s’insérer dans l’histoire, en tant que narrateur témoin, ajoutant parfois aussi des souvenirs de sa jeunesse à Buenos Aires et exploitant une comparaison entre sa propre existence et celle de cette femme qu’il a eu le privilège de connaître et de raconter.

Par une opération littéraire l’écrivain décide d’ouvrir ce une sorte de biographie avec une scène qui n’appartient pas à Adelaida, mais à Mini. Lors d’une filature, la jeune fille décide de laisser sa fille nouveau-née entre les mains de deux inconnus, pour éviter qu’elle ne soit tuée ou kidnappée par le régime. Le livre s’ouvre ainsi sur un mot qui n’est pas prononcé, mais qui reste suspendu dans l’esprit du lecteur, presque comme s’il était écrit sur une page. Desaparecida: ce sera le sort de Mini et par la suite aussi celui de son frère Lorenzo Ismaeldeux des différentes victimes de ces années 70 qui ont représenté l’un des chapitres les plus cruels de l’histoire du pays.

La protagoniste retourne ainsi dans les Marches, où, à l’âge de soixante et un ans, elle entre en contact avec Bravi. Et ici l’auteur revient pour nous le décrire à un moment crucial : il a entre les mains le journal de Mini, et il ne sait pas s’il doit le remettre à sa petite-fille, désormais grande, mais ignorante de la véritable histoire de sa mère. . Tout comme Adelaida a repris l’héritage de son père, elle porte désormais celui de sa fille et par conséquent Bravi aussi, nous accompagnant tout au long de cette vie qui a toujours élevé les valeurs de mémoiredu racines et de résistance artistique.

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