De Babas à « Gattofollia » Stella Cervasio raconte aux enfants et aux adultes sa relation avec les animaux

De Babas à « Gattofollia » Stella Cervasio raconte aux enfants et aux adultes sa relation avec les animaux
De Babas à « Gattofollia » Stella Cervasio raconte aux enfants et aux adultes sa relation avec les animaux

Sa devise ? « L’animal est l’autre de nous. Mais c’est aussi nous-mêmes.” C’est dans cette phrase aphoristique mais éloquente – presque une carte de visite, à utiliser sur les réseaux sociaux – que Stella Cervasio, journaliste à «Repubblica» et écrivain aux intérêts culturels composites, contient sa vision du monde. Et surtout, il résume son approche empathique du monde animal : étrangère aux stéréotypes, nourrie par d’incessantes curiosités zoologiques et éthologiques, guidée par des recherches tenaces et exprimée dans un engagement concret, respectueux et constant en tant que président de l’Association Animal Day (une réalité scientifique et informatif pour la protection des droits des animaux), après une longue et assidue expérience en tant que garant municipal des droits des animaux (le premier du centre-sud de l’Italie). Vous pouvez en avoir une agréable confirmation en lisant le nouveau livre de Cervasio, Gattofollia. L’étrange histoire des chats de New York, vient de paraître chez Colonnese editore (pp. 72, 12 €).

Un texte vivant et divertissant en parfait contrepoint avec les illustrations originales de l’artiste Valérie Pascale, connu comme sculpteur visionnaire et créatif d’une collection colorée de créatures faites de papier et d’autres matériaux recyclés avec des caractéristiques mythologiques de conte de fées, moitié humaines et moitié animales. Car dans cette histoire pour lecteurs de tous âges, au goût de fable mais aussi ironiquement méta-littéraire, l’auteur semble condenser nombre des grandes passions de sa vie : notamment les félins (et autres animaux avec lesquels elle a l’habitude de vivre , même d’éducateur canin), musique et littérature, dans une intrigue narrative aventureuse et pressante, avec un code stylistique affablement dialogique capable de mélanger imagination débridée, références cultivées, satire sociale, jeux de mots, éthologie et curiosités liées à la Big Apple : ville- fond de l’histoire teinté de jaune, très apprécié de Cervasio, qui, ce n’est pas par hasard, a consacré, conjointement avec Alessandro VaccaroGrand Central Dream (D’Amato editore), un essai “crossover”, interdisciplinaire entre art, cinéma et littérature.

Le narrateur de la mystérieuse disparition de la communauté multiforme et variée des chats de New York est CopyCat, un félin au franc-parler, qui tente de résoudre l’énigme avec l’aide de pigeons intrusifs comme Chris Columbus et ses compagnons de vol, embauchant comme détective improbable. des personnages bizarres comme le Génie de Broadway : une sorte d’elfe visionnaire qui vole sur un drone et vit dans une tour, déterminé entre autres à empêcher un coup d’État contre New York par le Roi des Rats et, surtout, les méfaits de MadMad, inquiétant et ennemi acharné des animaux capables de changer de nombreux noms comme l’identité de Zelig. Et en assonance cohérente avec un précédent livre pour enfants de Cervasio, Le mystère du feu éternel, ou Le petit prince de San Sereno (Colonnese 2005, illustré par Daniele Bigliardo), l’auteur utilise ici aussi le prétexte d’un mystère pour informer, de manière ludique, à divers autres niveaux de lecture : en l’occurrence, les préjugés et les maux sur le monde animal qui – justement – est différent de nous, mais il c’est aussi nous-mêmes.

Stella Cervasio le raconte également avec un pathos particulier dans un petit mémoire, récemment publié cette année encore par Giannini editore dans la série à succès “Sorsi”: Babas, souvenirs d’un chien rouge, ou Amour et réflexions sur nos âmes amies (pp. 68, 6 €). Ici, le ton est clairement différent, plus intime et autobiographique, même si dans un contexte et un horizon d’intérêt largement général : l’histoire vraie de la relation de quinze ans de l’auteur avec un chien très aimé, racontée à la première personne, est en fait la un point de départ pour esquisser une sorte d’atlas non seulement émotionnel d’un penchant animalier précoce, rigoureux depuis l’enfance mais jamais fanatique, mettant en scène de précieux fragments d’actualité et de réflexion (sur les comportements humains et animaux, sur le non/sens de la douleur infligé par bipèdes sur d’autres êtres vivants, par exemple), qui parmi les nombreuses références ont également le philosophe Louis Wittgenstein. Convaincu, comme Cervasio, que les animaux expriment des émotions (certainement, faut-il ajouter, beaucoup plus et mieux que les mineurs sans affect qui ont été les protagonistes du dernier assassinat brutal d’un garçon de leur âge).

Si Babas, comme Gattofollia, a aussi d’illustres précédents littéraires, anciens et récents (que Cervasio, diplômé comme elle aime à le dire “en langue latine d’Apulée”, sait manier avec une sensibilité contemporaine et l’apport d’expériences personnelles concrètes), dans les mémoires, le singulier frappe par l’harmonie involontaire avec un autre écrivain contemporain, pour enfants et adultes, de grande renommée et stature : Bianca Pitzorno. Auteure de 81 ans qui, dans son dernier livre, A chi esmeraldi e a chi rane (Bompiani), un mémoire autobiographique et éthologique tendre et convaincant, inspiré de La mia famiglia e altri animali de Gérald Durrell, reconstruit sa relation de plusieurs décennies avec les espèces animales les plus diverses, restituant ainsi, à côté d’incroyables aventures réelles qui semblent inventées, un portrait générationnel qui nous invite, comme il nous l’a dit à la fin d’un entretien sur le sujet, à trouver un équilibre. dans nos relations avec la nature : conscients que « la seule espèce animale capable d’une méchanceté brutale et gratuite, qui prend plaisir à faire souffrir les autres, est la nôtre. Seul l’homme sait torturer, et même tuer, pas pour survivre. » Je pense que les gens pensent…

© TOUS DROITS RÉSERVÉS

Lire l’article complet sur
Le matin

NEXT “Comment naissent une amitié et un poète”, un livre de Savino Dimiccoli