Jusqu’au 27 avril les photos de Domingo Milella à Venise

C’est un retour aux origines qu’a opéré le photographe Domingo Milella (Bari, 1981): des origines qui ne sont pourtant pas celles souvent recherchées à l’époque gréco-romaine classique, mais se perdent dans des époques où le concept même d’Histoire est absent.

L’exposition FUTUROREMOTO au XVe siècle Palais Erizzo Ligabue – siège prestigieux de Fondation Giancarlo Ligabue surplombant le Grand Canal de Venise – rassemble dix clichés de Milella qui, à partir de 2016, mène une recherche à la fois de ce qu’il appelle « réserve dorée de l’imaginaire Homo Sapiens ».

Une réserve gardée en profondeur, dans ces grottes qui, il y a des dizaines de milliers d’années, abritaient nos ancêtres. Une existence ancestrale témoignée par les extraordinaires peintures et gravures rupestres qui jonchent les montagnes du sud de l’Europe. On commence juste avant de monter les escaliers qui mènent au véritable cœur de l’exposition, depuis une vue extérieure sur la montagne. Le Châteauen Espagne, qui abrite le pigment le plus ancien jamais découvert, remontant à au moins 64 000 ans.

Exposition de Domingo Milella à Venise

Étudiant du célèbre photographe allemand Thomas Struth, Milella immortalise les formes et les couleurs (parfois même en négatif) préservées par ces murs peints. Selon l’auteur – mais il est difficile de lui en vouloir – « dans la préhistoire, il existe toutes les formes d’art moderne ».

Il y a aussi l’abstraction, révélée par des dessins et des motifs impossibles à relier à des modèles naturels. Une note de mérite revient à l’exposition, qui a transformé les murs du rez-de-chaussée du Palazzo Erizzo Ligabue en surfaces nues, à l’aspect rocheux, parfaites pour transporter le visiteur dans une dimension de redécouverte radicale des formes d’art et de pensée.

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Les clichés de Domingo Milella à admirer dans le noir

Il ne s’agit pas d’une exposition paléoarchéologique : c’est la redécouverte et la re-proposition d’un répertoire si intrinsèque à l’être humain qu’il est intemporel, peut-être invisible mais toujours présent.

L’exposition est se visite gratuitement sur réservation, de 19h30 à 21h00afin de profiter de l’obscurité et de l’éclairage conçus spécifiquement pour souligner la nature expérientielle des œuvres de Milella.

Il y a aussi un accompagnement sonore expérimental, résultat du remaniement de sons produits avec des cornes en os à travers un synthétiseur : un nouveau mélange d’antiquité et de contemporanéité.

Villa Alberto

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