«Si je n’avais pas tagué la Commune, ils seraient toujours là»

Un cerveau pour réfléchir à ce que vous faites lorsque vous voyagez sur la route. Un œil pour voir, un nez qui montre presque le chemin. Et une bouche, ou plutôt presque un baiser, peut-être pour susciter de bons sentiments. Mais rien, ça a duré peut-être une demi-journée la dernière création du street artiste franco-florentin Clet, créateur de panneaux routiers bizarres et drôles – mais souvent stimulants – sur le Ponte alle Grazie.

Car la Police Municipale l’a rapidement retiré.

“Je cherche à transmettre des réflexions sur le fonctionnement de la signalétique, donc sur le langage de l’image, que j’étudie depuis maintenant 40 ans”, Clet commente tristement après avoir vu son travail échouer en quelques heures seulement. Et c’est lui-même, avec un tag sur les réseaux sociaux, qui en a fait part à l’administration communale. « Depuis un an, les panneaux manquent et personne ne le remarque, une réflexion peut-elle surgir de ce fait ? Malheureusement non – continue-t-il dans son éclat – Il est plus facile de définir mes interventions comme dangereuses, tout en attirant l’attention sur une signalétique pas comme les autres, remettant en question un système de règles obsolète. Dois-je penser qu’il n’y a pas de volonté, ou qu’il n’y a pas de capacité de réflexion, de la part de la police municipale et de la Commune de Florence ? Une chose est sûre: si je n’avais pas tagué la municipalité de Florence dans mon message d’aujourd’hui, la sculpture serait toujours en place maintenant, et qui sait combien de temps avant qu’un censeur ne s’en aperçoive.

Il n’y a aucun signe au début du Lungarno Torrigiani depuis plus ou moins un an.

C’est pourquoi Clet a décidé de remédier à la situation dans laquelle il avait déjà travaillé les années précédentes en offrant aux passants certaines de ses œuvres les plus discutées.

A Noël 2020 il a créé une crèche, le 8 mars 2023 à l’occasion de la Journée internationale de la femme, il a rempli les pancartes d’autocollants dédiés aux femmes iraniennes en lutte. Cette fois, il opte pour “une symbolique différente et pour une fois également affranchie du sens du signe lui-même”, comme il l’explique lui-même.

Les panneaux routiers ont été volés et personne ne l’a remarqué – dit Clet sur son profil Instagram – Depuis, la circulation s’est déroulée régulièrement, sans aucun panneau de signalisation. La municipalité de Florence expérimente cette politique Ville néerlandaise, Drachten (45 000 habitants) qui a décidé de supprimer toute signalisation pour axer la sécurité routière sur la responsabilité de chacun et le respect des plus faibles. Les accidents de la route sont réduits de moitié. Parce qu’il faut guider sa vie avec intelligence et beaucoup de cœur et non dans l’obéissance à des théories, des dogmes et des règles trop souvent obsolètes. Le respect des règles comme seul horizon est une invitation à l’inattention et au manque de responsabilité”.

L’œuvre créée se voulait aussi une nouvelle manière de faire réfléchir sur un aspect cher à Clet, souvent accusé de « vandalisme ».

“Mon art est souvent jugé à tort comme un acte de vandalisme et j’en ai marre de ce jugement. Dès que je colle des autocollants sur une pancarte, je n’élimine pas son sens mais je l’amplifie alors que le vandale est celui qui détruit et prend loin un sens je fais de l’art et respecte la fonction, l’art a du respect, véhicule un message, valorise et construit tandis que le vandalisme détruit et ma question s’adresse aussi à l’administration qui m’accuse souvent de vandalisme si elle ne comprend pas la différence qu’est l’art, comment peut-elle lutter contre le vandalisme ?

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