“Si rien n’était fait, ce serait le chaos”

VENISE – Moins quatre. A partir du jeudi pour visiter Venise pendant les jours fériés ou les week-ends, si vous ne passez pas la nuit dans la ville vous devrez vous inscrire et si vous n’êtes pas de Vénétie, payer le droit d’accès fixé cette année à un montant fixe de 5 euros. Toute personne réservant la visite recevra un code QR (comme pour le pass vert) qu’elle devra présenter sur demande. Jusqu’à présent, il y a eu près de 133 mille inscriptions, avec plus de 38 mille paiements pour près de 200 mille euros.
Le conseiller fiscal de Venise, Michele Zuina suivi toute la genèse du soi-disant « ticket ».

Monsieur le Conseiller, que doivent réellement faire un citoyen vénitien et un résident hors de la Vénétie pour visiter Venise le 25 avril ?
«Étant donné qu’aucun d’eux ne passe la nuit dans des établissements d’hébergement vénitiens, tous deux doivent s’inscrire par une procédure électronique, pour laquelle on ne perd pas plus de quelques minutes. Le Vénitien n’a qu’à s’inscrire et à réserver, car nous, la municipalité de Venise, avons besoin de savoir qu’il arrive dans la ville le jour même. Tous les autres, en plus de s’inscrire, paient les 5 euros avec différents modes de paiement, tous très pratiques. C’est très simple, les procédures payantes et exonérées sont devenues très rationalisées. Nous avons créé des sections spéciales pour les hôteliers, qui doivent certifier les exemptions, et pour les tour-opérateurs, qui doivent faciliter la gestion des groupes. Nous avons ensuite signé un accord avec des buralistes de toute l’Italie afin que les frais d’accès puissent également être payés via leur système électronique.

Il semble comprendre que Venise soit prête pour le rendez-vous.

«Clairement, nous sommes prêts. Nous avons mené une campagne à la fois sur les réseaux sociaux et sur des panneaux d’affichage. L’expérimentation ne sert qu’à améliorer le système et à offrir le meilleur service possible aux visiteurs. Je ne pense pas que quiconque déchirera ses vêtements pour ne pas faire de réservation. Entre autres choses, si l’on pense que pour l’ESTA (l’enregistrement obligatoire pour entrer aux Etats-Unis sans visa, ndlr) il faut des dizaines de minutes pour répondre à toutes les questions, je pense que personne n’aurait jamais envie de le remettre en question. . Cela devrait être considéré comme normal, comme réserver un train ou un musée, qui sont désormais des faits établis. »

La ministre du Tourisme, Daniela Santanchè, déclare qu’elle n’est pas d’accord avec cette solution et qu’il faudrait revoir la taxe de séjour. Qu’en penses-tu?

«Avec tout le respect qu’un conseiller doit à un ministre, je réponds qu’il faut faire quelque chose parce qu’on ne peut pas continuer ainsi. Même si je le comprends, les manœuvres sur la taxe de séjour n’impactent pas l’indemnité journalière. Ce n’est pas une critique, mais un fait et puis une loi de l’État nous permet d’appliquer cette taxe. D’autre part, les maires des plages du G20 demandent également une protection particulière pour pouvoir réguler le tourisme tant pour les résidents que pour les touristes. Alors, nous ne sommes pas fous : si un maire en vient à avoir cette exigence, cela veut dire que si rien n’était fait, ce serait le chaos. Demandons-nous une chose : pourquoi les catégories ne sont-elles pas contre ? Parce qu’avec trop de monde, ils fonctionnent aussi mal. Après la pandémie, le monde a changé, il y a des gens qui bougent et l’hospitalité doit s’adapter. Heureusement, nous l’avons fait à temps car auparavant, cela aurait été inutile.”

Si le tourisme n’était pas taxé, qu’arriverait-il à la ville ?

«36 millions disparaîtraient du budget rien qu’à cause de la taxe de séjour et je ne saurais pas où chercher. Justement parce que nous réinvestissons une partie de cet argent en faveur des citoyens en réduisant la taxe sur les déchets, et je devrais faire payer aux citoyens 9 millions de plus. Les revenus du tourisme doivent aller dans cette direction. Même la contribution d’accès, lorsqu’elle apporte des ressources, contribuera à réduire la pression fiscale pesant sur les citoyens. De ce point de vue également, Venise a ouvert une nouvelle tendance : le tourisme paie aussi pour les citoyens. »

Des manifestations de protestation sont prévues le 25 avril. Comment le vois-tu?

«Cette manifestation n’a aucun sens, parce que ceux qui la font sont ceux-là mêmes qui se plaignent quand la ville est pleine, ne peuvent pas aller travailler et restent bloqués quand ils sont pressés. C’est une simple opposition politique et c’est tout. J’ai vu que parmi ceux qui participent à cela, il y a ceux qui sont « non à tout ». Ils veulent maintenir le statu quo, ils veulent que tout soit bloqué. Il y a aussi No Mose : réfléchissons un instant s’ils avaient réussi à le bloquer. La ville continuerait d’être submergée. Et puis, à part les critiques, je ne vois pas d’idées. Il n’y a que le contraste. Manifester c’est sacré, mais le 25 avril je vous invite à le faire de front car nous avons tous entendu dire que quelqu’un voudrait venir démonter les barrières. Attention, n’embarrassez pas la ville. Rien ne se passe si vous le forcez. »

Pourquoi n’y a-t-il pas de limite de visiteurs ?
« 2024 est une année d’expérimentation, pour calibrer les procédures et les contrôles. En 2025, nous fixerons un seuil basé sur les chiffres réels qui ressortiront du procès de cette année. Si vous êtes dans le seuil, vous payez peu, si vous êtes au-dessus du seuil, vous payez 10 euros. Ou viens un autre jour. »

Et pourquoi ne mettez-vous pas un toit au-delà duquel vous ne pouvez pas entrer dans la ville ?
«Venise a toujours été une ville ouverte, sa fermeture aurait suscité d’innombrables critiques mais aussi de nombreux appels. La Municipalité est de cet avis. Il existe également des principes européens de liberté de circulation. Nous préférons dire : Venise est une merveille à ne pas manquer, mais à venir petit à petit.”

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