De la Basilicate à l’Europe entre problèmes et perspectives

De la Basilicate à l’Europe entre problèmes et perspectives
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sur la photo Vito Bardi

Nous vous proposons à nouveau l’article d’Ermanno Corsi paru dans Roma le mardi 23 avril dans la rubrique Glanages

De Ermanno Corsi

Victoire « nette » et sans les protestations habituelles qui constituent presque toujours la toile de fond déprimante de chaque consultation électorale. Déjà lorsque le dépouillement concernait la moitié des 682 sections, la distance entre Vito Bardi et son poursuivant Piero Marrese était d’environ douze points. Mais avant la sortie des pôles, l’impression était largement répandue que le président sortant reviendrait avec brio pour accomplir son deuxième mandat. Il a obtenu 55,6 et son concurrent 42,9. D’où les remerciements de Vito Bardi pour la confiance « que les Lucaniens m’ont accordée. C’est une grande responsabilité que je ressens envers tout le monde, même envers ceux qui n’ont pas voté pour moi ou ne sont pas allés aux urnes”. Détail curieux : s’il manquait une voix à Bardi, c’était la sienne. Il n’a pas pu voter car il réside à Naples.

PETITE RÉGION DE GRANDE VALEUR. Si l’Ombrie est le « cœur vert » de l’Italie au centre de la péninsule, la Basilicate est le « cœur vivant » du sud de l’Italie – avec les deux provinces de Potenza et Matera et les 131 communes – entre la Campanie, les Pouilles et la Calabre. Territoire particulièrement articulé et varié, allant de la montagne à la mer. La vue s’élève jusqu’aux 2 248 mètres du Pollino et descend, entre vallées et ravins, jusqu’au Vautour qui mesure plus de 1 300 mètres. Les villages surplombent la mer avec deux grandes “fenêtres” au fort impact évocateur. Sur la mer Tyrrhénienne se trouve Maratea (les Sassi, qualification au patrimoine de l’UNESCO, nomination comme capitale de la culture en 2019). Sur la mer Ionienne, la côte contient des plages sans signes de pollution entre Metaponto, Cala Jannita et Policoro. Le paysage et la nature caractérisent les 7 parcs littéraires qui entretiennent la mémoire d’écrivains modernes et contemporains tels que Nicola Sole, Leonardo Sinisgalli, Carlo Levi, Albino Pierro et Rocco Scotellaro (pour le centième anniversaire de sa naissance, lectures de ses textes à Portici où il a fréquenté la Faculté d’Agriculture à la suite du sudiste Manlio Rossi Doria). Del poeta-contadino, deceduto a trent’anni, si ricorda il generoso sostengo alle lotte dei braccianti e l’incitamento a resistere perché “nei sentieri/non si torna indietro/perché lungo il perire dei tempi/l’alba è nuova, è nouvelle”.

LE CHOIX DES CANDIDATS. Pour la Présidence de la Région, le sortant Vito Bardi disposait d’un avantage, dû à des mérites acquis et objectivement reconnus. Antonio Tajani, leader de Forza Italia, s’est immédiatement rallié à lui : “Celui qui a bien gouverné mérite un second mandat”. Les Frères d’Italie sont d’accord, mais pas tout à fait Matteo Salvini qui, après les échecs de son équipe en Sardaigne et dans les Abruzzes, cherchait ici à regagner du terrain avec son propre nom. L’ancien commandant adjoint des Finances, âgé de 72 ans, a été “sauvé” sans problème (soutenu par le centre-droit plus Calenda avec Action et Renzi avec Italia viva), ce fut au tour du choix houleux du centre-gauche, d’autant que Dem et Cinqestelle se sont retrouvés ensemble mais de “séparés chez eux”. Les noms d’Angelo Chiorazzo (coopératives blanches) et Domenico Lacerenza (ophtalmologiste en chef) ont été brûlés. Fin mars, l’opposant de Bardi a été identifié comme étant Piero Marrese, 43 ans, président de la province de Matera également soutenu par les écologistes et les socialistes. Le troisième candidat est Eustachio Follia, 54 ans, journaliste, employé de l’Aqueduc Lucanien, représenté par le parti progressiste paneuropéen Volt.

MOMENTS DU DÉBAT. Contrairement aux autres régions du sud, la Basilicate a historiquement connu le brigandage, mais moins la pègre impitoyablement organisée et criminelle que les régions qui l’entourent. La Campanie doit faire face à la Camorra qui a connu des phases dramatiques avec le tournant meurtrier des clans et les enlèvements contre rançon. La Calabre possède toujours la n’drangheta à sa tête même si une partie importante s’est déplacée vers le nord. Les Pouilles ont affaire au monde souterrain de la « couronne sacrée unie » et, en même temps, au lien pervers entre pouvoir et corruption politique. Le président de la région Emiliano est également en difficulté en raison de ses relations avec le maire de Bari Antonio Decaro, négligemment placé sous la protection d’un patron. L’arrestation de l’ancien conseiller régional Alfonso Pisicchio (appels d’offres truqués) fait donc accuser Emiliano d’avoir annoncé cette arrestation. Cependant, les inquiétudes quant à la légalité et à l’ordre public n’ont pas empêché que les problèmes de développement économique soient abordés de manière adéquate pendant la campagne électorale. Au centre se trouvent le potentiel considérable de la région définie, comme le souligne Gianni Molinari, « en couches » : le pétrole du Val d’Agri et de Tempa Rossa (70 000 barils de pétrole brut extraits chaque jour) ; les sources d’eau avec les réservoirs de Montecotugno et Pertusillo qui soutiennent également les Pouilles ; l’eau de mer des deux côtes tyrrhénienne et ionienne attire un tourisme sélectionné ; l’énergie éolienne avec les pales de 1454 centrales à flanc de colline ; l’industrie automobile de Melfi avec l’emploi de 8.500 personnes et la demande de pouvoir atteindre 2.500.000 voitures par an.

UNE EUROPE PLUS PROCHE. Avec le nouveau Conseil régional, la Basilique accroît désormais son poids en Italie et peut accéder avec plus de crédibilité aux ressources dont dispose l’Union européenne.

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