Il y a du travail en Italie mais ça ne fait pas du bien

Il y a du travail en Italie mais ça ne fait pas du bien
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Le travail en Italie n’est pas en bonne santé. Plusieurs indicateurs signalent cet état : le faible taux d’emploi (bien qu’en croissance), les salaires modestes, la généralisation du travail à temps partiel involontaire. Un chiffre emblématique, récemment repris dans le rapport de l’Istat sur le Bien-être équitable et durable, concerne la part des salariés en CDD occupés depuis au moins cinq ans. Ce pourcentage concerne non seulement près d’un salarié sur cinq mais passe également de 17% en 2022 à 18,1% en 2023. Il s’agit de travailleurs qui continuent d’exercer le même métier, avec une succession de CDD, connaissant une précarité prolongée de l’emploi. , pour lequel il n’y a aucun signe d’amélioration. Le gouvernement est conscient des problèmes de main-d’œuvre et compte intervenir dans les prochains jours. C’est pour cette raison qu’il a convoqué et rencontré hier les représentants syndicaux pour illustrer le contenu des dispositions prévues dans le décret du travail.

Parmi les mesures en discussion figurent des allègements en matière d’embauche et des primes pour les travailleurs à faible revenu.

Il y a au moins deux observations critiques à faire à l’égard du gouvernement, l’une sur la méthode et l’autre sur le fond. La première concerne la convocation des syndicats quelques jours après la présentation du décret. Sur le marché du travail, les employeurs proposant un emploi interagissent avec les personnes qui le recherchent.

Les intérêts collectifs des premiers et des seconds sont représentés et protégés par les associations d’employeurs et de syndicats. La relation entre les deux sujets est clairement asymétrique. En fait, même s’il existe des situations dans lesquelles les travailleurs possèdent des compétences très recherchées et rares et jouissent donc d’un large pouvoir de négociation, ce sont exclusivement les employeurs qui peuvent décider d’embaucher. De plus, pour la majorité des salariés, le salaire est défini uniquement par les entreprises, les administrations publiques et les familles qui proposent des emplois. Quel devrait être le rôle du gouvernement dans cette relation ? Intervenir en établissant les règles de fonctionnement du système économique et du marché. Pour ce faire, une discussion continue et systématique avec les parties intéressées est nécessaire.

Mais être convoqué quelques jours avant de présenter un décret ne constitue pas exactement un dialogue. La deuxième observation critique concerne la nature des interventions envisagées. Si le gouvernement décide de poursuivre des mesures telles que des primes et des incitations à l’embauche, cela constituera encore une autre politique à court terme. La vision adoptée considère les résultats sur une période de temps très courte, négligeant les répercussions sur un horizon temporel plus large. Ceci est fonction d’une part de l’objectif du consensus électoral, d’autre part de la difficulté d’intervenir avec des mesures structurelles nécessairement plus complexes. Alors, que pourrait faire le gouvernement ? Beaucoup, surtout avec les interventions réglementaires pour lesquelles il a une compétence exclusive. Par exemple, en reprenant les données évoquées ci-dessus, elle pourrait favoriser la stabilité en supprimant le recours aux contrats à durée déterminée. Cela pourrait éventuellement laisser la possibilité de le faire pour une durée limitée et une seule fois. Cela pourrait également interdire le recours continu aux contrats à durée déterminée. Elle pourrait interdire la possibilité de recourir à des contrats temporaires via la sous-traitance pour des travaux ou des services à durée indéterminée.

Dans de nombreux cas, en effet, les travailleurs qui répondent aux besoins structurels des entreprises et non à des événements extraordinaires sont embauchés sous contrat à durée déterminée. Les cas bien connus sont ceux des services de ménage, d’accueil ou d’assistance informatique. Enfin, cela pourrait rendre les contrats temporaires nettement plus coûteux pour les entreprises, décourageant ainsi le recours au travail temporaire, sauf en cas de stricte nécessité. Bref, beaucoup de choses peuvent être faites pour améliorer la santé du travail en Italie. Certaines d’entre elles prendraient également la forme d’une défense sincère de la dignité inaliénable des travailleurs. Les bonus, certainement pas.

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