Milan, céder aux supporters sur Lopetegui est un risque

Le pas en arrière de Milan par rapport au choix de Julen Lopetegui comme successeur de Stefano Pioli sur le banc des Rossoneri, c’est sensationnel mais pas inédit. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du football que la pression des supporters, souvent guidée par une logique qui n’est pas entièrement rationnelle, convainc les clubs et les propriétaires de changer de direction. Entraîneurs, joueurs et même décisions politiques cruciales prises et annulées en quelques heures. En avril 2021, elle a par exemple asphyxié la Super League naissante, dépassée par la contestation de certains groupes de supporters des clubs de Premier League qui l’avaient rejoint.

Parfois c’est bien, parfois c’est mauvais. Exemples? Avec le recul, il n’y avait aucun mal à l’Inter et à la Juventus de ne pas échanger Guarin et Vucinic (janvier 2014), un accord désormais finalisé et ignoré par SMS du président Nerazzurri de l’époque, Thohir, effrayé par la protestation des ultras sous le siège. Lui qui était à des milliers de kilomètres.

Mais dans la plupart des cas, les dirigeants avaient raison et ont tenu bon, même face aux pressions extérieures. Moggi a amené Ancelotti sur le banc de la Juventus malgré l’aversion environnementale (“Un cochon ne peut pas s’entraîner” la banderole de bienvenue), Marotta a emmené Allegri après la fuite de Conte malgré les insultes et les gifles sur la voiture entrant dans Vinovo avec l’entraîneur à bord choisi, Inzaghi voulait du tout Acerbi coûts, surmontant le « niet » des supporters de l’Inter pour n’en nommer que quelques-uns.

Bref, les clubs ont presque toujours exercé leur droit de choisir malgré tout, courant même le risque de l’impopularité pour défendre leurs positions. Milan emprunte un chemin différent sur Lopetegui. Gerry Cardinale n’a pas été insensible à la révolte d’abord sociale puis réelle de ceux qui voyaient dans l’ancien entraîneur de Séville, du Real Madrid et de l’équipe nationale espagnole un profil trop faible pour une équipe qui doit grandir vite pour ne pas souffrir de l’adversaire de la ville qui est au milieu d’un cycle de victoires.

Tout le monde veut Antonio Conte et c’est là que réside le paradoxe, même risqué, de l’histoire. Parce que Conte ne fait de toute façon pas partie des projets de Milan, même après le non à Lopetegui, qui dans les campagnes sociales avait été rebaptisé à la hâte NonPetegui. Si le casting est réouvert, il contiendra toujours des profils en ligne avec la stratégie globale des propriétaires et de l’entreprise : une croissance progressive, pas plus que la longueur des jambes sur le marché, des jeunes à valoriser et un positionnement compétitif mais pas forcément immédiatement réussi. .

Une ligne dont Cardinale ne semble pas disposé à s’éloigner quel que soit le nom du sélectionneur. Ce qui est en jeu, c’est l’organisation de l’entreprise elle-même, l’équilibre au sein de la direction et les plans d’affaires à moyen et long terme. La conclusion est qu’il y a eu une bataille autour de Lopetegui qui a personnalisé une question de principe. Les supporters l’ont gagné et peut-être se seront-ils rendus service à eux-mêmes et au Milan du futur, mais ils ne l’emporteront guère dans la guerre sur ce que l’équipe qui a remporté le Scudetto en 2022 mais qui ne semble pas obsédée par l’idée de se répétant en peu de temps. Non à Lopetegui, qui sait quelle sera la réponse sur « le Lopetegui ». Aussi parce que l’histoire enseigne que les propriétaires forts avec des idées claires ne laissent pas les courbes dicter leur agenda et le Milan d’aujourd’hui aspire à l’être.

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