L’énorme diffusion des plaques d’immatriculation polonaises à Naples

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Depuis quelques années, il est de plus en plus courant de croiser des plaques d’immatriculation étrangères dans les rues de Naples, notamment polonaises et bulgares. Il y a des milliers de voitures et de scooters avec l’abréviation PL à côté du numéro de plaque d’immatriculation, bien plus que dans n’importe quelle autre ville italienne : selon les données du REVE, le registre national auquel les véhicules étrangers doivent être déclarés, à Naples il y en a 35 mille. les plaques d’immatriculation étrangères circulent sur 53 mille présentes en Italie, et la majorité d’entre elles sont polonaises. La cause de ce phénomène est simple : avoir une plaque d’immatriculation étrangère permet de payer moins d’impôts et surtout de contenir le coût de l’assurance, qui à Naples est le plus élevé d’Italie.

La circulation des plaques d’immatriculation étrangères s’est accrue depuis la pandémie, en même temps que le coût de l’assurance d’une voiture ou d’un cyclomoteur a augmenté. Le coût de l’assurance dépend de la probabilité qu’un accident survienne dans une période de temps donnée : ce calcul varie en fonction de la ville dans laquelle réside le demandeur d’assurance. Les données mises à jour en février publiées par l’IVASS, l’institut de contrôle des assurances, indiquent qu’à Naples, il faut en moyenne 569 euros par an pour payer l’assurance automobile, la police obligatoire qui couvre les dommages aux choses ou aux personnes (à l’exclusion du conducteur responsable du accident) éventuellement causé par le véhicule lui-même.

À l’assurance automobile peuvent alors être ajoutées les « garanties accessoires », c’est-à-dire des polices qui servent à couvrir d’autres dommages éventuels ou à se protéger contre des événements extérieurs, comme un vol ou une tempête de grêle. Le résultat est qu’à Naples, vous pouvez dépenser jusqu’à 2 000 euros par an pour assurer un scooter, soit plus que sa valeur.

La solution trouvée pour limiter le coût de l’assurance est compliquée, mais elle est désormais testée au point que des instructions et de nombreuses références de personnes vers qui se tourner peuvent être trouvées en ligne. Le mécanisme est toujours le même : la voiture ou le scooter doit être radié du registre automobile public italien (PRA) et emmené en Pologne, où il est réimmatriculé et finalement loué en Italie à la personne qui a demandé le service. En effet, l’agence qui gère cette pratique devient propriétaire du véhicule, qui est loué au véritable propriétaire. De cette manière, l’assurance est nettement inférieure : entre 600 et 800 euros la première année et un maximum de 350 euros les années suivantes.

Les mesures prises par les personnes ou les agences d’assurance automobile qui offrent ce service sont étudiées en détail pour se conformer à la loi italienne, qui interdit aux personnes résidant en Italie de conduire une voiture en propriété avec une plaque d’immatriculation étrangère sans l’enregistrer auprès de la PRA. Il s’agit d’une règle introduite en 2022 pour lutter contre le phénomène des plaques d’immatriculation étrangères. La loi ne prévoit cependant pas de limitations dans le cas où la personne qui conduit le véhicule n’est pas le propriétaire : dans le cas d’une location, par exemple, il suffit de conserver à bord un document indiquant combien de temps le conducteur peut utiliser la voiture ou le cyclomoteur.

Cette concession, destinée aux agences de location étrangères, a été exploitée par des agences de transformation automobile de Naples, qui prennent possession du véhicule et le relouent après immatriculation à l’étranger. Le seul risque que tout cela comporte pour les véritables propriétaires est une éventuelle faillite de l’agence.

En plus d’économiser sur l’assurance, ceux qui utilisent une plaque d’immatriculation étrangère ne paient pas de taxe. En théorie, tant les contrôles techniques que les amendes pour excès de vitesse délivrées par un radar devraient être délivrés, car les véhicules avec des plaques d’immatriculation étrangères doivent être légalement immatriculés auprès du REVE, le registre national auquel les véhicules étrangers doivent être déclarés. En réalité, cette obligation est souvent contournée.

C’est également pour cette raison qu’en cas d’accident causé par un véhicule avec une plaque d’immatriculation étrangère, il est très difficile de retrouver les coordonnées de celui qui a loué ce véhicule, et donc d’obtenir une indemnisation. Ces dernières années, de nombreuses personnes se sont tournées vers l’ACI de Naples pour retrouver les données des conducteurs suite à des accidents. L’ACI est un organisme public à but non lucratif qui gère le registre public automobile pour le compte de l’État, mais seule une petite partie des recherches aboutit car il n’existe pas de système d’échange de ces données entre les pays européens.

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