Prière
Dieu est en Toscane. Et on ne peut parler que de Vannacci et Scurati
Camillo Langone
04 mai 2024
Le dernier livre d’Antonio Socci sur la région qui représente « la floraison la plus extraordinaire du christianisme ». Mais en 2024, dans ce présent athée, nous sommes coincés à discuter d’autre chose.
“Dieu habite en Toscane”, quel beau titre. Il appartient au dernier livre d’Antonio Socci qui, ce n’est pas un hasard, est originaire de Sienne : « Dieu habite en Toscane. Voyage au cœur chrétien de l’identité occidentale » (Rizzoli). Moi qui suis hypersensible au présent et qui est athée, j’aurais dit que Dieu vivait en Toscane. Il y a longtemps. Au contraire, Socci, plus mystique que moi, vit dans la communion des saints et des siècles et comme John Milton qui a entrevu le paradis perdu à Vallombrosa, comme Wagner qui a imaginé la salle du Graal dans la cathédrale de Sienne, comme Ridley Scott qui, autour de Pienza, a trouvé les Campi Elisi , dans son pays, il voit encore le septième ciel. « La Toscane – c’est-à-dire notamment ce qu’elle a produit de 1200 à 1600 et qui est vivant et présent – représente l’épanouissement le plus extraordinaire du christianisme ». Socci parvient à parler quotidiennement avec Dante, Michel-Ange et Sainte Catherine de Sienne. J’aimerais l’imiter. Mais je ne vis pas en Toscane, encore moins dans la Toscane éternelle. Et je me retrouve cloué à ce 2024 et tout au plus je peux parler avec ou à propos de Giorgia, Vannacci, Scurati. Je suis un misérable.