Sécheresse en Sicile. Réservoirs secs, eau rationnée pour les agriculteurs. Schifani à Rome

Des barrages asséchés, des agriculteurs qui devront choisir quoi irriguer et quoi laisser mourir, mais en même temps une eau gaspillée. La crise de l’eau en Sicile devient de plus en plus grave.

Le Conseil des Ministres examinera cet après-midi, lundi 6 mai, la demande présentée par la Région Sicilienne pour la “déclaration de l’état d’urgence par rapport à la situation actuelle de déficit hydrique en Sicile”. Le Président de la Région, Renato Schifani, participera à la réunion au Palazzo Chigi, prévue à 17h30.


SITUATION DRAMATIQUE DANS LES BARRAGES

Les niveaux des retenues sont de plus en plus préoccupants. Le barrage Garcia, à Contessa Entellina, est celui qui est en meilleur état avec un peu plus de 25 millions de mètres cubes d’eau. Mais les 9 autres réservoirs mixtes siciliens, c’est-à-dire destinés à la fois à l’abreuvement et à l’irrigation, sont en grande difficulté. De la dernière réunion de l’Observatoire permanent des usages de l’eau, il est ressorti qu’en un mois, une bonne partie des barrages à double usage ont vu la moitié de leurs volumes s’évaporer, poussant l’Autorité Régionale de Bassin à faire un choix dramatique : fermer les robinets pour la campagne, pour acheminer l’eau uniquement jusqu’aux habitations.
La situation n’est pas du tout bonne, même dans les réservoirs destinés uniquement à l’irrigation. En un mois, Orange Lake est passé de 17 à 8 millions de mètres cubes. Dans la province de Trapani, le barrage de Trinità, qui souffre d’une situation de fragilité permanente car même s’il y avait de l’eau, il ne pourrait pas en contenir beaucoup car il n’a jamais été testé, est passé de 5 à 2 millions de mètres cubes. Le lac Rubino à Paceco a diminué de moitié, passant de 4 à 2 millions de mètres cubes. L’eau de ces réservoirs, bien que peu abondante, continuera à être utilisée pour les champs et pour tenter de maintenir les cultures en vie. Mais ils ne peuvent pas être complètement asséchés pour ne pas compromettre l’existence des espèces de poissons.


RISQUES DE MOURIR EN AGRICULTURE

Les réserves d’eau sont rares et les interdictions d’irrigation frappent durement les agriculteurs, qui se trouvent confrontés à un carrefour dramatique : choisir quelles cultures privilégier au détriment des autres.
Avec la décision de l’autorité du bassin, les agriculteurs devront choisir les cultures à irriguer, les cultures maraîchères étant les plus menacées, compte tenu de leur plus grande soif d’eau.
On estime que la sécheresse causera des dommages économiques importants au secteur agricole sicilien, avec des pertes pour diverses cultures, notamment des légumes comme les poivrons, les aubergines, les tomates, des fruits, des raisins aux agrumes, puis des olives, des abricots, des pêches, des céréales. , figues, poires.
Le président de Coldiretti Sicilia, Francesco Ferreri, dénonce la situation dramatique et réclame l’état d’urgence et l’indemnisation des dommages subis par les agriculteurs. La région d’Agrigente est particulièrement touchée, mais d’autres régions, comme la région de Trapani, la plaine de Catane et les provinces d’Agrigente et de Niscemi, voient également leurs cultures menacées.


LA PLUIE QUI NE VIENT PAS

Dans les réservoirs siciliens, il manque au total environ 670 millions de mètres cubes d’eau (-68%), mais surtout 145 millions de moins que le précédent record négatif, enregistré lors de la sécheresse de 2017.
« Face à cette situation, la réponse ne peut pas se limiter à la déclaration de l’état d’urgence, mais nécessite des interventions structurelles – déclare le président de l’Anbi, l’association nationale des consortiums de bonification des terres, Francesco Vincenzi – La recette est toujours la même : l’achèvement des aménagements hydrauliques, entretien extraordinaire des réservoirs, retour à l’administration ordinaire des consortiums de réhabilitation, selon les principes d’autonomie et de subsidiarité, après des décennies de mauvaise gouvernance des commissaires”.
En effet, s’il ne pleut pas, il ne suffit pas d’envisager la construction nécessaire de nouveaux réservoirs. Et les données de Sias montrent qu’à partir de septembre 2023, le déficit pluviométrique moyen dans la région est d’environ 300 millimètres, avec des pics de mm. 350 dans la province de Catane : cela signifie que l’approvisionnement en eau pendant les mois traditionnellement les plus pluvieux (de septembre à avril) est pratiquement réduit de moitié par rapport à la moyenne historique de mm. 620.

L’EAU EST GASPILLÉE À TRAPANI

Partout en Sicile, les gens cherchent des remèdes pour survivre à un été qui s’annonce dramatique. Mais à Trapani, l’eau est gaspillée. Il y a une fuite de 4,5 litres par seconde, l’équivalent d’une demi-chasse d’eau, et la municipalité de Trapani préfère ne pas la réparer, car, en fin de compte, c’est… un moindre mal. Mais il y a bien plus encore, car cette fuite finit par inonder le chantier voisin, celui du by-pass d’eau qui, il y a quelques mois, a étanche la soif de la ville. Le chantier ne peut donc pas être fermé et la route adjacente interrompue. Nous en avons parlé ici.
Cela s’est produit sur la via Erice – Mazara, la route qui a été le théâtre de l’accident de la conduite d’eau à la fin du mois de janvier, lorsque les ouvriers d’Enel ont sectionné la canalisation sur plus de 60 mètres. Le pipeline a été réparé après la construction d’un contournement de plus petite capacité, tandis que Trapani a été approvisionnée en camions-citernes et en livraisons alternées dans les zones.
L’état du réseau d’eau de Trapani est désastreux. Mais la situation est similaire dans toute la Sicile. C’est pour cette raison que plus de 11,3 millions d’euros sont prévus pour la modernisation des réseaux de distribution d’eau du district d’irrigation de Jato. En effet, le Consortium de Réhabilitation 1 de Trapani de la Région Sicilienne a publié un appel d’offres pour les travaux d’amélioration des infrastructures de la zone occidentale de la province de Palerme qui perd jusqu’à 70% de ses ressources en eau. Un travail important qui servira à l’agriculture de la zone située entre Partinico et la côte entre Trappeto et Balestrate.
Les travaux concerneront une superficie d’environ 1 880 hectares (qui comprend la ville de Partinico) et seront desservis par un système construit par l’ESA dans les années 1960. Le réseau est vétuste et dans un état de conservation précaire, avec des conduites dangereuses en amiante-ciment qui ont largement dépassé les limites de durée de vie des ouvrages de ce type.

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