super devoirs prêts pour la Chine. 45 000 emplois menacés en Italie

super devoirs prêts pour la Chine. 45 000 emplois menacés en Italie
super devoirs prêts pour la Chine. 45 000 emplois menacés en Italie

Les hiérarchies changent, la carte du pouvoir change. Avec une Europe automobile en difficulté, cantonnée aux marges, et une Asie prête à prendre toujours plus d’ampleur sur le marché mondial. Ce qui change l’équilibre, bouleverse un ordre fragile, c’est la transition verte souhaitée par Bruxelles. Le choix de se concentrer sur l’électrique a déconcerté les constructeurs du Vieux Continent, mettant en difficulté la chaîne d’approvisionnement en composants qui a bâti un leadership mondial sur le moteur thermique. Accélération de la compétition.

LES RÈGLES

En attendant le nouveau Parlement européen qui devra décider comment dénouer le nœud modulant la révolution verte, des signaux clairs arrivent des USA. La hache de Joe Biden est prête à frapper les voitures électriques chinoises. Le président annoncera mardi une augmentation record des droits de douane sur les voitures fabriquées en Chine : ils passeront de 25 % actuellement à près de 100 %, soit quadruplent. Au milieu du gué, l’Europe vacille. Même si Ursula Von Der Leyen a déclaré qu’il fallait défendre l’industrie européenne. Pour autant, l’Espagne et la France ne s’arrêtent pas et sont prêtes, comme l’Italie, à ouvrir leurs portes aux Chinois, à condition que ceux-ci investissent dans de nouvelles usines, porteuses d’emplois et de perspectives de développement. Pour faire face à une métamorphose trop rapide, pleine d’incertitudes, qui a mis sous pression, du moins pour l’instant, les comptes de Stellantis (chiffre d’affaires en baisse de 12% au premier trimestre), et de Volkswagen (-4%), tout en faisant monter en flèche Nissan , Toyota et les sigles chinois, le tout avec des marges positives.

Selon les dernières estimations, rien qu’en Italie, 45 000 emplois sont menacés d’ici 2030. Stellantis ayant déjà renvoyé chez eux 4 mille salariés grâce aux accords signés avec les syndicats. L’objectif est de réduire la production, comme l’ont déjà fait d’autres constructeurs automobiles. Parce que la capacité installée est bien supérieure à la capacité d’absorption du marché. Les voitures électriques, on le sait, coûtent encore trop cher et sans incitations publiques, le tournant reste un mirage.

Mieux vaut donc privilégier les alliances pour réduire les coûts. Renault semble être le plus actif. Ce n’est pas un mystère que le gouvernement de Paris souhaite créer un champion européen sous bannière française, peut-être en intégrant Stellantis lui-même. Les partenariats visant à partager des technologies et des plateformes pourraient représenter un tournant, générant des synergies d’achats de l’ordre de 8 à 10 %. Une manière d’affronter la concurrence de manière flexible. Un exemple en est les trois accords entre constructeurs européens et chinois : Stellantis avec Leapmotor, Mercedes-Benz avec BYD pour la marque premium Denza et Volkswagen avec Xpeng.

Toyota, en revanche, est hors de propos et méprise tout le monde. Le résultat du plus grand producteur mondial s’est en effet établi à 4.940 milliards de yens, soit 29,6 milliards d’euros. Avec 10,3 millions de véhicules vendus (+7,3%) et une capacité technologique avancée.

Mais face à un marché de plus en plus sélectif, l’enjeu va se jouer sur les prix. Les données du Global Automotive Outlook d’AlixPartners parlent d’elles-mêmes. En Italie, les volumes de véhicules neufs devraient rester aux niveaux actuels (1,8 million) au cours des prochaines années. Mais comme nous l’avons mentionné, l’impact le plus important se fera sentir sur la chaîne d’approvisionnement. Parce que la valeur des composants du moteur et de la transmission pour la propulsion électrique est réduite d’un tiers par rapport aux composants similaires d’un véhicule à combustion interne. Le résultat? Environ 7 milliards de perte de valeur d’ici 2030.

L’AVENIR

Toutefois, l’impulsion dans les années à venir sera surtout donnée par la Chine, qui connaîtra une croissance supplémentaire de 4 % en 2024. L’Europe reste bondée tant les véhicules électriques ne décollent pas sur le marché (y compris l’Allemagne où la part est passée de 17 à 18 % entre 2022 et 2023). En Italie, la proportion de véhicules alimentés par batterie est stable à 4 % depuis 2021. Mais comment s’en sortir ? Les analystes s’accordent sur le fait qu’au-delà des droits de douane, réels ou menacés, l’avenir ne verra qu’une consolidation du secteur. Car le choix entre une voiture occidentale ou chinoise se décidera en fonction du prix, des performances et du style, facteurs dans lesquels les voitures Dragon sont déjà très compétitives. Les entreprises européennes le savent et tentent de se défendre. En attendant que Bruxelles montre la voie.

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