Élections en Catalogne, la victoire socialiste à elle seule ne suffit pas

Élections en Catalogne, la victoire socialiste à elle seule ne suffit pas
Élections en Catalogne, la victoire socialiste à elle seule ne suffit pas

Catalogne. Pour la première fois depuis plus de dix ans, les partis réclamant l’indépendance catalane n’obtiennent pas la majorité des sièges au Parlement de Barcelone. Et le président catalan toujours en exercice, Pere Aragonés, leader d’Esquerra republicana, annonce qu’il quitte la politique et passe dans l’opposition.

PAS SEULEMENT. Pour la première fois, le Parti Socialiste Catalan est arrivé premier tant en pourcentage (28% des voix) qu’en sièges (42 contre 33). La victoire de Salvador Illa est incontestable, et avec lui, celle de Pedro Sánchez, qui a réussi à conquérir une place très compliquée, en attendant de savoir si l’ancien ministre de la Santé pourra réellement devenir Président du gouvernement catalan. Mais c’est aussi la victoire de la stratégie socialiste, qui leur a coûté tant de guerre à Madrid, en faveur de la grâce et maintenant de l’amnistie sur les faits du référendum de 2017. En fait, ils ont quitté l’indépendance sans arguments. Ceci, ajouté à la défaite colossale du parti social-démocrate Esquerra Republicana, qui gouvernait pour la première fois depuis la guerre civile espagnole et dont le président avait décidé de convoquer des élections anticipées, a décimé la force de l’indépendance qui, jusqu’aux dernières élections, pouvait se vanter d’être majorité sociale.

LE PARTI HÉGÉMON de ce bloc est désormais Junts, tendance libérale : Carles Puigdemont arrive deuxième, avec 22% des voix et 35 sièges (augmente de 3), tandis qu’Esquerra chute de 33 sièges aux 20 obtenus dimanche : seulement 14 votants sur 100 ont voté pour elle. Les anticapitalistes de la Coupe, troisième parti du bloc indépendantiste, ont réduit de moitié leur représentation, passant de 9 à 4 sièges, avec un pourcentage de voix très légèrement supérieur (4,1%) à celui obtenu par le parti. dernier parti indépendantiste à obtenir une représentation parlementaire : Aliança Catalana, un parti nouvellement créé, anti-immigrés, anti-islamique et au discours nationaliste d’extrême droite effrayant, qui a obtenu 2 sièges (avec 3,8%).

Quant au bloc anti-indépendantiste, outre les socialistes, le Comuns (version catalane de Sumar) a obtenu 6 sièges (ils en avaient 8) avec 6% des voix. Et puis il y a la droite, véritable gagnante de ces élections : Vox reste fort, 8% et 11 sièges (comme il y a trois ans), tandis que le Partido popular fait un exploit : il passe de 3 à 15 députés (et il a fallu pas gagné beaucoup de sièges depuis 20 ans). C’est désormais la quatrième force, avec 11% des voix. Ciudadanos, qui était le parti leader il y a sept ans, disparaît. Passez de six à zéro représentants.

Mais si l’on quitte l’axe pour ou contre l’indépendance et regarde l’axe traditionnel droite-gauche, la droite a beaucoup grandi : avec le PP, Vox et AC, elles forment un bloc de 28 sièges. Il a fallu attendre 2015 pour que la somme de la droite (PP et Ciudadanos à l’époque) soit plus élevée. Si l’on y ajoute celui de Puigdemont, les sièges des partis aux idéologies conservatrices atteignent 63.

POUR ÉVITER LE BLOCAGE et devoir revenir voter après l’été, il n’y a que deux manières. La première : celle demandée par les Comuns, c’est-à-dire une tripartite avec les socialistes, Comuns et Esquerra. Le total dépasse d’un cheveu la majorité : 68 sièges sur 135. Ce serait le plus logique, mais étant donné que dans la municipalité de Barcelone, le maire socialiste gouverne depuis un an en minorité parce qu’il ne voulait pas savoir comment fusionner les Comuns et Esquerra, ce n’est peut-être pas si simple.

Ou une nouvelle coalition indépendantiste qui verrait Puigdemont revenir occuper le palais Généralité, sept ans après avoir été expulsé, avec le soutien d’Esquerra, de la Coupe (comme il y a sept ans) mais avec l’abstention des socialistes. En échange, peut-être, d’un pacte législatif pour Pedro Sánchez à Madrid. La science-fiction? Pas trop, même si pour l’instant cela semble être une solution abstraite (mais politiquement pragmatique, surtout pour Sánchez). Et puis Esquerra devrait décider où il veut faire pencher la balance.

La troisième voie, même si le parti socialiste catalan s’est de plus en plus déplacé vers le centre, semble plus difficile : c’est ce qu’on appelle sociovergence, l’accord entre socialistes et Junts, qui donnerait une solide majorité à Illa. Puigdemont l’a exclu pour l’instant. Se préparer aux courbes, mais seulement après le vote européen.

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