« Une avancée décisive pour l’Italie »


«Grâce au travail minutieux réalisé par le ministre Nello Musumeci et à celui actuellement mené au Parlement, l’Italie pourra bientôt adopter une loi sur la reconstruction après catastrophe qui comprend un ‘corpus’ de règles capables de garantir une plus grande planification et homogénéité. et l’efficacité des interventions. C’est une étape importante par rapport à certains aspects fondamentaux comme le modèle unique, ou l’identification des deux grands moments : l’état d’urgence et l’état de reconstruction : c’est une avancée décisive pour notre pays. Je suis heureux qu’une partie de l’expérience du tremblement de terre de 2016 ait alimenté les propositions réglementaires développées dans le texte, à partir d’une gouvernance multiniveau qui, au moins pour les catastrophes à extension macro-régionale, a représenté une solution efficace qui a ensuite permis d’opérer un changement étape dans la reconstruction. » Le commissaire extraordinaire pour le tremblement de terre de 2016 l’a déclaré lors de la conférence “Catastrophes, nouvelles voies de reconstruction», qui a eu lieu aujourd’hui à Rome.

« En ce qui concerne le projet de loi actuellement examiné par la Chambre, je voudrais soumettre quelques questions sur lesquelles j’espère que le débat parlementaire pourra mener une analyse plus approfondie. Le premier concerne le rôle des municipalités dans la reconstruction : je pense qu’il pourrait être utile qu’il y ait un organisme intermédiaire entre le niveau central et municipal, qui coordonne, assiste et soutient les autorités locales dans leurs interventions. Les bureaux spéciaux pour la reconstruction, par exemple, ont constitué une expérience particulièrement positive dans le contexte du tremblement de terre de 2016.

Un autre aspect concerne l’état d’urgence et la reconstruction, deux moments qui ont été à juste titre séparés par cette nouvelle loi. Toutefois, dans certaines occasions spécifiques, ils peuvent ne pas être clairement divisés et considérés comme consécutifs. En fait, certains chevauchements fonctionnels sont possibles, comme dans le cas de reconstruction pour des dommages mineurs, alors que la phase d’urgence est encore en cours. Un autre point que je voudrais aborder est celui de la détection initiale des dégâts, qui représente un moment décisif dans tout le processus de reconstruction. Il pourrait donc être utile d’enrichir l’ensemble des outils de détection des dommages et de quantifications économiques, afin de définir dès le départ une image plus détaillée”.

« J’aborde la question des écarts d’urbanisme. Il n’y a pas de reconstruction qui ne rencontre de petits écarts partiels, qui sont la constante de mon travail, jour après jour. Il ne peut certes y avoir de légitimation quant aux dérives mais la question doit être posée car ces divergences conduisent souvent au blocage total des travaux. Se pose enfin la question de l’inertie des propriétaires ou de leur indisponibilité. À cet égard, je pense qu’il est nécessaire de prévoir une règle primaire pour disposer d’un instrument juridique utile pour résoudre ce problème. Dans le cas du tremblement de terre du Frioul, par exemple, il y a eu une reconstruction publique au lieu de privée, dans d’autres cas on peut établir qu’en l’absence d’intérêt pour un bâtiment, on peut agir par son élimination ou sa refonctionnalisation”.

« Nous savons que notre pays est caractérisé par une vulnérabilité sismique et hydrogéologique accentuée, sans égal au niveau européen. En Italie, il y a 678 000 glissements de terrain actifs, soit les deux tiers de toute l’Europe.

Cette fragilité qui est la nôtre risque d’être accentuée par l’avancée de la crise climatique puisque l’abandon des espaces intérieurs et l’absence de l’homme déterminent un élargissement de la gamme des événements catastrophiques. Nous devons donc être conscients du fait que la crise démographique et la crise climatique sont les deux faces d’une même médaille et que nous devons en tenir compte dans le processus de reconstruction, qui est une créature vivante, en constante évolution. Enfin, je suis entièrement d’accord avec le ministre Musumeci lorsqu’il dit que la reconstruction doit être une opportunité de prévention, de mieux reconstruire et d’innovation : là où elle était, nous sommes loin de rendre nos lieux plus habitables. Nous disposons d’une nouvelle technologie, la numérisation, et il est donc nécessaire d’en faire bon usage”, conclut Castelli.


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