Parme – Teatro Regio: Tosca

Parme – Teatro Regio: Tosca
Parme – Teatro Regio: Tosca

Le dernier titre de la saison d’opéra de la Regio est Tosca qui est repris dans l’édition créée par Alberto Fassino et reprise par JJoseph Franconi Lee avec des scènes de William Orlandi mises en scène pour la dernière fois à Parme en 2018.

Les trois accords dissonants très forts qui surprennent les spectateurs à chaque première ouverture du rideau clarifient immédiatement, avant même qu’il n’apparaisse sur scène, qui est le personnage clé de l’histoire et quelles sont ses particularités diaboliques.

de Scarpia Luca Salsi il fait siens ces caractéristiques troublantes et les amplifie, en soulignant chaque nuance, intime ou extérieure, avec une grande intelligence interprétative et une prestation vocale magistrale.

Fort de sa capacité de phrasé, le baryton aborde avec un naturel parfois charismatique le chant de conversation persuasif avec lequel, tel un serpent, il serre la victime dans ses anneaux, cruel mais jamais grossier, puissant et séduisant, expliquant pourquoi le défi final de Floria lui est adressé : « Ô Scarpia, en avant vers Dieu !

Tosca est Maria José Siri qui remplace Anastasia Bartoli, indisposée, lors des deux premières représentations.

La soprano, vocalement impeccable, dessine un personnage un peu éloigné de la « diva » qu’on attend mais qui suscite une grande empathie. Sa jalousie est très douce dans le duo du premier acte, évidente, dans la comparaison avec Scarpia, la peur qui la bloque et la rend beaucoup trop soumise.

« Vissi d’arte », le moment où elle se confronte enfin, est chanté avec une intensité touchante et est très applaudi. Le do aigu de la « lame » est brillant et très solide, abordé avec un naturel et une facilité apparents.

En remplacement de Brian Jadge, également malade, il est venu jouer le rôle de Cavaradossi, quelques minutes après la répétition générale, Fabio Sartori.

Le rôle convient parfaitement à la vocalité généreuse et ensoleillée du ténor. Le phrasé est clair et incisif, les aigus, solides et lumineux, s’affrontent avec audace.

« Vittoria, Vittoria » puissant et vraiment beau, dans son lyrisme touchant « E lucevan le stelle », rappelé par l’acclamation populaire.

La vocalité impressionnante d’Angelotti Luciano LéoniLe Sacristain est décontracté et de bon goût Roberto Abbondanza. Des notes positives également pour Marcello Nardis dans le rôle de Spoletta, et pour le Sciarrone de Eugenio Maria Degiacomi. Le geôlier brusque de Cavaradossi est Luca Di Giovanni tandis que la voix solitaire du berger qui chante à l’aube est celle de la brava Sofia Bucaram.

Puissant, dans la seule intervention du “Te Deum”, le son de Chœur Royal dirigé par Martino Faggianicorrect mais vocalement un peu timide les voix des enfants instruits par Massimo Fiocchi Malaspina.

Performance excellente Orchestre Philharmonique Arturo Toscanini pressé par la baguette implacable de Daniel Orenpar le geste de la main qui façonne chaque son comme un sculpteur avec de la pâte à modeler, et infectée par son sens viscéral du théâtre qui trouve toujours de nouvelles motivations dramaturgiques chez Tosca.

Public ravi, applaudissements très chaleureux pour tout le monde, ovations pour Oren, triomphe mérité pour Salsi.

La revue fait référence à la performance du 17 mai 2024

Patrizia Monteverdi

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