Atalante, ce fil Nerazzurri qui unit

écrit par

Marina Marzulli

Bergame, né en 1983. Journaliste professionnel, j’écris principalement sur les voitures (mais j’aime les vélos), les enfants et la famille (mais j’aime la solitude).

P.pour ceux qui viennent de Bergame L’Atalante a toujours été là et le sera toujours: peu importe qu’ils disputent le derby contre AlbinoLeffe ou Alzano, comme cela s’est produit il y a vingt ans, ou qu’ils soient en finale de la Ligue Europa. Détails. C’est comme la Piazza Vecchia, comme les Murs : qu’elle soit envahie ou non par les touristes, reste « le nôtre »et nous le savons sans que l’UNESCO, les guides internationaux ou Le Corbusier nous le disent “On ne peut même plus toucher une pierre, ce serait un crime.”

L’Atalanta est à nous et personne n’y touche, même si nous ne allons pas au stade, même si nous ne la soutenons pas. C’est dedans tous nos souvenirs personnels et familiaux: sur les radios emmenées dans les montagnes le dimanche pour se tenir informé du match (il y a une ère géologique), avec des phrases occasionnelles : «Espérons que l’Atalante pourra se sauver» est une expression couramment utilisée au printemps depuis des décennies, autant que “Je pense qu’il va pleuvoir.” Dans Des t-shirts Nerazzurri offerts aux nouveau-nés nés dans les hôpitaux de Bergamedans la mémoire des générations passées, dans le passé mélancolique de l’époque de Strömberg.

Les enfants d’aujourd’hui construisent des souvenirs moins mélancoliques des Nerazzurri : célébration au centre après le 3-0 contre l’Olympique de Marseille restera dans le cœur de beaucoup. Imaginez ce que cela a dû être pour un petit garçon de participer. Ce sont des moments qui pourront être racontés aux petits-enfants dans soixante-dix ans, tout comme les sexagénaires d’aujourd’hui partagent des photos en noir et blanc des Coupe d’Italie de 1963.

La fête des supporters le 9 mai, après le 3-0 contre l’Olympique de Marseille

(Photo Bédolis)

Combien de Bergamasques pensent à leurs proches qui ne sont plus là face à un énième succès de l’Atalanta ? Mes pensées vont vers grand-mère Luciana: grand fan, abonné, grand fan de Pippo Inzaghi. Son cœur aurait éclaté de voir l’Atalanta jouer une coupe d’Europe. La passion pour une équipe cimente la relation entre parents et enfantsun objectif peut apporter des câlins à des adolescents qui ne sont désormais qu’un mirage dans la vie quotidienne. Un match vu au stade ou sur la place devant un écran géant sera pour beaucoup le premier souvenir sportif et ils n’oublieront jamais qui était là avec eux.. Même en faisant partie des 15 000 personnes qui ont défilé Promenade Nerazzurri dimanche, ce sera un souvenir indélébile de la communauté.

Un de mes premiers souvenirs, dans le bus scolaire, c’est le choeur “Vole, Caniggia vole» sur l’air de « La note vola » de Lorella Cuccarini. Comme beaucoup d’autres chants de stade, il se poursuivait avec un texte pas vraiment pédagogique, incompréhensible à mes oreilles d’enfant jusqu’à ce qu’un cousin plus âgé me l’explique.

Vole, Caniggia, vole

Vole, Caniggia, vole

(Photo Bédolis)

Être “de l’Atalante” était un minimum, une exigence de base pour les hommes et les femmes, même pour ceux comme moi qui n’ont jamais fait d’album d’autocollants et qui ont toujours trouvé le football ennuyeux. Mais Quand j’étais petite, il y avait peu d’enfants qui n’étaient “que” Atalante. Bien sûr, il y avait l’Atalanta, mais ensuite – pour avoir la satisfaction de remporter des coupes et de faire la Ligue des Champions, ou même simplement de suivre la Serie A – ceux qui aimaient le football devaient avoir une deuxième équipe : «Je soutiens l’Atalanta, puis l’Inter, la Juve, Milan» (les plus sophistiqués d’entre nous ont évoqué Parme : c’était la fin du siècle dernier).

Marche Nerazzurri 2024

Marche Nerazzurri 2024

(Photo Bédolis)

Marche Nerazzurri 2024

Marche Nerazzurri 2024

(Photo Bédolis)

Quelle chance d’être aujourd’hui des enfants de Bergame et de pouvoir dire : «Je soutiens l’Atalanta, et c’est tout». Pouvoir suivre l’équipe locale sur les scènes internationales les plus importantes – une petite maison, où tout le monde se connaît et Gasperini ressemble presque à ton oncle, tu bats ton grand-père et tu rencontres les joueurs au supermarché. Allez à la plage et vos nouveaux amis sauront exactement quelle équipe est dans votre ville, sans avoir à le leur expliquer. Recevez un t-shirt Scamacca comme cadeau d’anniversaire. Échangez les autocollants Koopmeiners et De Roon. Ayant appris le Danse Papou à la maternelle, a soutenu Zapata et Ilicic en première année et a été déçu par la finale de la Coupe d’Italie contre la Juventus à huit ans.

Oui, même le souvenir d’une déception peut devenir un grand souvenir. Là demi-finale perdue le 20 avril 1988 face aux Belges de Malines n’est-ce pas l’une des plus belles pages de l’histoire d’Atalante ? La course à la Coupe des vainqueurs de coupe restera à jamais l’un des chapitres les plus appréciés de l’épopée de l’Atalante, même si elle n’a apporté aucun trophée.

Bergame, 20 avril 1988. La demi-finale historique avec Malines

Bergame, 20 avril 1988. La demi-finale historique avec Malines

(Photo Paolo Magni)

Depuis des années je me demande, avec la naïveté de ceux qui ne suivent pas le football : «Pourquoi l’Atalante ne peut-elle pas aller en Europe ?» Et Maintenant que nous sommes là, je ne veux pas perdre l’émerveillement d’être là. Une merveille à cultiver même en petits éventails.

S’habituer à voyager en haut de tableau, à disputer les qualifications et les finales, nous risquons de devenir ingrats. Pas ingrat envers le club, les propriétaires ou l’entraîneur, mais les leurs envers nous-mêmes, quand nous ne jouions pas à Dublin mais au stade Pier Giovanni Mecchia de Portogruaro. Alors quoi qu’il arrive, allez Atalante : nous sommes fiers de vous, de nous.

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