Gasperini emmène l’Atalanta au paradis : Naples vous attend

Xabi Alonso n’est pas Allegri, Gasp lui a donné une leçon de football. L’Atalanta bat Leverkusen (3-0) et remporte la Ligue Europa. Triplé de Lookman

L’entraîneur italien de l’Atalanta, Gian Piero Gasperini, fait des gestes lors du match de football de la finale de l’UEFA Europa League entre l’Atalanta et le Bayer Leverkusen au stade Dublin Arena, à Dublin, le 22 mai 2024. (Photo d’Adrian DENNIS / AFP)

Gasperini emmène l’Atalanta au paradis : Naples vous attend

Déjà à Gênes, on l’appelait Gasperson : un croisement entre Gasperini et Ferguson. Un homme qui connaît le football et qui travaille depuis des années sur sa voiture parfaite. Assembler, démonter, changer, classer, corriger. A l’Atalante, il a créé son chef-d’œuvre couronné par la conquête de la Ligue Europa. A Dublin, il a vécu la soirée de sa vie. Trois à zéro. Il n’y a jamais eu de match. Il a épuisé le Bayer Leverkusen par asphyxie. C’est la première défaite de la saison pour les hommes de Xabi Alonso mais c’est une défaite qui pèse lourd. Tous les jeux ne sont pas identiques. Et cela fait sourire de penser que la semaine dernière, cette Atalanta a été mise à l’épreuve par la Juventus. Et à l’avalanche de boue qui a frappé Allegri. Le camp a clairement dit que Xabi Alonso n’est pas Allegri. Pas encore, du moins. Ce soir, Gasperini lui a donné une leçon de tactique, d’intensité et de préparation mentale. D’un côté se trouvait une équipe affamée aux yeux de tigre. De l’autre, un ressort, qui croyait vaincre par la volonté divine. Et les plus doux étaient les Allemands.

Gasperini est un vrai coach. Qui allie recherche et concret. Il n’a jamais perdu de vue le résultat. Bien entendu, il a toujours essayé d’y parvenir à sa manière. Lookman était le protagoniste absolu de la soirée. Une autre de ses créations. Trois buts. Le premier sur le sommeil de Stanisic. La seconde sur une magnifique action personnelle dans un mouchoir. Et puis le troisième. Leverkusen n’est presque jamais arrivé. Le football ne peut jamais être constitué de petits morceaux, de géométries. L’Atalante s’est mordu les chevilles.

A Bergame, Gasperini a trouvé la société et l’environnement idéal. Un club qui n’est pas du tout un conte de fée provincial. C’est le produit d’une famille de véritables entrepreneurs. Riche. Important. Les Percassi sont une famille importante du monde des affaires italien et ont appliqué leurs connaissances industrielles au football. L’Atalanta marque, grandit et gagne. Gasperini est très bon mais sans club, on ne peut aller nulle part.

Il pourrait désormais décider de quitter Bergame pour Naples. Nous verrons. S’il le fait, ce sera parce qu’il veut de nouveaux défis et peut-être qu’au fond il est convaincu qu’on ne peut pas y accomplir beaucoup de choses. Nous n’y croyons pas. En effet, nous pensons qu’une révolution est en train de s’opérer dans les hiérarchies du football italien, comme l’enseignent l’Atalanta et Bologne. Nous l’avons défini comme une révolution sans effusion de sang. Les provinciaux gagnent, obtiennent des résultats, mais ne déclarent pas ouvertement leur volonté de renverser la hiérarchie du pouvoir. Ils le font en silence et avec des faits.

Nous, les Gasperini de Naples, l’espérons. Gasp est un très bon entraîneur. Il le démontre continuellement depuis plus de dix ans. Et ce soir, il a créé le chef-d’œuvre de sa vie. Il le méritait.

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