Manifestation des travailleurs d’Avellino, Iia: «Le gouvernement nous abandonne»

La Vallée de l’Ufita soutient la lutte des travailleurs de l’industrie italienne des autobus mais aussi pour récupérer la dignité d’un territoire de plus en plus marginalisé, dirigé vers le dépeuplement. «Ils sapent nos fondations, affirme le secrétaire de l’Uil, Luigi Simeone. Ils ne nous permettent pas de naître et de vieillir : ils ont décidé de la désertification démographique. » Environ cinq cents ouvriers, étudiants, administrateurs et citoyens défilent dans les rues de Grottaminarda en scandant des slogans contre le gouvernement et contre le groupe Seri, qui serait sur le point d’acquérir la seule entreprise italienne de production d’autobus.

«Tous à pied : le gouvernement abandonne l’industrie italienne des autobus», telle est la banderole des travailleurs de l’usine de Valle Ufita qui ouvrent le cortège avec les représentants syndicaux. Juste derrière une forte présence d’administrateurs locaux, prêts à demander le respect des communautés du territoire et à embrasser les batailles des partenaires sociaux pour la relance de l’industrie italienne des autobus, la protection du centre universitaire des sciences infirmières, la création de la plateforme logistique, la garantie d’une santé publique adéquate.

Des dizaines de maires étaient présents, de Grottaminarda à Flumeri, Mirabella, Melito, Bonito, Fontanarosa, Savignano, Sturno, Castel Baronia, San Nicola Baronia, Carife, Vallata, Scampitella, Taurasi et Villanova. Il y a l’adjoint au maire d’Ariano et le conseiller de la commune de Vallesaccarda. Il y a le candidat au poste de maire d’Avellino Antonio Gengaro. Le cortège est bruyant mais paisible, témoignant de la dignité d’un territoire, ce que crient haut et fort certains manifestants après s’être assis sur le bitume à quelques dizaines de mètres du péage autoroutier.

Les travailleurs de l’industrie italienne des autobus reçoivent la solidarité des communautés de la zone, prêtes non seulement à descendre dans la rue mais aussi à lutter pour garantir la protection d’une entreprise qui représente avant tout l’espoir. “Sans l’usine de Valle Ufita, l’ancien député Generoso Maraia est catégorique, la création d’une plateforme logistique ne peut être justifiée.” Maraia a préparé le texte d’une plainte au Parquet pour demander des éclaircissements sur la vente au groupe Seri que partagent administrateurs et syndicats.
«Il y a eu un assassinat politique, dit-il, provoquant un surendettement pour justifier la possibilité d’une mise en liquidation».

Les syndicats s’en prennent à la Région Campanie : aucun des conseillers élus de la province n’est présent à Grottaminarda, à l’exception de Vincenzo Ciampi du Mouvement Cinq Étoiles.
«La Région – affirme le secrétaire de la CGIL Franco Fiordellisi – n’a pas assuré des réponses dignes et adéquates comme l’a fait la Région Émilie-Romagne. C’est pourquoi nous voulons être écoutés d’en bas : le territoire doit être valorisé.”

«Nous sommes confrontés à un gouvernement sourd, ajoute Simeone, mais nous devons influencer la Région : nous ne pouvons pas continuer à être la périphérie de Salerne. Les conseillers régionaux ont besoin d’un coup de main, ils n’arrivent pas à se faire entendre.”

Les syndicats ont préparé un agenda qui sera voté dans les conseils municipaux, pour revendiquer que le territoire appartient aux gens qui y vivent et qui veulent rester dans ces zones. Les administrateurs sont prêts à faire leur part.

«L’industrie italienne des autobus – affirme le maire de Grottaminarda Marcantonio Spera – sera le symbole de la renaissance aux côtés de la plate-forme logistique et de la gare à grande capacité».
Le collègue de Flumeri, Angelo Lanza, relance les accusations contre la Région et souligne l’inquiétude face au risque de “nous voir retirer les meilleurs terrains d’une zone SEZ”. «La solitude, dit l’adjointe au maire d’Ariano Grazia Vallone, nous devons la surmonter avec unité. Le Sud n’est pas à l’agenda politique de ce gouvernement, ils nous abandonnent. »

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